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France 14 / 09 / 2017

Les profs français gagnent 9% de moins que la moyenne de l’OCDE

L’Éducation nationale française souffre d’une crise du recrutement, en particulier dans le primaire, confirme l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) dans l’édition 2017 de son rapport annuel Regards sur l’Education, publiée le 12 septembre.

On se demande pourquoi…

Seulement 7% des étudiants français ont choisi en 2015 la filière universitaire les conduisant au métier d’enseignant, contre près de 50% qui se sont orientés vers les sciences, la technologie, l’ingénierie, les mathématiques ou encore 20% vers les arts, les sciences sociales, l’information…

Résultat : seulement 7% des enseignants français (primaire et secondaire confondus) avaient moins de 30 ans en 2015 contre 13% en 2005, alors que l’on assiste à l’inverse l’augmentation du nombre de jeunes enseignants dans d’autres pays, comme l’Allemagne, la Finlande, le Canada ou encore l’Espagne ou la Slovénie.

Professeur des écoles débutant : 23 944 euros par an en France, 45 686 euros en Allemagne…

Ces chiffres illustrent la crise de recrutement dont souffre l’Éducation nationale en France, a indiqué en substance Corinne Heckmann, analyste de la direction de l’Éducation de l’OCDE lors de la présentation du rapport 2017 Regards sur l’Éducation, qui contient une série d’indicateurs sur le système éducatif de 46 pays.

Les indicateurs en question révèlent aussi que le salaire des enseignants français est inférieur de 9% à la moyenne de l’OCDE.

Le salaire annuel statutaire en début de carrière pour un instituteur en France, incluant les primes, est ainsi de 23 944 euros alors qu’il s’élève à 45 686 euros en Allemagne. L’écart est encore plus important dans le secondaire.

Bien évidemment, cet écart n’est pas rattrapé en cours de carrière.

… Pour 130 heures de plus devant les élèves que dans les autres pays européens

Pourtant, les professeurs des écoles sont devant leurs élèves près de 130 heures par an de plus que leurs homologues européens, note l’OCDE. Ils passent ainsi 900 heures en classe, contre à peine 800 en Allemagne, et encore moins en Italie, au Portugal, mais aussi au Canada et au Japon.

Et si les autres pays font également appel aux enseignants pour assurer certaines autres tâches (participation à la gestion de l’établissement, conseil et aide aux élèves en ligne, prévention de la délinquance…), ils le font beaucoup plus souvent sur la base du volontariat que la France, où ce travail supplémentaire est imposé.

Un master pour 1,1 fois le Smic

La FNEC-FP FO n’a pas attendu le rapport de l’OCDE pour dénoncer la faiblesse des salaires et la désigner comme une des raisons de la crise de recrutement dont souffre l’enseignement français. Elle y ajoute l’accumulation des réformes et la dégradation des conditions de travail.

La situation n’a fait que s’aggraver avec la « mastérisation » mise en place en 2010 qui impose d’avoir un master et donc d’effectuer cinq années d’études supérieures pour pouvoir passer le concours pour devenir professeur des écoles (contre un bac +3 auparavant) et fonctionnaire de l’Éducation nationale, souligne la FNEC-FP FO.

De fait, on demande cinq années d’études supérieures pour gagner 1,1 fois le Smic au final. Le salaire ne fait peut-être pas tout, comme l’a indiqué Corinne Hekmann de l’OCDE, mais il compte beaucoup. Surtout par les temps qui courent.

chaud ! chaud ! chaud !

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