Transports en commun à Nantes : les syndicats envisagent une alarme sociale

À sept jours de la rentrée, les syndicats de la Semitan (en charge de l’exploitation des transports en commun dans la métropole nantaise) sont inquiets. Il est question d’enclencher une procédure d’alarme sociale. L’intersyndicale est en discussion. Le syndicat Force ouvrière Semitan tire la sonnette d’alarme après une période estivale compliquée pour de nombreux agents, en raison des services modifiés voire remodifiés sans cesse estimant qu’ilfaut déjà se préparer dès maintenant à une réduction des temps de conduite et de l’offre commerciale.

« L’été a été compliqué, les services sont modifiés au quotidien »

La situation est déjà tendue depuis longtemps. L’été a été compliqué, les services sont modifiés au quotidien, cela bouleverse l’organisation des salariés. Et comme dans toutes les sociétés de transports, le recrutement est difficile, note Magalie Chailleux, secrétaire adjointe de la CGT Semitan.

Ce n’est pas un problème d’effectif, mais nos journées sont très remplies, on roule beaucoup et le personnel n’a pas le temps de souffler dans la journée », souligne Ronan Gilbert, secrétaire de la CGT Semitan qui dénonce également le recours à l’affrètement pour certaines lignes.  Les conducteurs affrétés sont payés entre 400 et 500 € de moins que les conducteurs de la Semitan. La métropole s’en sert pour faire des économies. Nous demandons qu’il n’y ait plus de sous-traitances avec des lignes affrétées .

La rentrée s’annonce d’ores et déjà difficile, avec la reprise des lignes 69 et 98 imposées par le donneur d’ordre Nantes Métropole entraînant des modifications des roulements pour les agents, avec des agents qui changent de dépôt le 29 août et qui, à ce jour, n’ont toujours pas été formés sur les lignes ou sur les modules tramway de leur futur dépôt. Sans oublier le matériel roulant immobilisé en raison d’incidents techniques note Laurent Fournel du syndicat FO Semitan.

  Laurent Fournel et Nicolas Toquec en compagnie de Frédéric Souillot (Secrétaire Général de la Confédération Force Ouvrière)

Quelle action à venir ?

Nous sommes en pourparlers au sein de l’intersyndicale pour savoir quelle action nous allons mener précise Magalie Chailleux.La balle est dans le camp de la direction et aussi de Nantes Métropole. Car il ne faut pas oublier que ce sont les élus de la métropole qui se plaignent du manque de bus qui votent les enveloppes financièresconstate Ronan Gilbert.

Baisse de la fréquence des transports

Nous n’avons pas de problématique pour assurer l’offre définie avec Nantes Métropole pour la rentrée scolaire. Nous avons repris deux lignes, 69 et 98, qui étaient jusque-là affrétées, qui nécessitent 25 agents pour les produire. Pour cela nous avons abaissé le niveau de quelques lignes : les lignes de tramway ont une fréquence abaissée de 30 secondes et nous avons huit lignes Chronobus qui vont être abaissées entre trente secondes et une minute. Cela nous permet de récupérer ces 25 conducteurs pour assurer l’offre normale. Au-delà de cela nous n’avons pas changé les temps de parcours assure pour sa part Philippe Grall directeur d’exploitation de la Semitan.