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Loire Atlantique 6 / 01 / 2017

Rencontre avec le secrétaire d’Etat à l’industrie Déclaration FORCE OUVRIERE

Syndicat FORCE OUVRIERE des métaux de Saint-Nazaire

Section syndicale FO de STX France

 

Monsieur le Secrétaire d’Etat,

Notre site est à vendre pour la 4ème fois en 10 ans. En 2006, Alstom bradait les Chantiers de l’Atlantique au groupe norvégien Aker Yards pour 50 millions d’euros tout en recapitalisant notre entreprise de 350 millions d’euros.

Début 2007, Le groupe Aker, principal actionnaire d’Aker Yards, décidait de vendre sa filiale navale Aker Yards à une multitude d’investisseurs divers (banques et fonds d’investissement), réalisant ainsi une opération financière très juteuse.

Fin 2007, STX, profitant de cet actionnariat dispersé, le groupe coréen STX Offshore & Shipbuilding rachète 39,2% du groupe Aker Yards.

Et enfin en 2008, STX lançait une OPA et devenait notre actionnaire majoritaire en contrôlant Aker Yards à 92%.

Cette valse des actionnaires s’est accompagnée d’une absence totale d’aide pour le financement des commandes et pour les investissements ainsi que d’une politique sociale à minima !

Fin 2008, l’Etat rentre à hauteur de 33,4% dans le capital du chantier naval. Depuis, et jusqu’à aujourd’hui, toutes les commandes ainsi que les grands investissements ont été obtenues avec l’implication, le soutien et l’aide de l’Etat qui a, de fait, joué le rôle de l’actionnaire majoritaire !

Aujourd’hui, le chantier naval de Saint-Nazaire est à nouveau à vendre.

Pour FO, il faut en finir avec cette « valse des actionnaires » !

Le site de Saint-Nazaire a besoin d’un actionnaire stable avec une véritable politique industrielle pérenne. Il en va de la sauvegarde de notre industrie et de nos emplois. Il est de la responsabilité du gouvernement de mettre sous sa protection le dernier grand chantier naval français face aux prédateurs fussent-ils européen !

L’éventualité du rachat de notre site par Fincantieri est loin de nous rassurer :  Fincantieri est sur les mêmes segments de navires que le site de Saint-Nazaire. Compte tenu de la recherche constante de réduction des coûts, pratiquée par tous les grands groupes, la tentation de supprimer les doublons (services commercial et achats, bureaux serait inévitable avec des conséquences désastreuses pour plusieurs centaines d’emploi ! 

En cas de diminution des commandes, nul doute que les sites italiens seraient privilégiés au détriment de Saint-Nazaire. Là encore, avec de lourdes conséquences pour nos emplois. 

Enfin, l’accord passé entre Fincantieri et les chantiers chinois CSSC est une très mauvaise nouvelle qui va :

– aider ces chantiers à bas coûts salariaux à investir le marché de la construction des paquebots (comme pour les méthaniers dans les années 90),

-conduire inévitablement à des transferts de technologies et de savoir-faire vers la Chine,

menacer à terme tous les emplois dans les chantiers européens !

Le gouvernement assure qu’il y aurait des garanties de demandées. Cette promesse n’est pas de nature à rassurer, car lors du rachat par STX, le gouvernement de l’époque nous avait promis de nous transmettre le pacte d’actionnariat, chose qui n’a jamais été faite !

Autre exemple, dans l’actualité récente, pour la reprise de la branche énergie d’Alstom par Général Electric, il en avait été de même. Et pourtant cela n’a pas empêché 700 suppressions de postes.

C’est pourquoi aujourd’hui, Monsieur le Secrétaire d’Etat, nous demandons l’application de la loi de protection des entreprises stratégiques pour le pays. L’examen attentif de la situation du chantier naval montre que la seule voie pour assurer sa pérennité et celle de nos emplois et de nos garanties sociales, est de le mettre sous la protection de l’Etat soit par une prise de contrôle majoritaire, soit par une nationalisation.

FO revendique la nationalisation, mais pas une nationalisation italienne !

C’est donc par pragmatisme industriel et social que FO confirme sa demande de mise sous protection de l’Etat pour : 

-Assurer le développement industriel de notre site, la sauvegarde de nos savoir-faire, de tous nos emplois et de nos garanties sociales. 

-Poursuivre le développement de la filière construction navale (coréalisateurs et soustraitants) avec des règles contre le dumping social, fiscal et financier. 

-Maintenir le haut niveau de commande actuel. 

-L’épauler comme cela a été fait pour les industries aéronautiques et spatiales qui sont aujourd’hui des leaders mondiaux incontestés et, où les salaires et les garanties sociales sont également bien meilleurs que les nôtres !

Par ailleurs, pour les finances publiques, passer de 33,3% à 51% ne représenterait que quelques millions d’euros ! Et le rachat complet par l’Etat représenterait une somme étonnement faible !

Pour FO, il y a urgence, la Nationalisation, c’est maintenant !

Saint-Nazaire, le 4 Janvier 2017

chaud ! chaud ! chaud !

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