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Loire Atlantique 26 / 04 / 2016

Le personnel des Ehpad lance un SOS

Dans les Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, aides-soignantes et infirmières, soutenues par FO, pointent du doigt des conditions de travail qui se détériorent.

« Nous, aides-soignantes, infirmières ou agents de service, en Ehpad, maisons de retraite médicalisées, nous souffrons d’un épuisement physique et moral. À 35 ans, certaines d’entre nous doivent s’arrêter pour des problèmes d’épaules. À force de lever, de soulever, de déplacer les personnes âgées très dépendantes. » Morgane, aide-soignante à l’hôpital de Savenay, témoigne dans le cadre d’une réunion syndicale départementale de Force ouvrière. Sa parole brute est partagée par ses consoeurs. Les conditions de travail du personnel des Ehpad se détériorent. D’autant que les pathologies des résidents (Alzheimer, démence sénile notamment) sont de plus en plus lourdes.

« La dépendance a augmenté, mais pas les moyens », confirme Anne, une autre aide-soignante qui travaille dans un établissement géré par le secteur associatif, à Nantes, dans le quartier de Chantenay.

« Vingt-cinq toilettes à deux »

Les journées s’apparentent à des courses contre la montre. Prenons le repas. « Les résidents ont besoin d’une assistance permanente. Parfois, on doit leur donner à manger à la petite cuillère, comme à des enfants. En faisant attention aux fausses routes… », soulignent en substance Morgane, mais aussi Anne, Véronique, Sophie, etc. Mais, quand il faut servir quatre, cinq, six ou sept résidents, dans un même laps de temps, le personnel est vite sur la corde raide. « Pourtant, le repas, cela devrait être un moment de plaisir. »

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Anne, Morgane, Véronique et Sophie et d’autres aides-soignantes ou infirmières ont témoigné de leurs conditions de travail.

« Quand on va en formation, on nous parle de bienveillance, d’humanitude. C’est très bien, on adhère à 100 %. On a envie de bien faire. On veut s’améliorer. Mais quand on reprend le travail, on ne peut pas appliquer ce qu’on a appris… »

La faute à… des moyens insuffisants. Sans subsides supplémentaires, les directions des maisons de retraite proposent comme unique solution des réorganisations, des révisions de plannings, voire des formations. Qui ne résolvent rien sur le fonds.

« Un week-end, on a dû réaliser vingt-cinq toilettes à deux… On a fini épuisé », rebondit Anne.

À la frustration du personnel, s’ajoutent parfois les incompréhensions des familles. Gérard Caillon, secrétaire adjoint départemental FO, relève un paradoxe. « Un Ehpad peut coûter environ 2 000 € par mois pour une personne âgée. Une lourde charge au regard du montant des pensions de retraite. Or, malgré les efforts des personnels, les conditions de la prise en charge se dégradent de plus en plus… »

« Le pire, rebondit Claire Compain, de l’Union départementale des retraités FO, c’est que la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement qui entre en vigueur cette année 2016 oublie totalement les Ehpad… »

Au CHU, les établissements du pôle de gérontologie, qui comprennent deux Ehpad (la Seilleraye et Beauséjour), soutenus par la CGT, sont déjà en grève. Les troupes de FO réfléchissent à leur tour à des actions pour mobiliser l’État et le Département, les financeurs.

Philippe GAMBERT. (ouest france)

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