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12 / 02 / 2024

Minima conventionnels : FO déterminée à obtenir des hausses compensant l’inflation

Dans l’hôtellerie-restauration et les pharmacies d’officine, les équipes FO ont établi le rapport de force, qu’elles menacent le patronat d’actions ou suspendent toute signature d’accord collectif. Dans les entreprises de froid, le front intersyndical a permis d’obtenir une hausse moyenne de 6%.

Les hausses de salaires seraient moins fortes en 2024 qu’en 2023, prédisent diverses études de cabinets-conseils en rémunération. Certaines NAO 2024 en branche sembleraient le confirmer, sauf que les velléités patronales d’accorder des augmentations au rabais se heurtent à la détermination résolue des équipes FO à obtenir des hausses linéaires des minima conventionnels compensant l’inflation.

Nous revendiquons une augmentation de 4% sur toute la grille, martèle Nabil Azzouz, secrétaire fédéral de la FGTA-FO chargé des hôtels-cafés-restaurants (HCR, 900 000 salariés), où les négociations débutées le 24 janvier frisent la caricature. La première « proposition » des représentants des employeurs équivaut à… zéro, les organisations patronales ayant d’emblée proposé un report des discussions à juin, avant d’accepter – sous la pression syndicale – de les reprendre en mars.

Hôtellerie-restauration : construire le rapport de force

Le patronat essaie de gagner du temps, à son habitude, dénonce le militant. FO et tous les syndicats, qui font front et ont signé une déclaration commune (initiative rare dans le secteur), se disent prêt(s) à engager des actions fortes pour pousser les représentants des employeurs à se montrer responsable(s). Ils doivent se retrouver la semaine du 12 février sur le sujet, alors que la prochaine négociation salariale de branche est prévue le 5 mars.

L’attitude du patronat est irresponsable. Il doit revoir sa position. Déjà en 2023, l’augmentation salariale qu’il a concédée – 3% en moyenne – n’a pas compensé l’inflation. Autrement dit, les salariés ont perdu du pouvoir d’achat, appuie Nabil Azzouz, qui revendique également la création d’un 13e mois.

Dans les pharmacies d’office, suspension de toute signature d’accord collectif

Dans les pharmacies d’officine, FO, première organisation, fait aussi monter la pression pour que les deux organisations patronales fassent des propositions sérieuses. Les NAO 2024 de branche ont été bloquées à l’initiative de l’organisation patronale majoritaire le 11 décembre – concomitamment aux débuts des négociations entre les syndicats de pharmaciens et l’Assurance maladie pour un avenant « économique » à la convention les liant. A ce jour, elles sont toujours suspendues. En réaction, FO a convaincu les autres syndicats de suspendre toute signature d’accord collectif.

 Il y a urgence à construire un accord salarial à la hauteur des enjeux d’attractivité des métiers de la branche, précise Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral Pharmacie d’officine, qui pointe les difficultés actuelles de recrutement, et le découragement des salariés. Ni les NAO 2022 (+ 3,4% en moyenne) ni les NAO 2023, conclues par une hausse linéaire de 3%, n’ont couvert l’inflation, explique-t-il également. Et, depuis le 1er janvier 2024, les 16 premiers coefficients de la grille ont été rattrapés par la revalorisation du Smic. Ça suffit ! Les pharmacies d’officine ne peuvent fonctionner sans salarié pour faire tourner la boutique, appuie le militant FO. Il rappelle que les organisations patronales ont également suspendu les négociations sur les classifications, toujours au motif de l’ouverture des négociations avec l’Assurance maladie. Les prochaines négociations salariales de branche sont prévues le 11 mars prochain.

Un front syndical « décisif » dans la branche des entreprises du froid

Dans la branche des entreprises du froid (30 000 salariés), où les NAO 2024 ont débuté sur un constat de ralentissement de l’activité côté patronal, FO, deuxième organisation, a néanmoins fini par obtenir le 25 janvier une hausse linéaire de 4% des minima conventionnels, avec un premier niveau à 1 821 euros bruts. Également actée, une revalorisation du point d’ancienneté (de 5 à 6 euros bruts) et de l’indemnité d’astreinte (de 10,20 à 12 euros bruts). Et l’accord est applicable depuis le 1er février.

Nous devons ce résultat au rapport de force établi depuis trois mois, en intersyndicale. L’an passé, les organisations patronales n’ont pas respecté la clause de revoyure salariale de mi-année. Elles n’avaient d’autre choix, pour restaurer le dialogue social de branche, que d’accéder à nos revendications, commente Nathalie Capart, secrétaire fédérale en charge du secteur chez FO Métaux. Le front syndical a été décisif, précise-t-elle. Au final, nous avons obtenu une hausse moyenne de plus 6%, tout compris.

 

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