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Loire Atlantique 4 / 05 / 2016

« Plus le mensonge est gros…

Hier, un article du journal patronal les Echos indiquait que FORCE OUVRIERE ne réclamait plus le retrait de la loi travail. Tombant dans le panneau de cette manipulation, certains individus ont immédiatement répété, amplifié et déformé complaisamment cette désinformation grossière.

Afin de mettre les choses au point vous trouverez ci joint deux documents :

– la déclaration intersyndicale du 2 mai, signée par FO ci-dessous

CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL

Loi Travail : Le 3 mai, la balle dans le camp des député-es

Les organisations syndicales de salarié-es, lycéen-nes et étudiant-es, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL FIDL réunies le 2 mai 2016 réaffirment leur détermination à obtenir le retrait du projet de loi travail et à gagner de nouveaux droits.

Elles rappellent une fois encore que manifester est un droit et que les pouvoirs publics doivent garantir la sécurité des manifestants dont l’objectif est d’obtenir le retrait du projet de loi. Elles contestent la stratégie du maintien de l’ordre mise en place dans certains départements.

Les organisations signataires en appellent encore au gouvernement avant l’ouverture du débat parlementaire.

Elles interpellent les députés qui vont examiner le projet dès le 3 mai en leur rappelant leur courrier du 31 mars 2016 et les exhortent à rejeter ce projet de loi qui accentue la précarité, marque la remise en cause des conventions collectives, ruine les garanties collectives. Elles exigent le maintien de la hiérarchie des normes et du principe de faveur protecteur des droits des salarié-es.

Ce 3 mai, elles s’exprimeront publiquement lors de meetings, notamment à Paris pour rappeler aux parlementaires leurs revendications.

Elles tiendront des rassemblements sur tout le territoire pour parler d’une seule et même voix.

Elles demandent aux salarié-es dans les entreprises et les administrations de multiplier les assemblées générales pour débattre de l’amplification de la mobilisation, y compris par la grève, pour obtenir le retrait du projet de loi.

Elles demandent à leurs organisations régionales, départementales et locales de poursuivre les actions, manifestations ou grève pour faire pression pendant le débat parlementaire.

Elles conviennent de faire du 12 mai une journée d’initiatives et d’interpellations des parlementaires.

Une nouvelle réunion des organisations syndicales se tiendra dès le début de la semaine prochaine pour décider de nouvelles mobilisations.

Paris, le 2 mai 2016

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– le discours de notre camarade Jean Claude MAILLY le 3 mai, Place des invalides, non loin de l’Assemblée Nationale,

Bonjour à toutes et tous,

Au nom de Force Ouvrière je veux m’adresser d’abord, devant vous, aux députés.

Vous allez entamer le débat sur le projet de loi travail. Vous avez déjà la possibilité, aujourd’hui, de le repousser en le renvoyant en commission et en demandant au gouvernement d’ouvrir les concertations indispensables pour que cette loi ne soit pas une loi de régression mais de progrès.

Aujourd’hui on en est très loin, c’est pourquoi Force Ouvrière réclame son retrait.

Ce projet de loi n’est pas équilibré, il est destructeur de droits sociaux et correspond toujours au principe, non démontré et dangereux, selon lequel, pour que l’emploi redémarre demain, il faut licencier plus facilement aujourd’hui.

En renvoyant la négociation dans l’entreprise, en supprimant la négociation nationale de branche, ce projet de loi conduirait à accroître les inégalités et la précarité, à favoriser le dumping social, à fausser encore plus, au nom du néolibéralisme, la concurrence.

Imaginez, demain, une PME en situation de sous-traitance vis-à-vis d’un donneur d’ordre. Aujourd’hui cette PME, si un accord de branche a été signé, doit respecter le taux de majoration à 25% des premières heures supplémentaires. Demain, elle aura des pressions pour le baisser à 10%. Pour un Smic c’est 20 euros par mois.

D’ores et déjà, avec le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) on sait que certains donneurs d’ordre exigent de leurs sous-traitants des baisses de prix.

Qui plus est, ce projet de loi remettrait en cause la liberté de négociation, c’est-à-dire la possibilité de réaliser un minimum d’égalité de droits entre l’ensemble des salariés, ce qui passe par ce qu’on appelle la hiérarchie des normes.

D’aucuns célèbrent aujourd’hui les 80 ans du front populaire. Mais ils risquent de le faire de manière schizophrène. En effet, ils s’apprêteraient à mettre fin à une des conquêtes de 1936, à savoir la mise en place de la hiérarchie des normes !

C’est en effet après le mouvement social de 1936 et les accords Matignon qu’une loi du 24 juin a introduit le principe de faveur.

Cela signifierait qu’après avoir trahi Jean Jaurès, ils trahiraient Léon Blum.

Alors, et maintenant je m’adresse à vous, vous qui êtes nombreux sur cette place à quelques encablures de l’Assemblée nationale.

Au-delà de quelques perfidies journalistiques, le combat que nous menons (4 syndicats de salariés, 3 syndicats d’étudiants et de lycéens) n’est pas un combat de posture.

4-5 mailly

Intervention de Jean-Claude Mailly. Photographie : F. Blanc

C’est un combat social, économique, démocratique et républicain.

C’est un combat pour demain, c’est un combat pour la consolidation des valeurs républicaines, c’est un combat pour les générations actuelles et à venir.

C’est un combat qui concerne toutes les générations.

C’est un combat qui concerne le privé comme le public.

Car si la convention collective de branche est bafouée, demain ce seront les statuts nationaux qui seront attaqués.

Au-delà de cette question essentielle de la négociation collective, d’autres éléments du projet de loi sont inacceptables.

C’est le cas pour les licenciements économiques.

Ne pas tenir compte de la situation financière d’un groupe au niveau international, c’est favoriser les licenciements.

Ne retenir qu’un ou deux trimestres pour la baisse du chiffre d’affaires, c’est aussi favoriser les licenciements.

C’est aussi le cas pour la mise en place possible de référendums qui, non seulement, court-circuiteraient les syndicats, supprimeraient le droit d’opposition mais aussi accroitraient les tensions dans les entreprises.

C’est encore le cas pour la médecine du travail, donc la santé des salariés, par exemple toutes celles et ceux concernés par le travail de nuit.

C’est encore le cas quand le gouvernement refuse de prendre en compte les décisions du Bureau International du Travail quant à la liberté de désignation du délégué syndical ou le contenu d’une directive européenne sur les congés.

Les nouveaux droits sont repoussés, les droits actuels sont rognés.

Aujourd’hui, 3 mai 2016 les députés entament un débat que je qualifie d’historique. Ou ils se situent dans la lignée de la république sociale, où ils basculent dans le corporatisme, le néolibéralisme et la régression sociale.

Ou ils se « gattazisent » ou ils se socialisent.

Mes camarades, quand on a un droit, on se bat pour le défendre et l’améliorer. On ne courbe pas l’échine, on reste debout. Nous sommes comptables de ce que nos anciens ont obtenu et conscients de nos responsabilités pour les futures générations.

Alors restons mobilisés, mobilisés pour exiger le retrait du projet de loi travail, mobilisés pour l’espoir. Jamais Force Ouvrière n’acceptera l’inversion de la hiérarchie des normes.

Et comme le disait Jean Jaurès dans son discours à la jeunesse : « le courage c’est de chercher la vérité et de la dire. C’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques ».

Alors on continue, en interpellant les députés dans les jours à venir et en étant prêt à répondre à d’autres initiatives que décideront les sept organisations dans l’action.

Aujourd’hui, 3 mai 2016, exiger le retrait du projet de loi, exiger le respect de principe de faveur, c’est faire preuve de courage, de détermination, d’espoir et de progrès.

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Le journal les Echos, ainsi que tous ceux qui propagent ses mensonges, en seront pour leurs frais, la revendication du retrait de la loi El Khomri est plus que jamais celle de FORCE OUVRIERE.

Une réunion intersyndicale des UD s’est tenue hier après-midi et elle a décidé d’organiser le jeudi 12 mai :

1- la diffusion massive d’un tract à 7h30, à Pirmil, Beaulieu et Atlantis (c’est FO qui est chargée de la rédaction de ce tract)

2- la tenue d’AG communes au niveau des administrations et entreprises, avec appel à débrayage d’une heure dans les entreprises, collectivités territoriales et hôpitaux et une heure d’info syndicale dans la fonction publique d’Etat où la législation est plus sévère (retrait d’un trentième de rémunération en cas de grève)

3- une Assemblée débat avec les organisations syndicales Salle F Maison des syndicats à 17h30

Les confédérations se réunissent à nouveau le 10 mai pour faire le point de la mobilisation, de la situation au Parlement (il manque 40 voix de députés pour adopter le texte) et prendre les décisions qui s’imposeront pour obtenir le retrait du projet de loi.

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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