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26 / 10 / 2021

Mobilisation inédite à Paris de 3 000 AESH pour un vrai statut et un vrai salaire

© F. BLANC

 

Plusieurs milliers d’Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap venus de plus de 30 départements français manifestaient à Paris le 19 octobre, à l’appel de FO notamment. Les AESH se sont rendus devant le du ministère de l’Éducation nationale.

« A Paris, et dans toute la France » !. Ces mots scandés dans les rues de Paris le 19 octobre résument l’état d’esprit de la manifestation. Grâce à une mobilisation inédite et au soutien de FO, près de 3 000 personnes ont pu faire le déplacement de Province jusqu’à Paris pour défendre un statut et un salaire pour les AESH, ces accompagnatrices (elles sont en grande majorité des femmes) des élèves en situation de handicap.

« Nous sommes très contents, la journée est une réussite », se réjouissait Cécile Kohler Secrétaire fédérale de la FNEC FP-FO le jour de cette mobilisation. Et à elles seules les banderoles des 30 départements soulignaient l’ampleur du mouvement avec sa très forte cohésion et son organisation depuis ces derniers mois.

A l’image des AESH de Gironde (33), venues à vingt-sept (AESH, parents d’élèves, enseignants). « Ce soutien, cette présence massive de toute la France, ça nous réconforte », confirme Fabienne Girardot, 57 ans, AESH à Bordeaux, venue revendiquer un véritable statut au sein de la Fonction publique.

Nombreuses AESH cumulent deux jobs pour s’en sortir

« Nous travaillons pour l’Education nationale, mais nous n’en avons aucun avantage, lorsque nous sommes malades, nous avons 3 jours de carence, alors même que nous touchons 700 euros par mois. Comment vivre avec ça ?. » Et de citer le cas d’une de ses collègues, âgée de 30 ans, qui cumule deux jobs pour s’en sortir. « Moi à mon âge, je ne peux plus, je suis trop fatiguée », concède la militante, qui a rejoint FO lorsqu’elle a constaté le soutien sans faille du syndicat.

Toutes ces AESH étaient en grève ce qui signifie, qu’elles, précaires, ont perdu une journée de salaire. Telle Fabienne qui en 2020, s’est occupée de 12 enfants avec des besoins très différents, nécessitant une adaptation individuelle. « En plus de ces accompagnements parfois délicats, on nous demande quelques fois des choses en dehors de nos prérogatives, par exemple garder la classe pour un enseignant lorsqu’il doit s’occuper d’un élève. Un seul élève avec un handicap dans une classe de 33 enfants, ça peut perturber les cours voire les rendre impossibles ». Sans compter les situations de violence auxquelles elles sont parfois confrontées.

Un vrai statut et un vrai salaire

« Toutes ces responsabilités pour ne même pas toucher un Smic, sans 13e mois ni mutuelle », insiste-t-elle. Les AESH demandent que les temps partiels forcés (puisque organisés sur le temps scolaire) soient considérés comme un temps plein, avec le salaire correspondant.

Lors de la manifestation, de nombreuses banderoles dénonçaient également les PIAL, Pôles inclusifs d’accompagnement localisés, créés suite à loi Blanquer, « pour une école de la confiance », concevant la notion « d’école inclusive ». Les outils PIAL sont venus réorganiser le quotidien des AESH, mais pour le pire. Fabienne reparle de ses petits protégés de l’an dernier. Ainsi, à la rentrée 2021, elle n’a retrouvé aucun des enfants dont elle s’occupait auparavant. « C’est très douloureux humainement de ne plus avoir aucun contact avec eux. Les PIAL font une répartition arbitraire des AESH, sans prendre en compte les liens que l’on a pu tisser avec les enfants. C’est très dur ».

Les PIAL, on n’en veut pas !

Au-delà de l’aspect humain, cette répartition nouvelle des AESH pose aussi à ses professionnelles des difficultés pratico-pratiques. « J’en suis déjà à mon quatrième emploi du temps, poursuit la militante bordelaise, avec tous les déplacements que cela implique, et sans prise en charge de mes frais ». Dans le cortège, Fabienne garde pourtant le sourire, et rejoint la section de Gironde, en entonnant Les PIAL, on n’en veut pas !.

Dans le cadre de cette mobilisation du 19 octobre, le secrétaire général, Yves Veyrier est venu saluer les AESH et les assurer du soutien de la Confédération.

De nombreux parents pour certains au sein et d’associations de parents d’élèves étaient là aussi pour soutenir les AESH. « Associer les parents des enfants en situation de handicap, c’est primordial », explique la secrétaire fédérale de la FNEC FP-FO. « Cela donne de l’amplitude au mouvement et s’inscrit dans un cadre plus global. Les revendications des AESH rejoignent celles de nombreux salariés du privé comme du public ».

Suite à ce succès total de la journée, les AESH se réuniront très prochainement lors d’une nouvelle Convention nationale afin de poursuivre le combat, plus déterminées que jamais.

 Ci-dessous les photos de la manif

 

chaud ! chaud ! chaud !

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