Les poissons roses dans le bénitier

On sait que certains parlementaires « socialistes » ont constitué, à l’initiative d’un obscur chef d’entreprise converti miraculeusement à une forme « moderne » de néo-socialisme, l’association des poissons roses. Ce groupe de pression, papiste affirmé, soutient la loi Berger-Valls. Nos papistes roses ont été reçus en mars par sa Sainteté François qui les a encouragés à poursuivre leur action en vue de la réalisation du bien commun.

Les semaines sociales co organisées par l’Eglise catholique et le couple CFDT-CFTC traitaient à l’automne 2013 du Travail, plus précisément : réinventer le travail. Tout un programme.*

« Semaines Sociales de France, les 22, 23 et 24 novembre Une bonne occasion pour les Poissons Roses de se former sur « le » sujet majeur pour tous nos concitoyens à savoir, le travail. Pour qu’il y en ait pour tous, il faut le réinventer dans un contexte de mondialisation et d’évolutions technologiques en tenant compte des enjeux écologiques. « Réinventer le travail », c’est à Lyon-Villeurbanne, Paris, Strasbourg avec des économistes, des chefs d’entreprises, des syndicalistes, des philosophes et théologiens, des élus dont Gérard Collomb, maire de Lyon et … un maximum de Poissons Roses ! » (Source : site des poissons roses).

Mars 2016 : les poissons rouges chez François. Ces « socialistes » étranges ne tarissent pas d’éloges envers le souverain pontife. Sa dernière encyclique sociale intégralement « verte » laudate si les a tout simplement enthousiasmés.
Travail « rénové », famille (chrétienne), Union européenne aux couleurs de Charlemagne …

Il s’agissait de préparer le terrain de la contre-réforme Berger-Valls. Les poissons roses y étaient tout naturellement au premier rang.
Monsieur le 1er ministre qui rêve d’interdire les manifestations ouvrières – à quand la dissolution des confédérations ouvrières ? – trouve auprès de ces gens-là les meilleurs soutiens. Mais c’est bien peu.

Même le quotidien le Figaro doit le reconnaître :

LE FIGARO – Au vu des chiffres de la mobilisation, le pari de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, est-il réussi?
Joël SOHIER – Le fait particulièrement marquant dans la journée d’hier, (14 juin) c’est avant tout l’unité affichée par les deux confédérations syndicales, la CGT et Force Ouvrière. En outre, numériquement, on peut estimer que le “pari” est réussi : la manifestation était importante, quels que soient les chiffres retenus. Des gens de la France entière ont sacrifié une journée de travail et de salaire pour venir à Paris, en bus. Ils étaient si nombreux que des bus sont restés coincés sur le périphérique. Les manifestants ont donc été, pour certains, obligés de rejoindre le cortège à pied, depuis la route.

L’ordre totalitaire que sous-tend l’idée de syndicalisme rassemblé derrière le syndicat jaune se heurte toujours plus aux dures réalités du rapport de force.

Manuel Valls a honoré de sa présence le « cinquantenaire » de la CFDT. Ici, avec E. Maire, Nicole Notat, F. Chérèque, tous, d’éminents serviteurs du « marché libre ».

Le gouvernement, le patronat les jaunes le savent**, c’est pourquoi ils deviennent enragés, c’est pourquoi « leurs » médias se déchainent.
Berger, les poissons roses, les héritiers des néos (« socialistes ») de sinistre mémoire puisent leur inspiration dans la doctrine sociale de l’Eglise.
Rappelons-en les fondements :

« La doctrine sociale reconnait la juste fonction du profit comme premier indicateur du bon fonctionnement de l’entreprise ». (Jean Paul II, encyclique centesimus annus). «  Elle considère positivement les avantages sûrs qu’offrent les avantages du marché libre ». « L’entreprise  doit se caractériser par la capacité de servir le bien commun », (idem) c’est-à-dire le droit inaliénable pour les « apporteurs de capitaux » de licencier librement, de délocaliser, de multiplier les CDD etc. Les syndicats doivent participer à l’élaboration de l’ordre nouveau basé sur le bien commun. La grève peut, dans certaines circonstances, être tolérée mais, « La grève est moralement inacceptable si on lui assigne des objectifs … contraires au bien commun ». (Source : catéchisme de l’Eglise catholique).
Enfin, pour parachever l’ordre totalitaire :
«  Celui qui refuse d’obéir à l’autorité qui agit (à coup de 49-3 !!) selon l’ordre moral s’oppose à l’ordre préétabli par Dieu ». Comme ça, c’est simple.
Celui qui refuse la loi Berger-Valls se place en bien fâcheuse posture. Qu’il ne se plaigne pas si « l’autorité » lui refuse le droit de manifester … et donc de faire grève.

* On notait la présence de Jean Christophe Le Duigou, éminent retraité de la CGT partisan du « syndicalisme rassemblé ». Mais désormais, plus « personne n’aime le syndicalisme rassemblé ». Même François n’y peut rien.

** Les casseurs, les provocateurs qui régulièrement agressent les militants syndicalistes sont comme les cléricaux des adeptes de la participation des salariés à leur propre exploitation. La preuve :
Lu dans leur bible : l’insurrection qui vient :
« La confusion des sentiments qui entoure la question du travail  peut s’expliquer ainsi :
La notion de travail a toujours recouvert deux dimensions contradictoires, une dimension de l’exploitation – le côté obscur – et une dimension de participation.
… participation à une oeuvre commune par les liens qui se tissent entre ceux qui coopèrent au sein de l’univers de production;
Ces deux dimensions sont vicieusement confondues dans la notion de travail, ce qui explique l’indifférence des travailleurs en fin de compte à la rhétorique marxiste qui dénie la dimension de participation…  » (Page 30 consultable sur internet) Mussolini avait depuis bien longtemps exprimé les mêmes « idées ».
Bien sûr, nos « ultras » s’en prennent à l’axe de la résistance CGT-FO et CGT et font preuve d’une bienveillance qui ne se dément pas à l’égard de l’axe de la collaboration CFDT-CFTC.