>Histoire

16 / 04 / 2023

« Le pays bloqué ».

Le 11 juin 1936, « toute l’économie française est paralysée par la grève ». (Source : Danos et Gibelin, juin 36, tome II, édité chez Maspéro).

« Tout est possible » écrit Marceau Pivert, dirigeant de la « gauche » socialiste SFIO ; ce qui lui vaut une riposte cinglante de Thorez, chef du PCF : « Non tout n’est pas possible, camarade Pivert … » puisque l’alliance avec le parti radical de Daladier exige le respect de l’ « ordre » capitaliste (et la stabilité de « nos » institutions comme dit Roussel aujourd’hui)*.

Le parti stalinien se pose en meilleur défenseur de l’ « ordre ».

La grève générale, nul ne l’avait prévue. Le stalinien Marcel Cachin avoue : « Nous sommes les uns et les autres devant le fait de la grève ». La CGT n’y a pas appelé.

Pourtant, le patronat s’affole : « il s’agit avant tout de rétablir l’ « ordre ». Léon Blum, figure emblématique du Front populaire a le même souci. Au procès de Riom, en 1942, il rappelle que le patronat affolé attend de lui qu’il fasse cesser la grève. Il ne le peut pas sans la collaboration du PS, le Parti Stalinien.

(Voir à ce sujet : http://force-ouvriere44.fr/riom-fevrier-1942-leon-blum-proces-proces-acquis-de-greve-generale/  )

Au PCF, on proclame : « Il faut savoir terminer une grève dès lors que les revendications sont satisfaites. »

Le stalinien Monmousseau prétend : « Il ne s’agit pas pour les travailleurs de contester le droit de propriété des entrepreneurs ». Les militants PCF de la CGT qui se soumettent à cette orientation tentent de briser la grève en agitant le spectre du « fascisme ». Classique.

(Voir à ce sujet : http://force-ouvriere44.fr/lextreme-droite/  )

Les accords Matignon sont signés en catastrophe.

Les lois sociales et les augmentations de salaire concédées par le patronat – par peur de tout perdre –  sont connues : les 40 heures, les congés payés, notamment, doivent permettre la reprise du travail et la poursuite de l’exploitation de la majorité par la minorité.

Cette fois encore, le patronat s’en tire à bon compte et prépare sa revanche.

Le journal de la CGT.

Faute de perspective, la grève perd de sa puissance mais les grèves continuent de façon sporadique, sans plan d’ensemble jusqu’à la catastrophe du 30 novembre 1938 et la répression de la grève générale par Daladier, ex pilier du soi disant Front populaire.

Beaucoup de travailleurs qui avaient rejoint la CGT la quittent, déçus.

La question du pouvoir.

La grève générale a posé la question du pouvoir.

Blum avait bien avant le Front populaire, indiqué sa conception de l’action socialiste :

« Blum avait imaginé un subtil distinguo entre l’exercice du pouvoir et la conquête révolutionnaire du pouvoir.  L’exercice ne serait qu’une simple occupation des organismes gouvernementaux. Le gouvernement socialiste se  placerait dans la situation loyale qui s’efforcerait de tirer du régime le maximum de justice sociale compatible avec les institutions, mais qui – grands dieux ! – ne pourrait porter la main sur elles et devrait toujours  être prêt à les rendre en l’état où il les avait trouvées … » (Source, Daniel Guérin, « Front populaire, révolution manquée ».)

Blum se prononçait pour « une autre répartition plus équitable du revenu national » ; certains diraient aujourd’hui, « une autre répartition des richesses ». Mais, même ce modeste objectif, au demeurant irréalisable à l’époque du capitalisme pourrissant,  ne pouvait convenir aux deux cents familles.

L’affrontement était inévitable.

1939, monsieur l’ambassadeur Robert Coulondre en « discussion » avec une partie de l’état-major national-socialiste. Le 29 novembre 1938, monsieur l’ambassadeur avait reçu les conseils des chefs du NSDAP: comment mater la grève du lendemain ?

Voir à ce sujet, en conclusion : http://force-ouvriere44.fr/la-fin-du-congres-de-nantes-6-6/

*Du PCF de Roussel (et ses quelques satellites de « gauche » et « extrême ») à la droite de la « droite », tous entonnent le couplet de la défense de  « nos » institutions. Ce n’est pas nouveau.

Grand débat, grand bla-bla, enfumage … « dans la durée … » ; le congrès de la CGT a refusé de s’y soumettre.

JM 16-04-2023

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

>Suite

Calendrier de l’UD : cliquez sur les jours

<< Mar 2024 >>
lmmjvsd
26 27 28 29 1 2 3
4 5 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15 16 17
18 19 20 21 22 23 24
25 26 27 28 29 30 31