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Loire Atlantique 27 / 03 / 2018

Résolution adoptée à l’unanimité au congrès du 13 mars 2018

RESOLUTION DU CONGRES DE L’UD CGT-FO

DE LOIRE-ATLANTIQUE DU 13 MARS 2018

Préambule

Réuni à Nantes le 13 mars 2018, le XXVIIème Congrès de l’Union départementale CGT-Force Ouvrière de Loire-Atlantique salue le 70ème anniversaire de notre confédération, dont le congrès de fondation s’est tenu les 12 et 13 avril 1948 dans l’objectif de préserver l’indépendance et la liberté syndicales vis-à-vis des partis politiques et de l’Etat.

Le Congrès réaffirme son attachement à la Charte d’Amiens adoptée en 1906, qui constitue la référence indispensable à la pratique de l’indépendance syndicale, condition nécessaire à la défense des intérêts collectifs et particuliers de la classe ouvrière.

Le Congrès s’oppose à toute forme de corporatisme, défini pour ce qu’il est, c’est-à-dire un régime politique visant à subordonner la défense des intérêts particuliers des salariés à un prétendu « bien commun », pudiquement appelé parfois « intérêt général », à quelque niveau que ce soit (entreprise, « territoire », nation…). Le Congrès réaffirme avec vigueur que la CGT-Force Ouvrière n’est pas et ne sera jamais un « corps intermédiaire », dont le rôle serait de faire accepter par le « bas » ce que décide le « haut », en application du « principe de subsidiarité ».

Le Congrès alerte l’ensemble des adhérents FO sur les dangers que comportent pour le syndicalisme libre, indépendant et confédéré les projets de « réforme » visant notamment le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et le régime juridique de l’entreprise (mission Notat/Senard – projet de loi PACTE) :

  • Non, le rôle d’une organisation syndicale n’est pas de participer à l’élaboration, ni à la mise en œuvre de la loi ;

  • Non, patrons et salariés ne sont pas « égaux » dans l’entreprise : la reconnaissance du lien de subordination entre le salarié et l’employeur constitue le cœur même d’une juridiction particulière – le droit du travail et sa codification – qui, par son existence même, est la reconnaissance de l’existence d’intérêts contradictoires.

Sur cette base, le Congrès réaffirme son attachement au paritarisme et à la pratique contractuelle.

Défense des garanties collectives des salariés

Le Congrès affirme son attachement au CDI et au statut général de la fonction publique. Il condamne la généralisation de la précarité, en particulier pour la jeunesse, tant dans le secteur public que dans le secteur privé.

Le Congrès réaffirme son attachement au principe de faveur et rappelle que la branche professionnelle constitue le niveau de négociation privilégié qui garantit l’égalité entre tous les salariés d’un même secteur d’activité. Le Congrès se félicite de l’intégration de compléments de salaires dans certaines conventions collectives nationales, obtenue grâce à la détermination de nos fédérations, qui permet ainsi d’ouvrir une brèche dans les ordonnances Macron.

Le Congrès revendique l’abrogation de l’ensemble des dispositifs légaux (lois Macron et Rebsamen d’août 2015, loi « Travail » et ordonnances « Macron »…) qui, dans la dernière période, constituent une attaque tout azimut contre les garanties collectives des salariés :

  • Aggravation de l’inversion de la hiérarchie des normes et remise en cause du contrat de travail ;

  • Contournement des organisations syndicales et leur intégration dans une optique de « co-décision » et de « co-construction » ;

  • Diminution des moyens syndicaux ;

  • Affaiblissement de la justice prud’homale et facilitation des licenciements…

Le Congrès constate que les ordonnances Macron se traduisent par une diminution inacceptable des moyens syndicaux – c’est-à-dire du nombre d’heures de délégation et du nombre d’élus (jusqu’à 200 000 élus en moins) –, du fait de la fusion des institutions représentatives du personnel (IRP) au sein d’une instance unique, le conseil social et économique (CSE), qui doit être effective au 31 décembre 2019 au plus tard. Le Congrès dénonce également la limitation à trois du nombre de mandats syndicaux consécutifs : là encore, il s’agit d’une remise en cause de la liberté du syndicat de choisir ses propres représentants. Le Congrès alerte sur le fait que les ordonnances Macron instaurent un « conseil d’entreprise » qui hériterait du pouvoir de négocier et subordonnerait l’indépendance du délégué syndical à la pression de la « communauté d’entreprise ».

Le Congrès réaffirme que les travailleurs ont besoin d’une organisation libre et indépendante. C’est pourquoi il condamne et revendique l’abrogation de la loi du 20 août 2008 sur la représentativité syndicale, ainsi que les mesures de la loi du 5 juillet 2010 sur la rénovation du dialogue social dans la fonction publique. Le Congrès n’accepte aucune remise en cause du droit de grève, droit constitutionnel et individuel : il revendique l’abrogation de toutes les mesures législatives prises en ce sens depuis 2007.

Salaires

Le Congrès défend le principe de la revalorisation automatique du Smic et continue de revendiquer sa hausse, de sorte qu’il atteigne progressivement 80% du salaire médian (soit 1 841 € bruts mensuels).

Le Congrès revendique l’augmentation du pouvoir d’achat par l’augmentation générale des salaires, facteur de justice sociale, de relance économique et de financement de la protection sociale collective.

Pour la fonction publique, le Congrès condamne toutes les mesures pénalisant le pouvoir d’achat des salariés (nouveau gel du point d’indice pour la 7ème fois en 8 ans, hausse de la cotisation pension et celle mal compensée de la CSG, rétablissement du jour de carence…). Le Congrès revendique l’augmentation immédiate de la valeur du point d’indice et le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat cumulées depuis 2000 par rapport à l’inflation.

Le Congrès rappelle que la pratique contractuelle fait partie de l’ADN de la CGT-Force Ouvrière, à partir du moment où celle-ci permet l’amélioration des conditions d’existence des salariés. Le Congrès souligne que, dans ce cadre et grâce à leur détermination, malgré un contexte de recherche généralisée de baisse du coût du travail, nombre de syndicats FO ont obtenu dans le département des avancées substantielles, notamment sur le plan des salaires, dans le secteur privé – comme par exemple à Manitou, Toyota, Airbus, Stelia Aerospace, Daher, Quo Vadis, IDEA Services, Aplix, SDVI, etc. (liste non exhaustive) –, mais également dans le secteur public – comme dernièrement à Nantes Métropole. C’est pourquoi le Congrès encourage tous ses syndicats à s’engager résolument sur le terrain de la pratique contractuelle.

Sécurité sociale

Le Congrès réaffirme son indéfectible attachement à la Sécurité sociale de 1945, régime assurantiel dont les recettes sont issues des cotisations salariales et patronales, constituant le salaire différé. Collectées par les URSSAF, ces cotisations sont immédiatement reversées sous forme de prestations et ainsi mises à l’abri des appétits spéculatifs, ainsi que des pressions austéritaires des gouvernements.

Le Congrès condamne toutes les mesures d’exonération de cotisations sociales décidées par les gouvernements successifs, ainsi que toute étatisation du financement de la Sécurité sociale. Le Congrès dénonce avec force la nouvelle augmentation de la CSG de 1,7 point, qui se traduit par ailleurs par la suppression des cotisations salariales « maladie » et « chômage », ainsi que par une baisse immédiate de pouvoir d’achat pour nombre de retraités et, à terme, pour l’ensemble des fonctionnaires. Le Congrès rappelle que, contrairement à la cotisation, l’impôt n’ouvre aucun droit.

Le Congrès se prononce pour la suppression de la participation forfaitaire sur les actes lourds, contre toutes les franchises médicales, pour la suppression du forfait hospitalier, contre tout déremboursement. Le Congrès s’oppose aussi à tout transfert de charges de l’assurance maladie vers les organismes complémentaires, car celui-ci se traduit par une remise en cause de la solidarité entre tous les salariés et une hausse des coûts pour les assurés sociaux, réduisant l’accès aux soins pour tous.

Retraites

Le Congrès revendique le maintien du régime général et des régimes particuliers, ainsi que celui du Code des pensions civiles et militaires. Le Congrès s’oppose donc à la volonté du gouvernement Macron/Philippe de mettre en place un régime unique et un système par points intégral, dont les conséquences seraient notamment :

  • La destruction de tous les régimes obligatoires existants (fonctionnaires, SNCF, EDF… y compris le régime général et les régimes complémentaires) ;

  • La diminution du niveau général des pensions (puisque le calcul se ferait sur l’ensemble de la carrière et non plus sur les 25 meilleures années pour les salariés du privé ou sur les 6 derniers mois pour les fonctionnaires…) ;

  • La remise en cause de nombreux pans de solidarité instaurés par la Sécurité sociale de 1945 (périodes assimilées à des périodes d’assurance, majorations enfants…), ainsi que de nombreux filets de garantie (« minimum contributif » dans le privé et « minimum garanti » dans le public…) ;

  • La fixation par l’Etat des paramètres financiers (valeur d’acquisition et de liquidation du point), qui seraient dès lors soumis aux politiques d’austérité budgétaire, en application notamment des engagements européens.

Le Congrès prend la mesure de la décision du gouvernement de reporter à 2019 son projet de « réforme » des retraites et appelle en conséquence à mettre à profit ce délai pour préparer le rapport de force nécessaire à sa mise en échec.

Le Congrès rappelle qu’en vingt ans de « réformes » des retraites, la durée d’activité nécessaire à l’obtention d’une retraite complète a augmenté de près de 15%, passant de 37,5 à 43 ans à partir de la génération 1973, ce qui justifie que le Congrès revendique l’abrogation de ces lois.

Le Congrès s’oppose à toute mesure qui intégrerait dans le calcul des retraites complémentaires des paramètres pouvant entraîner une baisse du montant des pensions. Il condamne l’accord de 2015 sur les retraites complémentaires – que la Confédération a refusé de signer –, en particulier l’introduction à partir de 2019 d’une décote de 10% pour tout salarié qui, remplissant les conditions d’une retraite de base à taux plein, ferait liquider sa retraite complémentaire.

Le Congrès condamne également les mesures fiscales prises contre le pouvoir d’achat des retraités, notamment l’augmentation de 1,7 point de la CSG – soit une hausse de 25 % – pour la plupart des retraités. Le Congrès dénonce le nouveau gel des retraites de base pour 2018. Il exige le retour à l’indexation générale des retraites et des pensions au 1er janvier. Il revendique également un niveau de pension minimum au niveau du SMIC pour une pension complète.

Assurance chômage – Formation professionnelle

Le Congrès affirme à nouveau son attachement indéfectible au paritarisme et à la liberté de négocier. De fait, la méthode du gouvernement consistant à « encamisoler » les discussions entre les représentants des organisations syndicales et des organisations patronales dans le cadre contraint d’un « document d’orientation » ou d’une « feuille de route » est en soi parfaitement inacceptable.

Concernant l’assurance chômage, le Congrès rappelle son opposition dès le premier jour à la fusion des ASSEDIC et de l’ANPE dans Pôle emploi. Le Congrès réaffirme que seule la gestion paritaire et son corollaire, la négociation collective, sont à même d’apporter aux demandeurs d’emploi un revenu de remplacement leur permettant de vivre dignement une période de chômage. Le Congrès condamne les mesures coercitives d’ores et déjà mises en place ou annoncées à l’encontre des demandeurs d’emploi. Le Congrès rappelle les principes fondamentaux qui ont présidé à la création de l’assurance chômage en 1958 et qu’il s’agit aujourd’hui de préserver : un système conventionnel (non législatif), paritaire (non sous la tutelle de l’Etat), contributif (assis sur des cotisations) et qui verse un revenu de remplacement, proportionnel au salaire sur lequel il a été cotisé selon une logique assurantielle (non une aide forfaitaire, versée par l’Etat, selon une logique d’assistance). Le Congrès met l’accent sur le fait que ces principes ont été réaffirmés en l’état dans le cadre de l’accord national interprofessionnel du 22 février 2018 « relatif à la réforme de l’assurance chômage ».

Concernant l’apprentissage, le Congrès s’oppose à son pilotage et à son financement par les patrons au niveau des branches professionnelles, qui aboutiraient à accélérer un processus de destruction des titres et diplômes nationaux au profit de « blocs de compétences ». La limite d’âge de l’apprentissage portée à 30 ans créerait un effet d’aubaine pour les entreprises, contribuant à accentuer la précarisation des salariés. Par ailleurs, une telle mesure porterait un coup fatal à l’enseignement professionnel sous statut scolaire, qui constitue une conquête importante du mouvement ouvrier.

Concernant la formation professionnelle continue, le Congrès s’oppose catégoriquement au « coup de force » du gouvernement qui, loin de se contenter des reculs contenus dans l’accord national interprofessionnel du 22 février 2018 « pour l’accompagnement des évolutions professionnelles, l’investissement dans les compétences et le développement de l’alternance », a fait une série d’annonces rétrogrades et inacceptables : remise en cause du paritarisme et du rôle des organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) ; remise en cause des notions de « métiers » et de «qualifications», ainsi que des certifications qui leur sont liées, au profit des « activités » et des « compétences » ; remise en cause des structures intermédiaires, en particulier des FONGECIF…

Le Congrès rappelle le principe selon lequel la formation professionnelle continue doit constituer un véritable vecteur de promotion sociale et de reconversion professionnelle. Or, les mesures annoncées par le gouvernement tendent à ne réduire celle-ci qu’à un outil de « flexibilité » et de « compétitivité » pour les entreprises. Le Congrès revendique le maintien pour les salariés du droit à une formation longue et qualifiante à l’initiative du salarié, faisant l’objet d’un congé rémunéré et d’une prise en charge financière des coûts pédagogiques. Ce droit existe aujourd’hui sous la forme du congé individuel de formation (CIF), dont le congé de formation professionnelle (CFP) est le pendant dans la fonction publique. Le Congrès alerte sur le fait que le compte personnel de formation (CPF) obéit à une toute autre logique : accès à une formation courte, sanctionnée au mieux par un certificat de compétences, non rémunérée mais indemnisée sous conditions, pour partie en dehors du temps de travail et à l’initiative de l’employeur. Le Congrès souligne également le fait, pour mieux le dénoncer, que le CPF s’inscrit globalement dans une volonté de mettre en œuvre le compte personnel d’activité (CPA), créé par la loi Travail du 8 août 2016, qui s’oppose à terme aux garanties collectives liées au contrat de travail du privé et aux statuts de la fonction publique.

Services publics

Le Congrès s’oppose à tous les plans d’austérité mis en œuvre par les gouvernements successifs, dans le cadre des traités et des directives de l’Union Européenne : Révision générale des politiques publiques (RGPP – quinquennat Sarkozy), Pacte de responsabilité et Modernisation de l’action publique (MAP – quinquennat Hollande), aujourd’hui programme « Action publique 2022 », ainsi que leurs déclinaisons « territoriales » (lois MAPTAM, NOTRe…).

Partout, les mêmes causes produisent les mêmes effets : comme le démontre la situation dans les hôpitaux et les EHPAD ou l’explosion généralisée dans la pénitentiaire, les services publics sont à l’os, au prix parfois de véritables drames humains. Une épidémie de grippe ou un épisode neigeux, tous les deux banals en hiver, deviennent un problème insurmontable pour les pouvoirs publics. Les crises sanitaires successives (Lactalis…) rappellent que les effectifs de contrôle ont été en partie supprimés. Les conditions de travail et de rémunération des personnels de la fonction publique ne cessent par ailleurs de se dégrader. A travers la remise en cause du service public, c’est la République elle-même qui est atteinte.

Le Congrès revendique l’abandon du programme « Action publique 2022 », que le gouvernement Macron/Philippe souhaite mettre en œuvre dans la continuité de ses prédécesseurs et qui se traduirait par 60 milliards de nouvelles coupes budgétaires, 120 000 suppressions de poste, de nouveaux abandons de missions (privatisations), ainsi que par la remise en cause du recrutement statutaire au profit du contrat et l’accentuation de la rémunération individualisée (dite au « mérite ») contre les garanties collectives des agents de la fonction publique.

Le Congrès réaffirme son attachement au statut général de la fonction publique, garant de l’indépendance des fonctionnaires, contre toute forme d’individualisation des carrières et des rémunérations : le Congrès revendique le retrait de PPCR et du RIFSEEP. Il revendique également l’abandon du projet de décret sur les licenciements hospitaliers.

Attaché à l’école laïque et républicaine fondée sur la transmission des connaissances, le Congrès condamne toutes les mesures qui, dans l’Éducation Nationale, conduisent progressivement à la remise en cause de la laïcité, à la territorialisation, sous couvert de nouveaux « rythmes scolaires » ou à la régionalisation/destruction de la formation professionnelle initiale. Le Congrès revendique l’abrogation de la loi dite de « refondation de l’école » (loi Peillon 2013), qui fournit le cadre de toutes ces contre-réformes.

Le Congrès revendique le maintien du baccalauréat comme diplôme national et premier grade universitaire, permettant aux bacheliers d’accéder à la filière universitaire de leur choix. Il défend les titres et diplômes nationaux, liés juridiquement à la notion de qualification et à la reconnaissance de celle-ci dans les conventions collectives (classification, niveau de rémunération) et dans les conditions d’accès aux concours de la fonction publique. Il s’oppose à l’instauration de « blocs de compétences », qui renvoie a contrario à un système individualisé d’évaluation permanente de la performance du salarié, reposant sur le seul arbitraire patronal, sans n’ouvrir aucun droit, ni aucune garantie.

Le Congrès revendique l’abrogation de la loi Vidal, dite « loi pour l’orientation et la réussite des étudiants (ORE) », qui instaure une véritable sélection à l’université, par ailleurs mise en œuvre par le gouvernement sans même attendre la fin du processus législatif. Le Congrès revendique le retrait du projet de « réforme » du lycée, lié à toutes les mesures citées précédemment, dont l’une des conséquences pourrait aller jusqu’à la suppression de 25 000 postes d’enseignants.

Le Congrès revendique l’abandon des Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT) qui, associés aux contrats locaux de retour à l’équilibre financier des hôpitaux, entraînent à terme la suppression de 22 000 postes. Il revendique également l’abrogation de toutes les lois qui ont contribué à rendre exsangues les hôpitaux et demande des moyens suffisants pour les instituts de formation.

Le Congrès reprend à son compte les revendications des camarades des EHPAD publics et privés : l’application du « Plan Solidarité Grand Âge » de 2006 avec le ratio d’un salarié par résident et l’abandon de la convergence tarifaire, qui va se traduire par des suppressions massives de postes.

Le Congrès dénonce les décisions régulières des pouvoirs publics d’augmenter les prix du gaz et de l’électricité, alors qu’environ 12 millions de personnes souffrent de précarité énergétique. A ce titre, le Congrès revendique la renationalisation d’EDF et de GDF, ainsi que l’abrogation de la loi sur la transition énergétique du 17 août 2015.

Le Congrès s’oppose aux préconisations du rapport Spinetta et aux annonces effectuées le 26 février dernier par le premier ministre Edouard Philippe concernant la destruction du régime particulier des cheminots et la transformation en société anonyme de la SNCF, donc sa privatisation, sur le modèle notamment de La Poste. Le Congrès revendique le maintien du statut et du régime particuliers des cheminots, l’abrogation de la loi d’août 2014 qui a éclaté la SNCF en trois entreprises distinctes, ainsi que le retour au monopole public d’État.

Défense du tissu industriel local et développement des infrastructures

Le Congrès rejette toute forme de pression préjudiciable à l’emploi salarié et à l’activité industrielle dans le département, que ce soit au nom des « grands équilibres internationaux », de la « mondialisation » ou de la « décroissance ».

Le Congrès dénonce le fait que la centrale thermique de Cordemais soit sacrifiée sur l’autel de la « transition écologique » et constate qu’il n’existe aujourd’hui aucun plan B au démantèlement en cours de ses tranches thermiques. Le Congrès revendique le maintien de toute la puissance électrique installée à Cordemais – soit 2 600 MW de production –, ainsi que des 2 000 emplois directs et indirects qui lui sont attachés. Il en va également de la sécurité énergétique du Grand ouest et du maintien de l’activité du Port autonome.

Le Congrès dénonce la vente à la découpe du chantier naval de Saint-Nazaire à la société italienne Fincantieri, dans le cadre d’un montage qui permet aujourd’hui à celle-ci d’être majoritaire. Le Congrès alerte sur le fait que cette décision fait peser une menace permanente sur les salariés du site. Le Congrès revendique que l’Etat devienne l’actionnaire majoritaire du chantier naval de Saint-Nazaire, seule solution efficace pour le protéger des spéculateurs, garantir le maintien du site, des emplois et du savoir-faire qui lui sont liés.

Le Congrès se prononce pour le développement des infrastructures permettant notamment de faciliter les déplacements des salariés. Le temps de trajet domicile-travail ne cesse d’augmenter. A titre d’exemple, le temps moyen quotidien de déplacement dans la métropole nantaise est aujourd’hui de 67 minutes. Le Congrès considère que seule la construction de nouvelles infrastructures, facilitant en particulier le franchissement de la Loire, permettra de fluidifier le trafic et ainsi de réduire le temps de trajet des salariés dans l’agglomération.

Internationalisme et indépendance

Pour défendre l’indépendance syndicale et la liberté, les militants regroupés autour des « amis de Force Ouvrière » n’ont pas hésité après-guerre à faire scission de la CGT pour créer la CGT-FO et, au plan international, la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) et la Confédération Européenne des Syndicats Libres (CESL).

Le Congrès réaffirme que les créations de la CSI (Confédération Syndicale Internationale) en 2006 et de la CES (Confédération Européenne des Syndicats) qui, dans une conception unicitaire, regroupent entre autres les syndicats de tradition chrétienne et ceux d’origine stalinienne, sont contraires à nos principes d’indépendance. C’est pourquoi le Congrès approuve les positions maintes fois réaffirmées par la confédération lors de ses congrès ou CCN : « la CGT-FO ne saurait être engagée par des décisions prises en dehors de ses propres instances et qu’en conséquence, elle conserve en toute circonstance sa liberté de comportement ».

Plus que jamais, la classe ouvrière a besoin, dans tous les pays, d’organisations indépendantes pour défendre ses intérêts particuliers. L’UD CGT-FO de Loire-Atlantique continuera à participer aux regroupements internationaux se plaçant dans un cadre d’indépendance et apportera son concours à tous les militants qui, dans des conditions souvent difficiles, combattent pour construire dans leurs propres pays des syndicats indépendants.

Conclusion

Le XXVIIème Congrès de l’Union départementale CGT-Force Ouvrière de Loire-Atlantique mesure l’ampleur et la cohérence des attaques menées par le gouvernement Macron/Philippe contre les conquêtes sociales arrachées par la classe ouvrière depuis le début du XXème siècle (code du travail, conventions collectives et principe de faveur, Sécurité sociale, Services publics, statut général et statuts particuliers de la fonction publique…).

Dans ce contexte, les conflits se multiplient au quotidien dans nombre de secteurs, du privé comme du public. Le Congrès salue notamment les 14 jours de mobilisation générale au mois de janvier 2018 des agents de la pénitentiaire – dont le syndicat FO revendique non seulement des postes, mais aussi des revalorisations salariales et statutaires –, ainsi que la grève massive dans les EHPAD (publics et privés) le 30 janvier dernier, dans laquelle FO a joué un rôle prépondérant. Le Congrès salue également les nombreuses actions revendicatives dans le secteur privé, notamment le combat mené par les camarades du syndicat FO Carrefour, confronté à la suppression de plus de 5 000 postes.

Le Congrès apporte son soutien plein et entier aux fédérations et aux syndicats FO des trois versants de la Fonction publique (Etat – territoriale – hospitalière), qui préparent dans l’action commune la grève du 22 mars contre les mesures gouvernementales contenues dans le programme « Action publique 2022 ». D’ores et déjà, plusieurs fédérations ou sections fédérales (cheminots, Energie et Mines, Action sociale, Pôle Emploi, Organismes sociaux…) se sont jointes à l’appel à la grève du 22 mars, sur leurs propres revendications. Le Congrès constate que la volonté de généraliser le rapport de force s’exprime à des degrés divers et que c’est notamment dans cette optique que FO s’est inscrite dans la journée de grève et de mobilisation le 15 mars chez les retraités et au sein des EHPAD.

Sans sous-estimer les difficultés consécutives à plusieurs décennies de politiques de désindustrialisation et de régressions sociales, le Congrès estime que le rapport de force se situe nécessairement sur le terrain économique, donc celui de la grève. Le Congrès affirme que ce n’est évidemment pas par le seul levier des manifestations et des grèves saute-mouton que la mécanique dévastatrice actuellement à l’œuvre pourra être stoppée. De fait, la logique d’ensemble de la politique gouvernementale pose la question d’une riposte interprofessionnelle.

Dans l’optique de préparer les conditions de ce rapport de force favorable aux salariés, le Congrès appelle sans attendre à intensifier la syndicalisation au sein de la CGT-Force Ouvrière et à développer partout ses implantations syndicales.

Résolution adoptée à l’unanimité

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