En 2019, FO était fer de lance du combat contre le régime universel à points
Le mouvement social de 2019 contre la mise en place du régime de retraite universel par points est un combat syndical entré dans l’Histoire, tant par son intensité que par sa durée, et dans lequel FO avait joué un rôle de meneur. Les grandes lignes de la réforme avaient été dévoilées en juillet 2019 : système unique de retraite par points, suppression des régimes spéciaux, introduction d’un âge pivot à 64 ans…
La confédération, refusant d’aller négocier les réglages d’un système qu’elle rejetait, avait appelé à un premier rassemblement national à Paris le 21 septembre. Demandant « l’abandon immédiat »
du projet de réforme, le CCN de FO avait proposé quelques jours plus tard de rejoindre l’appel à la grève des syndicats des transports à compter du 5 décembre 2019, et d’ici là d’œuvrer « à l’unité d’action syndicale la plus large »
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Le message avait été entendu. Le 5 décembre, un appel interprofessionnel, lancé par quatre organisations syndicales dont FO et des organisations de jeunesse, avait réuni plus d’un million de manifestants et marqué le début du combat. Neuf autres appels nationaux à manifester avaient suivi jusqu’au 20 février 2020. Des grèves avaient été reconduites dans plusieurs secteurs, notamment les transports publics, les raffineries ou l’Éducation nationale, avec des taux de grévistes pouvant dépasser 80%.
Baisse considérable du niveau des pensions
FO refusait la mise en place d’un système unique supprimant les quarante-deux régimes spéciaux et imposant de cotiser par le biais de points et non plus de trimestres. La confédération pointait notamment la baisse considérable du niveau des pensions, puisque toute la carrière serait à l’avenir prise en compte, contre les vingt-cinq meilleures années de carrière pour le régime général et les six derniers mois pour les fonctionnaires dans le système actuel. Autre danger, le gouvernement aurait eu tout pouvoir pour déterminer chaque année la valeur (d’achat et de vente) du point en fonction de contraintes économiques et budgétaires. Il n’y avait donc aucune garantie sur le montant de la pension avant le départ en retraite.
FO s’opposait aussi au recul de l’âge de départ pour une retraite à taux plein. Si la réforme maintenait un âge légal de départ à 62 ans, elle introduisait la notion d’âge pivot à 64 ans, en deçà duquel la pension subirait une décote par année manquante.
Malgré la franche opposition de la population, le gouvernement avait annoncé fin février recourir au 49-3 pour tenter de faire passer en force son régime unique. Une nouvelle journée de mobilisation nationale était programmée le 31 mars. Le confinement mis en place le 16 mars, en raison de l’épidémie de Covid-19, contraindra l’exécutif à suspendre sa réforme, qui au final n’a jamais vu le jour.