>Histoire

15 / 07 / 2023

« Travaillez autrement … Travaillez mieux ? » Un « pacte de la vie au travail », encore un ! pour « réconcilier les français » … ?

… Ou les pires vieilleries éternellement recyclées.

 Le JO du 24 avril, le journal officieux le Monde qui a décrété que le « chômage régresse » nous rappelle en pleine bagarre pour l’abrogation de la contre-réforme des retraites toute l’importance – selon lui – du chantier ouvert par le président Macron : « Le Pacte de la vie au travail … des pistes pour nourrir la proposition d’Emmanuel Macron » ont été ouvertes. Un rapport avait été remis au ministre du travail, Dussopt qui vient de la « gauche » comme René Belin, comme Hubert Lagardelle et Marcel Déat. Le social, il connaît …

Le quotidien nous explique que « c’était aussi ce dont voulait discuter la CFDT … » Mais comme le président se moque bien des avis des corps intermédiaires, l’affaire était restée au point mort.

Pas découragé, le Monde rappelait que le CESE, toujours sur la brèche, avait formulé dix-sept propositions pour « reconsidérer le travail ». L’affaire avait été menée sous le contrôle bienveillant de Dominique Sémard, auteur avec Nicole Notat d’un rapport sur le même thème. Ce rapport avait été présenté en 2018 devant les jésuites des Bernardins, devant quelques patrons et en présence de Laurent Berger mais aussi de … Sophie Binet, à l’époque inconnue du grand public, bien qu’intégrée au Bureau confédéral de Thierry Lepaon ; Le paon qui considérait que l’entreprise est une communauté et que la CGT doit prendre en charge l’intérêt général.  Les plus curieux peuvent visionner les échanges fructueux sur le site des jésuites, qui décidément, ne cachent rien.

Les syndicats, les « partenaires sociaux », comme on dit au sommet de l’Etat, avaient jusqu’au 1er mai pour établir un « agenda » des « réformes ». On mesure l’étendue du fiasco, d’autant que le FIGARO du 14 juillet admet que le Conseil national de refondation est un bide complet. Il arrive que les perroquets du pouvoir établissent un constat exact.

« Nous sommes totalement à disposition » avait proclamé avec le plus grand sérieux le chef de l’ « arc républicain », oubliant au passage le déluge 10 fois répété de bombes lacrymogènes sur la tête des manifestants, y compris parfois au niveau des banderoles de tête.

Pour enfumer les travailleurs, on leur promet depuis des lustres, des débats riches et contradictoires sur l’évolution nécessaire du travail.

En attendant, ça n’empêche pas les salaires d’être bloqués et les salariés d’être licenciés gazés, matraqués …

Mais il n’est pas « minuit dans le siècle », la classe ouvrière et ses organisations ne sont pas atomisées. Ce n’est pas la guerre mondiale même si la folie guerrière des chefs de l’OTAN fait peser de lourdes menaces sur l’avenir de notre humanité.

Le « modèle » de Vichy.

Le 1er mai 1941, le maréchal Pétain chante les vertus du travail, seul capable – dit-il – de « réconcilier » … patrons et ouvriers.

Le Conseil des « ministres » du 12 avril 1941 avait adopté une loi faisant du  1er mai « la fête du travail, de la paix sociale et de la concorde nationale ».

Les dirigeants de la CGT devaient se placer « sous l’autorité » du chef de l’Etat, pour reprendre une expression réemployée en 2017 par le nouveau président ; pas si nouveau que ça puisqu’il sévissait dans le gouvernement précédent, de « gauche ».

Pétain choisit ce 1er mai pour  parler du « travail » lui qui n’a jamais travaillé.

Ce vieux  à moitié sénile, ce « grand soldat » (Macron) n’invente rien. Il se contente de décliner les directives des encycliques que monsieur Bergoglio, dit le pape François a actualisé avec « fratelli tutti », tous frères, encyclique sous-titrée, « sur l’amitié sociale ».

Les militants syndicalistes curieux d’en découvrir les conseils éclairés aux grands de ce monde, y trouveront l’ensemble des idées terriblement révolutionnaires rabâchées dans les bidules « participatifs «  de la Vème république.

Voici quelques extraits du discours de Pétain, suivis de courtes remarques.

Précision : le discours n’est pas l’œuvre du maréchal, le pauvre ! mais d’un homme de sa garde rapprochée, un certain Bergery, auteur de plusieurs discours « sociaux » de l’homme de Montoire, (à Montoire, c’est la poignée de main Hitler-Pétain). Bergery était issu de la « gauche », plus précisément du parti, dit, radical, c’est-à-dire d’un parti de l’impérialisme français. Un « progressiste » à coup sûr. Les « porosités », fractions de la gauche-droite-extrême droite de l’époque avaient conduit au vote infâme accordant les pleins-pouvoirs au boucher de 14-18 et au massacreur des peuples colonisés.

Les « porosités » de notre époque prennent désormais aussi une forme systématique, pleinement assumée par ceux que réunit la défense acharnée de « nos » institutions, comme dit Roussel, la « révélation politique de l’année 2022 », selon les « journalistes » de C’News. Une distinction méritée pour celui qui trouve bien des qualités au ministre de l’intérieur et des forces du désordre ; comme une sorte de 1er segment d’ « arc républicain »…

Le 1er mai, le chef de guerre vaincu se rend dans l’Allier. Il passe par Commentry puis Montluçon. La presse, comme aujourd’hui, assure le service après vente du guide de la patrie. Des tracts sont édités sans compter trois millions d’affiches à la gloire du « vainqueur de Verdun ». Les gendarmes, disciplinés, encadrent l’évènement. On ne sait pas combien de milliers sont mobilisés. Une certitude, ils ne sont pas 130 000 comme ce 14 juillet 2023.  Mais,  en même temps …

Dans plusieurs régions, des grèves éclatent. C’est le cas dans le Nord rattaché au commandement militaire de Bruxelles et coupé du reste de la France, mais où les mineurs sont en grève du 27 mai au 6 juin. Le 1er juin, plus de 100 000 mineurs sont en grève ; l’état de siège est proclamé, 450 mineurs sont condamnés à des peines de prison et 250 sont déportés. La police vichyste est sur les dents.

Notons que Vichy ne sait pas trop que faire du 14 juillet. Fêter la prise de la Bastille, c’est un peu risqué ; il reste la possibilité du feu d’artifice consensuel et des défilés militaires. Au pas ! Au pas !

 « Ouvriers mes amis,

J’ai tenu à passer au milieu de vous cette journée du 1er mai, la première depuis l’armistice, afin de bien marquer le sens et l’importance que j’attache à l’idée du travail autour de laquelle doit s’opérer la réconciliation de tous les français ».

Après les gilets jaunes et les combats pour le retrait des contre-réformes Hollande-Valls-Macron … on nous parle toujours de « réconciliation », ou d’ « apaisement » … à coups de provocations quasi quotidiennes, de  LBD, de gaz et de meurtres de jeunes gens pourvu qu’ils n’aient pas la bonne couleur.

Ce qui n’empêche pas les partisans pluriels de la « réconciliation » ou de la « co-construction », ou du « consensus », les partisans du travailler « autrement » ou « mieux », de multiplier les contacts plus ou moins discrets pour réfléchir, tous ensemble, à la « transformation » de l’entreprise. Les jésuites des Bernardins en ont fait une sorte de spécialité.

L’ex ministre Blanquer a accueilli via son think tank, baptisé curieusement, « laboratoire de la République », madame Pénicaud (Muriel pour les intimes) et un ex syndicaliste, ex secrétaire général reconverti dans le conseil aux « élites » ; ils ont bavardé aimablement sur « l’avenir du travail … le dialogue social » etc. Voilà un second segment intéressant de l’ « arc républicain ».

René Belin, ex N°2 de la CGT et 1er ministre du travail de Pétain. Il pense que l’entreprise est une « communauté d’intérêts » et que le syndicat doit prendre en charge l’ « intérêt général ». (Comme les jésuites de 2023 et leurs invité-E-s).

 « Le 1er mai a été jusqu’ici un symbole de division et de haine ; il sera désormais un symbole d’union et d’amitié parce qu’il sera la fête du travail et des travailleurs ».

La fête du travail ? Chaque 1er mai, les domestiques incultes de la bonne presse nous font le coup. Incultes ? à moins que ne s’exprime ici comme une sorte de nostalgie de la France de l’an quarante.

En signe d’union et d’amitié la confédération CGT a été dissoute et la grève interdite. L’Etat français chausse les bottes de Mussolini. Le DUCE n’est pas forcément hostile à la grève dit-il, mais à condition qu’ « elle ne bloque pas la production ». C’est ce qu’il  appelle : « la grève d’un genre nouveau » (mars 1919, discours aux « grévistes » de Dalmine). Aurore Bergé, elle aussi, a concédé qu’une grève, à la rigueur, ça peut se concevoir, du moment que ça passe inaperçu (ce sont les fameuses « journées d’actions », autant de « processions » dans le meilleur des cas, inutiles) mais « bloquer le pays », ça non ! Ce n’est pas possible !

Voilà  une intéressante troisième ébauche d’ « arc républicain ».

( … ) Le travail répond à cette loi sévère de la nature que rien ne s’obtient sans effort. Cette loi du travail a été marquée par une formule de malédiction : « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ».

Monseigneur Gerlier, évêque de Lyon, avait eu le mérite d’annoncer la couleur : « la France, c’est Pétain, Pétain, c’est la France » la France et son « grand soldat ».

En 1982, une déclaration de l’épiscopat français « pour de nouveaux modes de vie » destinée à accompagner la politique de rigueur de la CFDT et des alliés PCF,  avait actualisé la déclaration de monsieur Gerlier.

Une seconde actualisation datée du 3 octobre 2011 proclamait : « Il est possible que la prise en compte du bien commun demande des sacrifices à chacun ». (Déclaration de la Conférence des évêques) … et ainsi de suite …

« C’est donc à tort qu’on a fait luire à vos yeux le mirage d’une cité future où il n’y aurait plus de place que pour les plaisirs et pour les loisirs ». Ce que le petit monde rabougri des vichystes d’hier et d’aujourd’hui désigne par l’ « esprit de jouissance ». Mon dieu !

Tout le monde a en tête ces magnifiques photos des étés 1936 et 37, avec les premiers congés payés que la classe ouvrière unie dans la grève générale avait su imposer ; des conquêtes que les classes privilégiées n’ont jamais supportées et qu’elles cherchent toujours à remettre en cause. Moins de vacances, plus de SNU ! Au pas, la jeunesse. Se lever tôt ! au pas ! On obéit. Commencer à réfléchir, même seul, c’est déjà désobéir.

 ( … ) Un chef d’industrie, un patron, pour mériter le commandement dont il est investi, doit se considérer comme ayant charge d’existence, et même, en un certain sens, charge d’âme ». Saint-Patron, veillez sur nous, pauvres pécheurs ! « Il doit avoir le souci majeur de la dignité, du bien-être, de la santé, du moral de ses collaborateurs et de leurs familles … » Comme nos modernistes d’aujourd’hui, il ignore l’existence du mot SALAIRE.

 « Le moral des collaborateurs ».  Pétain reprend les termes du général de la SS, Reinhard Hoën, un des principaux idéologues de la « théorie » : « dans l’entreprise, nous sommes tous des « collaborateurs ».

Voir à ce sujet : http://force-ouvriere44.fr/les-collaborateurs/

Puis notre sauveur de la patrie placée sous tutelle du IIIème Reich, nous révèle ce que veulent ses « amis » ouvriers.

« Les ouvriers, délivrés de leurs mauvais bergers, (et non pas Bergé) veulent avoir (avec leurs amis patrons-collaborateurs), des relations d’homme à homme … voilà qui nous renvoie au « contrat de gré à gré », c’est-à-dire à l’exploitation sans limite de la force de travail. Tous les gouvernements capitalistes s’acharnent à remettre en cause les conquêtes ouvrières, ces « freins » à la libre entreprise que sont les codes du travail.

En Ukraine, le mafieux Zélinsky (voir le scandale des PANDORA PAPERS) a profité de la sainte guerre pour supprimer purement et simplement le code du travail dans toutes les entreprises de moins de 250 salariés. Un « courage » qui fait saliver les capitalistes du monde entier. La guerre, pour les capitalistes, c’est toujours une bénédiction, un marché juteux destiné à s’éterniser. On détruit tout pour mieux « reconstruire ».

« Ils veulent  … trouver dans leur métier une sécurité ou, pour mieux dire, une propriété … » garantes de la « paix sociale ».

Bien avant l’avènement du capitalisme, il y a eu lutte des classes. Avec le capitalisme, c’est la guerre des classes entre ceux qui possèdent les moyens de production et ceux, l’immense majorité, qui vendent aussi moins mal que possible, leur force de travail … comme n’importe quelle marchandise. En 1941 comme en 2023, les capitalistes qui s’inquiètent pour leurs droits divins à la propriété utilisent tous les moyens à leurs dispositions pour mater la classe ouvrière … ils sont responsables des deux guerres mondiales, sans compter toutes les guerres coloniales, certaines étant encore inconnues ou presque. Mais bien sûr, tous sont « démocrates » et parfois même « pacifistes » jusqu’au bout des ongles.

C’est sans doute pourquoi, lorsqu’ils vendent pour des milliers de milliards de dollars d’armes aux tyrans du monde entier, ils leur demandent poliment qu’elles ne soient pas utilisées contre les populations.

Les guerres modernes du XXIème siècle sont menées par les meilleurs amis de la paix et de la paix sociale. Ainsi va le monde enchanté de la « concurrence libre et non faussée ». Vichy aussi voulait la paix … et conserver le droit divin d’exploiter les 100 millions d’esclaves des colonies.

C’est pourquoi sans doute aussi sont privilégiés les ventes d’armes aux pays que la CSI classent dans les groupes 4 (« violation systématique des droits syndicaux » et des conventions de l’OIT) et 5 (« aucune garantie des droits syndicaux ») : en tête, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Inde, et par exemple encore,  l’Ukraine.

« Ils veulent, en outre, participer dans une mesure raisonnable au progrès de l’entreprise à laquelle ils sont associés,  … gagner honorablement leur vie ».

On dirait un commentaire du CESE ou une résolution de congrès de la CES.

La participation, l’autogestion, la cogestion, la codétermination … autant de fadaises véhiculées jusqu’à la nausée par les adorateurs de l’association-Capital-Travail.

Le premier programme fasciste de Mussolini préconisait évidemment plus de « participation » des ouvriers afin de leur rendre leur « dignité » ; les capitalistes, Agnelli en tête, le patron de la FIAT, le vrai ministre du travail, restant seuls maîtres (après Dieu le père !) des destinées de la Nation-Empire. Le ministre du travail officiel nommé par Mussolini, G. Bottaï, a raconté comment Agnelli le considérait comme un « petit garçon » autorisé à rester debout en sa présence.

Quand aujourd’hui Elon Musk (et quelques autres de son acabit) reçoit tel ou tel chef d’état, vassal de l’OTAN, ne les considère-t-il pas tous comme des petits garçons tout juste bons à marcher droit ?

Contrairement à son compère de Kiev, partisan du « choose Ukraine », notre chef de guerre ne peut pas se vanter d’avoir détruit le code du travail. Pourtant, le « journal » l’OPINION qualifie le sommet 2023 réuni bien sûr à Versailles, de « grand cru ». Notre chef de guerre aurait tout aussi bien pu dire : « CHOOSE OTAN ! »

« ( … ) La plus saine fierté que l’on puisse trouver est de se sentir utile par le travail bien fait … ils ne veulent pas vendre leur travail comme une marchandise ».

Le travail n’est pas une marchandise ? La bonne blague ! Nous avons aujourd’hui encore des gens très radicaux qui ne se rendent pas compte qu’ils répètent bêtement les niaiseries vichystes. Devant les jésuites, en petit comité, peu importe. Mais devant une assemblée d’ouvriers en grève pour l’augmentation des salaires, nos radicaux ne mériteraient-ils pas un bon coup de pied au c … ?

« Toutes ces aspirations sont légitimes et, dans l’ordre nouveau que nous préparons… Elles pourront l’être sans grever les prix de revient de charges trop lourdes, pour peu que l’esprit de collaboration porte son fruit naturel sous la forme d’un accroissement de la production en quantité et en qualité ».

Ah, ces fameuses « charges » ! Gageons que le nouveau chef du MEDEF ne tardera pas à lancer une nouvelle croisade pour l’allègement des « charges ». C’est une question purement d’intérêt général, n’est-ce pas ?

« Cet ordre nouveau, en quoi consiste-t-il ?

Abandonner tout ensemble le principe de l’individu isolé en face de l’État, et la pratique de coalitions ouvrières et patronales dressées les unes contre les autres. Il institue des groupements comprenant tous les membres d’un même métier : patrons, techniciens, ouvriers ».

La loi Le Chapelier avait déjà interdit le principe même des coalitions. Jean Jaurès (après Marx) consacre dans son histoire de la révolution française une quarantaine de pages à expliquer la signification de cet acte contre révolutionnaire. Voir à ce sujet :

http://force-ouvriere44.fr/contrat-individuel-de-louage-de-service-contre-droit-de-coalition/

Les héritiers politiques de Le Chapelier bougent encore. Plus que jamais.

 «  Le centre de groupement n’est plus la classe sociale, patronale ou ouvrière, mais l’intérêt commun de tous ceux qui participent à une même entreprise ».

Ceci a été, si l’on peut dire, actualisé, par ceux et celles qui croient qu’il n’y a plus de classes sociales comme « autrefois », c‘est à dire au temps de Marx, mais qu’il resterait malgré tout, une « classe » qui défendrait « la planète ». Cette classe serait constituée des partisans d’un mystérieux « capitalisme inclusif » défendu en même temps et ensemble par les « sommets » de la CSI, quelques multinationales converties au green deal et par le Vatican qui dirige l’affaire. Les non convertis formeraient la deuxième classe, une classe de « nuisibles » qu’il conviendrait de confiner dans certaines zones, de façon à mieux les surveiller et à mieux les réprimer en multipliant les interdictions de manifester …

« Capitalisme inclusif » voir à ce sujet :

Connaissez-vous le « capitalisme inclusif ? »

 « Lorsque, dans chaque entreprise ou dans chaque groupe d’entreprise, patrons, techniciens, ouvriers auront pris l’habitude de se réunir pour gérer en commun les intérêts de leur profession, pour administrer en commun leurs œuvres sociales, apprentissage, placement, qualification, allocations familiales, secours de maladie, retraites, logement ou jardins ouvriers, il ne tardera pas à se créer entre eux une solidarité d’intérêts et une fraternité de sentiments indestructible.

Voilà qui rappelle l’ « expérience » autogestionnaire LIP et les résolutions de congrès de l’ex PSU-CFDT des années soixante et début soixante-dix.

« Dès lors l’union de la nation ne sera plus une formule trop souvent trompeuse, mais une réalité bienfaisante ».

Ainsi sera réalisée « La réconciliation de tous les français ».

C’est le sens des « grand’ messes, des conférences sociales à grand spectacle que le pouvoir macroniste, isolé, méprisé, montré du doigt comme liberticide même par l’ONU, prétend imposer. En disant NON, notre confédération a fait échouer la dernière tentative. Ce qui n’empêche pas le gouvernement des milliardaires de tout faire pour lier les syndicats à ses objectifs politiques par la signature de certains accords interprofessionnels.

Conclusion.

 On voit bien que la politique vichyste, et plus précisément les orientations corporatistes qui la fondent, trouve aujourd’hui dans un contexte pourtant très différent, des prolongements dans les milieux les plus divers.

Le discours du 1er mai 1941 ne dit rien d’un grand classique de l’ordre nouveau vichyste : l’égalité des chances, contre l’égalité républicaine.

Dans un discours (août 41), notre grand soldat complète et affirme : « Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera pas sur une idée fausse de l’égalité naturelle des hommes mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des chances … » « LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE », 1789,c’est Satan.

Le chef de l’ « arc républicain » du moment proclame lui aussi (source : les ECHOS, 8 février 2021) :

« Macron pousse les feux sur l’égalité des chances. Le chef de l’Etat doit décliner cette semaine deux volets de sa politique « égalité des chances » : jeudi sur l’accès à l’enseignement supérieur et la fonction publique et vendredi avec l’ouverture de la plateforme anti-discriminations promise en décembre dernier ». L’égalité des chances de Vichy contre l’égalité des droits des révolutionnaires de 1789. Continuité …

Continuité encore : en déplacement à New-York en 2016, le futur président du-coup-d’état-permanent résume son programme :

« Je veux réconcilier les français … je crois à la bienveillance, je suis le candidat du travail » … comme le vieux sénile dont il reprend parfois les expressions, comme le  fameux « vent mauvais … »

« Le vent mauvais ». Ce « journal », LA France AU TRAVAIL »  – en réalité un long tract d’extrême droite – deviendra en 1942, « la FRANCE SOCIALISTE », toujours plus « révolutionnaire », toujours plus « républicain » …

Discours de Pétain, 12 août 1941 : « De plusieurs régions de France, je sens se lever depuis quelques semaines un vent mauvais … mes ordres ne sont plus obéis … »

Suivi de : « Je sens beaucoup d’attentes … ce que l’on fait n’est pas toujours compris mais il ne faut rien céder à un vent mauvais qui voudrait que la faute est forcément l’élu ». (Macron en novembre 2018).

Ne peut-on pas écrire ?

« Je sens beaucoup d’attentes … ce que l’on fait n’est pas toujours compris mais il ne faut rien céder à un vent mauvais qui voudrait que la faute est forcément l’élu » 

Ce qui n’empêche pas le sinistre Bernard Cazeneuve – le revenant –  de dénoncer Macron et « son arrogance à vouloir en finir avec l’égalité des chances ». (Source LE POINT, 13 mai 2021). Autrement dit, lui, Cazeneuve, un « dégagé » parmi d’autres s’affirme en plus fidèle héritier des « idées » du maréchal Pétain. Normal, diront les mauvaises langues, ne vient-il pas de la gauche ?

Cazeneuve-Pétain, ou Pétain Cazeneuve si l’on préfère, et voilà un quatrième segment de l’ « arc républicain », complété par l’apport de monsieur Retailleau, chef de file d’un KU Klux Klan à la française (auteur de la formule : « les régressions ethniques ») et partisan comme il, se doit  d’une « école de l’égalité des chances » – un projet de loi a été déposé en ce sens – qui n’aurait rien à envier à l’école de Vichy. Il n’est pas surprenant non plus que la CFDT revendique, si l’on peut dire, une école de l’égalité des chances. Ainsi, le syndicat-corps intermédiaire se plaint de ce que la région île de France ne soit pas assez active « pour la favoriser ». (Source : site national CFDT).

Voilà un faisceau toujours mouvant d’individus ou d’organisations hostiles par principe pas républicain du tout à l’expression indépendante du mouvement ouvrier organisé dans ses syndicats. Jusqu’où cela ira-t-il ?

Loin, très loin de toutes ces turpitudes, les militants syndicalistes ne vont rien céder.  Militants libres et indépendants, continuons d’exiger des augmentations de salaire et de meilleures conventions collectives ! Renforçons nos syndicats !  Exigeons l’abrogation des lois travail anti ouvrières des Cazeneuve, Macron, El Khomri, Pénicaud et autres serviteurs des capitalistes …

Ne nous laissons pas piéger par « le nœud coulant du dialogue social ».

Ne nous soumettons pas à la voix de la meute.

Et prenons garde à nos libertés individuelles et collectives.

J.M. juillet 2023

chaud ! chaud ! chaud !

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