Loire Atlantique 3 / 01 / 2020
Chers Camarades,
Nous sommes là. Nous sommes toujours là.
Malgré la campagne ignoble du gouvernement contre les camarades grévistes, malgré les mensonges, malgré la manipulation, l’aide et la complicité des grands médias, nous sommes là.
Notre détermination est intacte. Macron et toute sa clique avait parié sur l’obstacle que pouvait représenter les vacances pour nous affaiblir et bien, c’est raté. C’est même tout le contraire qui s’est produit, plus que jamais notre résistance pour exiger le retrait se renforce, avec le retour ou l’arrivée dans la grève de nombreux secteurs et notamment par rapport à la perspective de la puissante mobilisation « public-privé » du 9 janvier. C’est le cas notamment à la SEMITAN où nos organisations CGT, Force Ouvrière, Solidaires ont déposé un préavis de grève.
C’est le cas, ici à Donges, où les camarades de la raffinerie ont décidé de partir en grève tout comme sur d’autres sites comme celui de la raffinerie Total de Grandpuits dans la Seine et Marne où les travailleurs ont décidé, le 23 décembre, l’arrêt total des expéditions avec pour conséquence l’arrêt total des installations.
Partout, la colère gronde et ce n’est pas les annonces de Macron à l’occasion de la cérémonie des vœux qui risque d’apaiser la situation.
Quelle suffisance pour cet imposteur. Permettez-moi de citer quelques-uns de ses propos, mais avec parcimonie quand même, au risque malgré tout, d’avoir la nausée : « nous avons changé en profondeur les règles de l’indemnisation chômage afin d’inciter davantage à reprendre le travail ».
La vérité c’est qu’avec la réforme de l’assurance chômage mise en œuvre depuis le 1er novembre 2019, 500 000 demandeurs d’emplois n’ont plus aucun droit. Plus de deux millions de personnes qui travaillent de manière discontinue sont impactés. L’objectif est d’amener les demandeurs d’emplois à accepter n’importe quel boulot, d’amener l’ensemble des chômeurs à travailler en s’appauvrissant sur la base du modèle allemand où il faut quatre mini jobs pour vivre.
Autre extrait de l’intervention de Macron au sujet « des mères de famille qui élèvent seules leurs enfants et qui n’arrivent pas à finir le mois ». Quel cynisme, Monsieur Macron !
Avec votre système universel à point, le niveau de pension est strictement proportionnel au nombre de point acquis (plus votre salaire est élevé, plus vous avez de points). Alors tant pis pour les carrières heurtées, les demandeurs d’emplois, mais aussi et surtout pour les femmes qui sont majoritairement concernées par des salaires peu élevés car elles travaillent souvent à temps partiels alors qu’elles voudraient travailler à temps plein.
De même, le remplacement par un bonus de 5% accordé à l’un des parents en lieu et place des 8 trimestres par enfants élevés conduira à une perte de pension de 9,09% pour les mères d’un enfant et de 17,21% si elles ont deux enfants.
Enfin, c’est promis, dernier extrait des propos tenus par Macron le 31 décembre « la réforme de notre système de retraite a pour objectif de le rendre plus juste et au fond de bâtir les nouvelles sécurités du XXIe siècle ».
Quel culot ! Quelle malhonnêteté !
Avec le système universel à point, la valeur des points acquis calculé en fin de carrière sera variable en fonction de la situation du budget de l’État, de l’évolution de l’espérance de vie, du niveau de croissance…
Donc, si le budget de l’État est en déficit, les pensions baissent.
S’il y a une crise économique comme en 2008, les pensions baissent.
Si l’espérance de vie augmente, les pensions baissent.
Si la croissance est à la ramasse, les pensions baissent.
Bref, avec Macron, la pension, c’est une tombola !
Une tombola, organisée par une association de malfaiteurs, pour détruire notre système par répartition, casser la solidarité intergénérationnelle et permettre aux fonds de pensions, aux assurances privées de faire main basse sur notre salaire différé.
Alors, mes camarades, face à ce gouvernement qui reste sourd à nos revendications, nous n’avons pas d’autres choix que d’appeler à nouveau les salariés à se réunir sur les lieux de travail afin de généraliser la grève et dans ce cadre préparer une puissante mobilisation « public-privé » le jeudi 9 janvier.
Oui, en ce début d’année, il faut frapper un grand coup, dans le cadre de l’unité d’action la plus large possible, par la grève, c’est la seule manière de faire reculer ce gouvernement. Il ne faut pas en douter, malgré son arrogance et son mépris, ce gouvernement est isolé, le départ de Delevoye dans les conditions que l’on connaît et les gamelles de son successeur où celles de plusieurs ministres encore en exercice ou de ceux ayant dû démissionner, le fragilise. Soyons en sûr, par la grève et en bloquant économiquement le pays, la victoire est à portée de main.
