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5 / 04 / 2019

La mobilisation pour l’abandon de la réforme Blanquer s’amplifie

Manifestation à Paris le 4 avril 2019. © F. BLANC

Au moins 70% de grévistes en moyenne dans la seule capitale ce jeudi 4 avril, 270 écoles sur 600 totalement fermées (contre 230 prévues il y a quelques jours), d’autres en grève jusqu’à 80%, des chiffres comparables dans l’ensemble du pays, des cortèges massifs, à Paris, avec environ 10 000 manifestants, mais aussi en province… Non seulement la mobilisation pour obtenir le retrait du projet de loi Blanquer « pour une école de la confiance » n’a pas faibli, mais elle s’étend. Alors que les grèves reconductibles se multiplient depuis deux semaines dans les établissements, la fédération FO du secteur et trois autres organisations (CGT, FSU, Sud) réunies le 25 mars avaient appelé à faire de ce 4 avril « un point national de convergence, de grèves et de manifestations. » Pas de doute, l’appel a été entendu.

En Loire-Atlantique, dans le Morbihan, l’Ille-et-Vilaine, le Maine-et-Loire, en Haute-Garonne, le Tarn, le Rhône, l’Ain, le Puy-de Dôme, la Haute-Loire, l’Yonne, les Deux-Sèvres, la Gironde, la région parisienne … Aux quatre coins du pays, dans la foulée du 19 mars, journée de mobilisation interprofessionnelle à l’appel notamment de la confédération FO, des grèves reconductibles ont été votées en assemblées générales par les personnels, avec leurs syndicats, dans des dizaines puis des centaines d’écoles. Le samedi 30 mars des dizaines de milliers d’enseignants -et de parents- avaient déjà manifesté pour l’abandon de la réforme Blanquer.

Cette fois, c’est jour de semaine. Ce jeudi 4 avril, les enseignants en grève ont formé le gros des cortèges, à l’appel notamment de la fédération FO (enseignement, culture et formation professionnelle). Les parents n’en étaient pas moins présents, souvent avec leurs enfants.

« On est là ! Même si Blanquer ne veut pas, nous on est là ! »

Tous les personnels de l’Education nationale étaient mobilisés. « On est là ! On est là ! Même si Blanquer ne veut pas, nous on est là ! », a certainement été le slogan le plus scandé de bout en bout du cortège parisien, dans lequel s’intercalaient les banderoles des organisations syndicales et celles des « assemblées générales en lutte ».

Il faut dire que le ministre s’était démené les jours précédents pour tenter, à sa manière, de déminer le terrain, allant jusqu’à parler « d’une intoxication incroyable », d’un « festival de bobards » et accuser les tracts d’être « mensongers ». Sans précédent, le ministre de l’Education a même adressé un mail personnel à tous les enseignants pour leur expliquer sa réforme. Peine perdue.

Visiblement les enseignants savent lire les projets de loi. Premier exemple, le ministre assure qu’ « il ne s’agit pas d’en finir avec les directeurs d’écoles ». Mais l’article 6 du projet de réforme ouvre la possibilité pour les collectivités territoriales de regrouper plusieurs écoles avec un collège au sein d’ « Etablissements publics des savoirs fondamentaux » (EPS). Et le texte précise : « les établissements publics locaux d’enseignements des savoirs fondamentaux sont dirigés par un chef d’établissement qui exerce simultanément les compétences attribuées au directeur d’école et les compétences attribuées au chef d’établissement. (…) Un ou plusieurs chefs d’établissements adjoints, dont un au moins est chargé des classes du premier degré, exercent aux côtés du chef d’établissement. »

Les écoles primaires et maternelles en danger

Deuxième exemple, le ministre assure que les écoles maternelles seront renforcées par la réforme. Mais l’article 4 du projet stipule (à la suite d’un amendement adopté le 30 janvier) : « Par dérogation à l’article L.131-2 du code de l’éducation, l‘instruction obligatoire peut, au cours des années 2019-2020 et 2020-2021, être donnée aux enfants âgés de trois à six ans, dans un établissement d’accueil collectif recevant exclusivement des enfants âgés de plus de deux ans dit “jardin d’enfants“. »

« Il s’agit ni plus ni moins de transférer les missions relevant de l’école maternelle publique à des jardins d’enfants municipaux, intercommunaux ou gérés par des associations privées, pouvant être de plus confessionnelles », résume la Fnec-FP FO. « Ce sont les programmes scolaires et préscolaires dispensés à l’école maternelle qui ont permis l’accession des enfants du peuple aux études supérieures » et, pour cette raison, « depuis la création de l’école publique, ce sont des enseignants du 1er degré, fonctionnaires d’État qui sont affectés dans les écoles maternelles. », rappelle FO.

Un autre slogan revenait beaucoup ce 4 avril dans le cortège parisien : « Blanquer, on ne se taira pas ! Ton devoir de réserve on n’en veut pas ! ». Une allusion directe à l’article 1 du projet de loi qui au nom de « l’exemplarité » et de « l’engagement », exige des personnels de l’Education nationale qu’ils « contribuent à l’établissement du lien de confiance qui doit unir les élèves et leurs familles au service public de l’éducation. » Tout laisse à penser que le ministre n’a pas fini d’entendre les enseignants...

(Pour en savoir plus sur la réforme « pour une école de la confiance », lire le dossier dans l’InFO militante 3301 du 6 mars).

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