économie 9 / 08 / 2019
© Michel GAILLARD/REA
La Banque de France lance une nouvelle fois l’alerte sur le niveau d’endettement des ménages français qui continue à croître, jetant une ombre sur la consommation.
L’endettement du secteur privé non financier, soit les ménages et des entreprises, en France est le plus élevé parmi les grands pays de la zone euro, atteignant 3 112 milliards d’euros, soit 132 % du Produit intérieur brut (PIB), a alerté la Banque de France, dans son rapport d’évaluation des risques du système financier français publié le 24 juin 2019.
Elle note que si l’endettement a baissé depuis la crise de 2009 dans la plupart des pays (…) entre fin 2009 et fin 2018, il a, au contraire, augmenté de 20 points de PIB sur la même période en France.
Il est désormais le plus élevé parmi les grands pays de la zone euro, et 13 points de PIB au-dessus de la moyenne de la zone. Il reste toutefois inférieur aux niveaux d’endettement des US et UK. Ce qui n’est pas forcément fait pour rassurer. En octobre 2018, le gouverneur de la Banque s’inquiétait déjà de le voir continuer d’augmenter rapidement, de plus de 5 % l’an, soit nettement plus vite que notre économie.
Favorisée par les taux bas, l’immobilier a certes pris une part de plus en plus importante avec 81% du total des montants de l’endettement des ménages en 2018, mais il n’en est la cause que pour seulement 33% des ménages endettés. Par contre, 27 % des ménages endettés le sont pour un motif de consommation (chiffres de 2016, Enquêtes statistiques sur les ressources et les conditions de vie, dispositif SRCV-SILC).
Parmi ces endettés pour motif de consommation, 63 % le sont pour l’achat d’une voiture ou d’une moto, 11 % pour l’achat de biens d’équipement et 35% pour d’autres motifs personnels (crédits à la consommation en particulier). Ainsi 6 Français sur dix se sont endettés pour un véhicule, dont l’utilisation leur coûte de plus en plus cher alors même que leurs revenus progressent moins que leurs frais.
La Banque de France s’en alarme : la poursuite de la hausse du ratio dette/revenu et l’augmentation du service de la dette finiraient par peser sur la consommation des ménages et donc sur l’économie. Si ce n’est déjà fait. Les dépenses de consommation des ménages français en biens ont reculé de 0,1% en juin 2019 et l’ensemble du deuxième trimestre, la consommation de biens a stagné : 0%.