Loire Atlantique 6 / 11 / 2014
Mercredi 5 septembre la CFDT fête les 50 ans de sa « déconfessionnalisation ». Valls est l’invité vedette.
Il déclare :
« Nous avons besoin de syndicat (s ?) fort. Valls a besoin d’une CFDT forte puisque seule la CFDT soutient son pacte de « responsabilité ». Logique ; elle en est à l’origine.
Il précise : « les entreprises en ont besoin. Les entrepreneurs les plus lucides le savent bien ».
Certes ; tous les patrons ne sont pas des idiots ! Ils peuvent comprendre l’intérêt du « syndicalisme » façon CFDT.
« La CFDT a toujours su voir loin, nous pouvons tous nous en inspirer ».
Et de citer ses dates marquantes :
Après 68, « la création de la section syndicale d’entreprise ».
Les 35 heures de Martine Aubry qui « renvoient la négociation au niveau de l’entreprise ». A cela, pas question d’y toucher !
« 1982, chacun connait le rôle que vous avez joué dans l’application des lois Auroux », instrument de « pulvérisation » des confédérations selon l’expression de M. Praderie, chef de cabinet du cégétiste-rénovateur Auroux.
2003 : la réforme CFDT-Fillon des retraites. »Vous aviez raison (à la CFDT) ; nous aurions dû (nous PS) être à vos côtés pour l’intérêt général ». Valls, le 1er des néos-socialistes.
S’adressant au président du CESE, (Conseil Economique et Social Environnemental) Valls ne peut masquer ses inquiétudes : « les corps intermédiaires sont contestés ». Il faut plus de dialogue social. « Cher Laurent Berger, vous pouvez être fier de partager » nos valeurs : celle de l’entreprise, communauté d’intérêts communs.
Une carte, douze timbres.
« Je dois confesser avoir été adhérent de votre organisation » ; ça alors !
« Jeune, j’attendais la tribune d’août (d’Edmond Maire) dans le Monde ». Le quotidien des recyclés de l’école des cadres d’Uriage où l’on formait les élites de la « révolution nationale » de Pétain.
Et puis c’est la passion pour les « assises du socialisme orchestrée par la deuxième gauche et Rocard présent aux festivités. (Rocard en profite – c’est original – pour vilipender le jacobinisme).
Le tout 1er des néos encore s’indigne des allégations des mal-pensants qui ricanent « de l’inféodation de la CFDT au gouvernement ou l’inverse ».
Enfin, il n’oublie pas de saluer la CES, dont le prochain congrès se déroulera – quel honneur ! – à Paris.
Bon, finalement, rien de nouveau, l’Etat, c’est l’Etat -CFDT. On le savait. C’est officiel.
Une pensée tout de même pour ce pauvre Thierry Lepaon contraint, dans les pires conditions de prêcher devant son Comité confédéral national (le « parlement » de la CGT) les vertus de la « reconnexion syndicale » (axe CFDT-CGT).
J M 5-11-2014.