Si le contexte politique est porteur d’incertitudes, pour autant ce n’est en rien un temps de latence sur le plan de la revendication syndicale et FO redit l’urgence d’augmenter les salaires. D’autant que l’inflation, estime l’Insee, pourrait atteindre 7 % en septembre.
Le 26 juin, Les Échos et l’AFP révélaient des mesures du projet de loi de l’exécutif sur le pouvoir d’achat, projet qui prévoit 7 milliards d’euros cette année et 8 milliards en 2023. Il devrait être présenté le 6 juillet en Conseil des ministres et sera intégré à une loi de finances rectificative.
Le 27 juin, le ministre de l’Économie indiquait quant à lui que la cote d’alerte
est atteinte sur les finances publiques. L’objectif est de revenir à leur équilibre d’ici à 2027
, donc tout n’est pas possible
en matière de dépenses publiques. Et en l’absence de toute hausse d’impôts
. Ce qui exclut notamment l’apport de recettes supplémentaires pouvant être apportées par les entreprises, via une modification de leur fiscalité.
Le caractère essentiel de la négociation collective
Le projet conçoit une revalorisation de 4 % de diverses prestations sociales (RSA, AAH et Aspa), intègre la mesure de hausse ― identique et précédemment annoncée ―des retraites de base, de la prime d’activité et prévoit + 3,5 % pour les APL. Il prévoit aussi un chèque inflation de 100 ou 150 euros, un plafonnement à 3,5 % de la hausse des loyers, la poursuite du système de « bouclier » tarifaire sur l’énergie ou encore un élargissement, par l’abaissement de sa réglementation, du dispositif d’intéressement en entreprise.
A été annoncé aussi le triplement (3 000 ou 6 000 euros) de la prime sur le pouvoir d’achat pour les salariés percevant moins de trois fois le Smic. Cette PEPA – défiscalisée, exonérée de cotisations sociales et facultative – a été versée en 2021 à seulement un salarié sur cinq et affiche un montant moyen de 506 euros. Alors que les salariés ne demandent pas la charité, rappelle régulièrement la confédération, ce système de prime détruit la possibilité de négociation sur les salaires
, pointait le 27 juin dans les médias le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot.
La confédération demande l’ouverture ou la réouverture (par l’activation des clauses de revoyure) de négociations salariales avec les employeurs. De même, insistait-il, il y a nécessité d’une hausse massive du Smic. Et sur ce sujet, c’est le gouvernement qui détient le pouvoir de décision.