>Édito

23 / 05 / 2022

Retraites : Il n’y a rien à négocier

Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. De nombreuses personnalités se sont félicitées qu’une femme, après Edith Cresson, accède à ce poste. Mais le fait qu’elle soit une femme ne retire rien à son orientation politique.

Connue pour son «management rude», on lui doit, entre autres, l’ouverture à la concurrence de la SNCF, la fin des tarifs réglementés du gaz, la réforme de l’assurance chômage avec la baisse des allocations en moyenne de 17%.

Sans attendre, elle compte remettre sur table le « chantier » des retraites, liquider les régimes spéciaux et reculer l’âge de départ à la retraite (64 ans en 2028, 65 ans en 2031 en décalant progressivement l’âge légal chaque année de 4 mois). De ce point de vue, il n’y a rien à attendre de positif de cette nomination. La feuille de route d’Elisabeth Borne, c’est la poursuite d’une politique visant à remettre en cause toutes les conquêtes sociales.

Elle a besoin pour y arriver, comme ces prédécesseurs, d’une majorité à l’Assemblée nationale, ce qui n’est pas encore gagné. Mais elle compte par-dessus tout associer les organisations syndicales à la mise en œuvre de cette réforme.

A ce sujet, nous avons d’ores et déjà expliqué que nous ne mangerions pas de ce pain-là. Concernant le recul de départ à la retraite à 65 ans, il n’y a rien à négocier, déclarait début mai le secrétaire général de la confédération, Yves Veyrier, interviewé par l’hebdomadaire L’Express.

A 55 ans, plus de la moitié des salariés ne sont plus en emploi et l’espérance de vie en bonne santé dépasse tout juste les 63 ans.

Par ailleurs, selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), le déficit des régimes de retraite actuel est conjoncturel, lié aux effets de la pandémie. Sans cet impact, il y aurait équilibre.

Sauf à vouloir faire des économies pour le compte d’une minorité de financiers, il n’est nul besoin de toucher au système de retraite. Il faut en revanche se préoccuper de l’emploi, de sa qualité et augmenter les salaires. Il est indispensable d’empêcher les exonérations multiples sur les cotisations sociales car le manque à gagner de recettes met à mal les régimes.

Nous pouvons également compter sur un rejet toujours aussi important dans l’opinion publique. Le quotidien Les Échos évoquait récemment les résultats de l’enquête d’un institut de sondage révélant que près de 80% des salariés sont opposés au recul de l’âge légal de départ en retraite.

Mais Elisabeth Borne et Emmanuel Macron semblent déterminés à aller jusqu’au bout, même avec l’opposition des organisations syndicales.

Nous avons déjà indiqué qu’en cas de passage en force, nous déclencherions les hostilités, comme en 2019. Il faut nous y préparer.

Conformément à la déclaration du 31 mars du Comité Confédéral National de Force Ouvrière, la confédération s’est adressée à toutes les organisations syndicales afin d’examiner les possibilités d’actions communes, efficaces sur des bases revendicatives claires pour faire échec à cette volonté du gouvernement de liquider nos retraites. Nous avons invité les quatre autres confédérations en ce sens. à cette fin, nous avons proposé un projet d’adresse au Président de la République qui se concentre sur l’opposition au recul de l’âge de la retraite et à l’affirmation de notre détermination à nous y opposer. Nous avions convenu de conclure nos échanges après consultation de nos instances respectives le 16 mai.

Entre temps, la CGT a publié, de son côté, un appel de son Comité Confédéral National (10 et 11 mai) qui renvoie à « une journée nationale interprofessionnelle de grève et manifestation en septembre », tout en affirmant « qu’il n’y aura pas de trêve estivale » !

Cette initiative a conduit la CFDT et la CFTC à nous faire part qu’elles ne pourraient pas, dans ces conditions, s’associer à une déclaration commune telle que nous l’envisagions !

Nous regrettons cette situation.

Nous avons, pour notre part, indiqué publiquement que si le Président de la République et le nouveau gouvernement maintenaient leur intention, la question de la grève serait posée par FO. Soyons certains que notre détermination lèvera les obstacles et que nous pourrons « tous ensemble » et dans l’action commune imposer un nouveau recul au gouvernement comme en 2019-2020.

Soyons certains également que le prochain congrès confédéral balaiera toutes les tentatives de déstabilisation initiées ici ou là pour affaiblir la confédération, la faire sortir des rails de l’indépendance. Le congrès doit être l’occasion de discuter sereinement des revendications et des initiatives à prendre pour faire échec à cette volonté du gouvernement de reculer l’âge de départ à la retraite et de supprimer les régimes spéciaux et le code des pensions civiles et militaires. 

par Michel Le Roc’h,

secrétaire général de l’union départementale

CGT-Force Ouvrière de Loire-Atlantique

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