La feuille de route de l’exécutif visant un « apaisement social » n’a rien d’acquis et FO porte et portera fermement ses revendications. Si elle a accepté de rencontrer la Première ministre le 16 mai, la confédération demande toujours l’abrogation de la réforme des retraites. Par ailleurs, rappelant ses exigences sur la place à redonner à la négociation collective, FO s’est toujours opposée au carcan du « cadrage », soit une forme de diktat de l’exécutif. En amont des bilatérales, Élisabeth Borne avait laissé entendre que les syndicats seraient invités « à fixer leur agenda social autonome », soit entre les syndicats de salariés et le patronat. Tout en suggérant fortement certains sujets, dont la pénibilité non traitée dans la réforme. Plus largement, ces derniers mois, hors même les retraites, les points de contestation se sont déjà accumulés.
Ainsi sur l’Assurance chômage dont FO condamne toujours la réforme. Et elle s’oppose au conditionnement du RSA à des heures d’activité dans le cadre du projet de loi sur le plein emploi, qui devrait arriver début juin. Projet, a indiqué la Première ministre le 13 mai, qui prévoira des sanctions contre les personnes qui ne respecteraient pas ce que le gouvernement nomme un « accompagnement ». Alors que de telles réformes se font sur le dos des demandeurs d’emploi et des salariés, cela au nom de la réduction des déficits publics, le gouvernement ne cesse de multiplier les cadeaux aux entreprises, et sans contrepartie. En témoigne les nombreux allégements de cotisations sociales ou encore la suppression dès 2023 (sur deux ans) de la CVAE.
Par ailleurs, le 11 mai Emmanuel Macron, dans le cadre de son annonce d’un nouveau plan de réindustrialisation, a fait état du projet de crédit d’impôt « industrie verte » à destination des entreprises. FO continuera de revendiquer que les aides publiques, pléthoriques, aux entreprises (plus de 150 milliards d’euros par an) soient conditionnées, avec des contreparties en termes d’emplois et de salaires.
L’urgence des augmentations salariales
Si Élisabeth Borne presse les branches de négocier sur les salaires, pour FO, les résultats ne sont pas à la hauteur. Alors qu’une forte inflation sévit toujours depuis plus d’un an, dans la plupart des cas les hausses la couvrent à peine. FO insiste aussi, et notamment depuis l’été dernier, sur la nécessité d’un retour à un mécanisme d’échelle mobile des salaires, soit répercuter une revalorisation à tous les niveaux d’une grille salariale, ce qui signifie garantir les écarts entre les niveaux et éviter le tassement de la grille. FO milite aussi pour un coup de pouce massif au Smic afin que celui-ci atteigne au minimum 80 % du salaire médian. L’exécutif s’y refuse toujours, se cantonnant à la stricte revalorisation automatique du Smic sur l’inflation. Très insuffisant.