Loire Atlantique 22 / 08 / 2024
« Des patients mourant seuls sur des brancards aux Urgences » : les déclarations de FO concernant le CHU de Nantes ont renflammé les débats sur l’état des services hospitaliers. Une centaine de personnes ont répondu à l’appel à la mobilisation ce jeudi 22 août 2024 devant la préfecture alors qu’une délégation rencontrait le sous-préfet et des représentants de l’ARS.
Le sujet a fait le tour des plateaux télévisés.
« Quatre patients décédés seuls en file d’attente aux Urgences » à Nantes selon les déclarations du syndicat Force Ouvrière. Une information qui a ravivé les discussions sur l’état des hôpitaux en France.
Au milieu des travaux et des derniers aoûtiens errant dans les rues de Nantes, des drapeaux rouge et blanc flottent devant la préfecture. Et les cris du cœur des manifestants camoufleraient même le tumulte du chantier de la ligne de tram.
Le groupement régional des Pays de la Loire de FO a appelé à se mobiliser ce jeudi 22 août 2024 à partir de 11 h devant la préfecture. Une centaine de personnes ont répondu présent. Les unions départementales se sont réunies pour déposer leurs revendications à 11 h 20.
Comme depuis des mois, les syndicats demandent plus de moyens et plus de lits
. À savoir, la réouverture des lits fermés et de 120 supplémentaires.
Benjamin Delrue, représentant syndical FO venu d’Angers, se désole des déclarations du ministre démissionnaire de la Santé, Frédéric Valletoux : Lire que la situation actuelle n’est pas pire que celle de l’été 2022, ce n’est pas possible. C’est ne pas se rendre compte de la réalité.
Alors pour faire bouger les choses, même l’été, il faut se réunir. Évidemment on n’attend pas 2 000 personnes »,
rationalise Jérémy Beurel, secrétaire général adjoint FO au CHU de Nantes. Mais cette mobilisation paraissait obligatoire alors qu’ aujourd’hui, le dialogue est rompu avec la Direction, ils ne reçoivent plus nos préavis de grève. C’est du mépris.
Même si la direction du CHU ainsi que l’ARS ont démenti ce chiffre de « quatre morts », l’information s’est rapidement répandue à l’échelle nationale. Cela, dans un contexte de « crise majeure des hôpitaux » dénoncée par les syndicats.
Il n’y a pas qu’à Nantes que l’on témoigne d’un tel contexte délétère : devant le CHU de Brest, un « mur de la honte » liste ceux qui ont attendu des heures une prise en charge.
Benjamin Delrue, micro en main, évoque une » première étape » de la mobilisation. | PHOTO PRESSE OCÉAN – HUGO BOCQUIER
À la sortie de la préfecture, après quasiment une heure de discussions, les représentants syndicaux prennent le micro : « la direction adjointe de l’ARS partage nos inquiétudes et s’accorde avec nous concernant le manque de lits
, mais n’évoque pas un manque de moyens, évoquant plutôt des lacunes au niveau des effectifs »
.
Pour Benjamin Delrue, « ce n’est là qu’une première étape. À nous de construire la mobilisation, et ça commence dès lundi en Loire-Atlantique »
. Et ce, peu importe les évolutions ministérielles à venir : « peu importe le gouvernement, on va se battre ».
En effet, lundi 26 août 2024, une réunion intersyndicale départementale aura lieu, à laquelle participeront aussi des représentants de la CGT, pour faire le point sur la situation. Force ouvrière a également annoncé que les syndicats FSU et CFDT de Loire-Atlantique seront aussi présents.
source: presse ocean