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13 / 03 / 2024

Pour défendre plus encore les travailleurs des plateformes, le syndicat INV VTC rejoint FO

Frédéric Souillot, Secrétaire général de FO, souhaite la bienvenue au syndicat indépendant VTC INV qui rejoint FO. Si on vient à FO, c’est qu’on sait qu’on ne sera pas trahis, indique Brahim Ben Ali. FO c’est la liberté et l’indépendance.

 

À la veille d’élections professionnelles pour les travailleurs des plateformes (VTC et livreurs à vélo), le syndicat INV VTC rejoint FO. Un enjeu déterminant pour gagner, évoqué en présence du secrétaire général de la confédération, Frédéric Souillot, lors d’une conférence de presse le 8 mars. Au sein du syndicat, les représentants des travailleurs de plateforme entendent bien donner une nouvelle dimension à leur lutte pour l’amélioration des conditions de travail dans le secteur.

 Bienvenue aux camarades de INV VTC, déclare en souriant Frédéric Souillot. Ce vendredi 8 mars, le premier syndicat qui représente les travailleurs de plateforme a rejoint FO. Lors de la conférence de presse, aux côtés du secrétaire général de la confédération et de Patrice Clos, secrétaire général de la fédération des Transports et de la Logistique FO-UNCP, se tenaient Brahim Ben Ali, à la tête du syndicat INV-VTC, et Jeremy Wick, représentant des livreurs.

Cette affiliation apparaît comme une continuité, estime Brahim Bel Ali.  Cela fait longtemps que nous côtoyons FO et que nous les voyons aux tables de négociation. Le militant évoque un rapprochement de longue date, créé par la confiance : lorsque j’ai demandé aux chauffeurs membres d’INV VTC s’ils étaient d’accord pour rejoindre FO, 90 % ont acquiescé !. Bien qu’approché par d’autres organisations syndicales, Brahim Ben Ali loue FO, une organisation qui a toujours été un soutien, sans jamais signer un texte qui allait contre nos droits.

Ne pas imposer un 3e statut aux travailleurs de plateforme

Frédéric Souillot insiste également sur la liberté et l’indépendance, deux piliers de FOJe ne suis pas directeur de conscience. Au sein de FO, nous sommes tous regroupés pour l’amélioration des conditions de travail. Pour Patrice Clos, il n’est pas question d’imposer un statut aux travailleurs de plateforme, mais de défendre leurs droits à vivre de leur travail. Nous savons les avantages du salariat mais nous devons défendre les deux statuts : celui du salarié comme du travailleur indépendant.

J’ai goûté au travail salarié et j’en suis revenu. Si je préfère être indépendant c’est un choix réfléchi. Mais cela n’implique pas l’écrasement de mes droits, estime quant à lui Brahim Ben Ali. Il est important de respecter le souhait de chacun, de ne pas imposer une solution à tous, sans écouter les travailleurs concernés. D’ores et déjà, le syndicat s’oppose à la création d’un sous-statut, et quel qu’il soit, pour les travailleurs de plateforme.

Des élections en mai 2024

L’enjeu pour le syndicat FO INV, ce sont les prochaines élections pour désigner les représentants des travailleurs de plateformes numériques dans le secteur des VTC et de la livraison. Le scrutin se tiendra du 22 au 30 mai, et FO INV sera présent sur les deux secteurs. Nous serons là pour vous proposer un soutien logistique et des moyens, a indiqué Frédéric Souillot, au nom de FO, à Brahim Ben Ali.

Le militant VTC évoque, amer, les dernières élections, lesquelles se sont déroulées il y a deux ans et laissent dans les mémoires de sérieux doutes. FO avait rassemblé 9,20 % des voix. Les derniers jours du scrutin, par voie électronique, on a constaté une forte hausse de la participation. Et c’est finalement une organisation proche des plateformes (de leur patronat, Ndlr) qui est arrivée en tête. Certaines organisations qui partagent nos soupçons se sont adressées au conseil d’État. Mais cette année, il sera possible de vérifier le scrutin électronique en temps et en heure avec l’appui du secteur juridique de FO, souligne Frédéric Souillot. L’organisation pourra également prendre en charge les frais d’avocat si la contestation allait jusqu’aux tribunaux.

Victoire face Uber, un revers pour le ministre du Travail…

Car c’est aussi devant les tribunaux que se joue une partie importante du combat des travailleurs des plateformes. Seule la Cour de cassation peut requalifier leurs contrats en salariat. De plus en plus de chauffeurs nous sollicitent pour aller en justice. Actuellement, nous traitons près de 1 743 dossiers. Là encore, le soutien logistique de FO sera un vrai plus pour les travailleurs. La dernière victoire en date pour celui qui est à la tête d’INV a été enregistrée face à Olivier Dussopt, ancien ministre du Travail.

Le 27 février 2023, le ministère du Travail avait fait appel d’une décision du tribunal administratif de Paris autorisant l’inspection du travail à contrôler la société Uber. Décision sur la base d’une requête du syndicat INV. Mais, finalement selon les recommandations du rapporteur public, l’inspection du Travail et l’Urssaf pourront contrôler la société Uber pour des faits de travail dissimulé.

Contre l’uberisation

Cette réalité du travail dissimulé est bien connue, tant des chauffeurs que des livreurs, appuie Jérémy Wick. Le principe est simple : une personne détenteur d’un compte Uber ou Deliveroo le loue à une autre qui n’a pas les moyens d’en avoir un. Ce sont le plus souvent des personnes sans papiers. Du coup, celles-ci se retrouvent à travailler en toute précarité sans que les plateformes cherchent vraiment à faire cesser ces pratiques. Il faut dire que ces employeurs qui ne disent pas leur nom profitent des plus précaires pour détruire un peu plus des conditions de rémunération de tous. Le tarif kilométrique a de nouveau été diminué. La baisse est concrète. Ainsi, un aller-retour Paris-Dunkerque rapporte 133 euros, s’indigne Brahim Ben Ali. A peine de quoi couvrir les frais d’essence. Et les seuls qui peuvent accepter ces prix, ce sont les plus précaires

Lui qui est allé rencontrer les patrons d’Uber au sein de leur siège à San Francisco ne revient toujours pas de ce qu’il a pu voir là-bas. J’ai vu notre avenir : des travailleurs esclaves de leur système. Nous devons faire attention et nous battre face à ces entreprises qui deviennent tentaculaires et bénéficient du soutien des États. Quand on voit comment Uber traite les travailleurs de son propre pays, cela fait peur pour les travailleurs français. D’autant qu’au sein de FO, personne n’est dupe.  Les ultra-libéraux qui nous gouvernent nous vendent ce modèle de l’uberisation pour d’autres professions, comme les moniteurs d’auto-école ou encore les infirmières. Nous nous y opposerons, souligne Frédéric Souillot.

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