Loire Atlantique 3 / 10 / 2014
25 novembre 2013 : Laurent Berger et Thierry lepaon convoquent une « intersyndicale ». Il s’agissait de « lutter contre les poujadismes et les corporatismes ».
La veille les deux compères avaient défilé bras-dessus bras-dessous à Lorient, « en soutien aux syndicats bretons » pour « sauver l’emploi en Bretagne ».
Le maire de Carhaix pour qui « tous les bretons sont un peu patrons » était présent. Ce cinéma avait débouché sur la signature en catastrophe d’un « pacte social pour la Bretagne ». Seule, FO avait refusé de marcher dans la combine.
Il n’y avait pas « d’union sacrée ».
La CGT-FO avait bien sûr aussi refusé de participer à cette mascarade d’ « intersyndicale ». Jean Claude Mailly avait rappelé que les désaccords de fond sur tous les problèmes auxquels sont confrontés les salariés sont tels avec la CFDT qu’il ne fallait pas faire semblant de marcher ensemble.
Les évènements n’ont fait que confirmer le bien-fondé de cette attitude.
La CFDT n’en finit pas de soutenir désespérément le « dialogue social ». La mort dans l’âme, la direction confédérale de la CGT ne peut la suivre sur ce terrain.
Le 18 mars, jour de mobilisation interprofessionnelle CGT-FO et CGT avait marqué une étape importante dans la réflexion de nombre de militants syndicalistes.
Il paraitrait que ces messieurs Berger et Lepaon continueraient de penser à la reconstitution d’un axe CFDT-CGT. Ceci signifierait l’alignement de la CGT sur la CFDT ; en aucun cas l’inverse. La CGT deviendrait complice d’un syndicat jaune, dénonciateur systématique de toutes les grèves.
On imagine les réactions enthousiastes dans les UD CGT !
Thibault toujours à la manœuvre.
On n’a pas oublié la prestation de Jean Christophe Le Duigou aux « semaines sociales » de l’Eglise en novembre 2013. Sans doute mandaté par la direction cégétiste, il y avait bavardé entre gens de bonne compagnie (CFDT-CFTC et MEDEF) des voies et moyens pour assouplir les contraintes qui pèsent si lourdement sur les entreprises. « Déverrouiller » comme disent les patrons, bretons ou pas.
Thibault semble mandaté pour explorer la voie. Il participera le 17 octobre à une rencontre avec les « Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens » Que veulent ces patrons là ?
« Les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens organisent régulièrement des manifestations, que ce soit au niveau national ou régional. Des conférences-débats autour de personnalités choisies du monde politique, économique, social et ecclésial, en lien souvent avec d’autres mouvements chrétiens, le monde de l’entreprise ou les Églises.
Les membres sont invités à se rassembler chaque année en Assises, alternativement régionales et nationales. Moments privilégiés de réflexion, d’interpellation et de prière, les Assises sont aussi un temps d’écoute de témoins et d’experts économiques, religieux et politiques, et l’occasion d’exprimer une parole sur les débats majeurs intéressant les entreprises. Les Assises nationales 2014 ont eu lieu à Nantes les 21, 22 et 23 mars, sur le thème » Décideurs en vérité ». (Source, site des EDC).
Ils veulent trouver les relais qui leur permettront d’organiser la « simplification » du Code du travail.
Ils veulent des syndicats « forts » et « responsables » ; en fait dociles.
Ces gens là sont bien élevés. Ils se gardent bien d’employer des termes trop brutaux ; ils veulent conserver le droit au repos dominical ; pour être patrons, on n’en est pas moins humanistes … mais, bien sûr, qu’ils soient chrétiens, bretons ou alsaciens, les patrons pensent aussi, un peu, à leurs profits.
On suivra avec intérêt la prestation de B. Thibault … si elle est rendue publique !
J M 2-10-2014.