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Loire Atlantique 26 / 09 / 2014

« LE MEDEF VEUT DEMOLIR LE CODE DU TRAVAIL ». (Communiqué FO ; 22 septembre).

Le Medef a dévoilé son programme de guerre de classe. S’appuyant sur le pacte de responsabilité avalisé par la CFDT-CFTC le patronat entend pousser l’avantage.

Pour le secrétaire général de FO, J.C. Mailly, la proposition « de donner la priorité aux accords d’entreprise sur les accords de branche et les accords nationaux » est « la plus dangereuse », car dans les petites entreprises où les syndicats ne sont pas présents « il n’y aura pas d’accord et il n’y aura pas non plus la couverture minimale conventionnelle » pour les salariés.

La Confédération a pointé le centre du projet patronal : pour casser le code du travail et imposer une flexibilité totale, il faut tout renvoyer au niveau de l’entreprise, exceptionnellement de la branche et encore plus exceptionnellement, au niveau national.

Les patrons reprennent le programme de Kessler de 2007 : liquider tous les acquis de 1944-1945.

Le texte patronal affirme :

« Notre modèle économique et social hérité de la Libération et basé sur le modèle des 30 glorieuses a vécu ».

Tout doit disparaître.

« Le cœur de la définition des règles sociales doit désormais être l’entreprise. C’est dans l’entreprise que l’organisation du travail peut être définie de la manière la plus efficace en fonction des marchés, de projets … »

Les marchés commandent ; les projets de la « communauté-entreprise » s’adaptent.

La loi devrait se résumer « à la fixation d’un cadre général, se simplifier drastiquement. ( … ) C’est au niveau de l’entreprise que le dialogue social est le plus efficace ».

Le Medef n’omet pas le coup de chapeau aux signataires de la loi sur la représentativité, mais sans les nommer : la  CFDT et la CGT.

« C’est aussi comme cela que l’on donnera toute leur légitimité, toute leur représentativité aux partenaires sociaux de terrain ».

( … ) Il faut aller vers un dialogue social pragmatique, efficace, performant, simplifié et compréhensible … »

La petite touche de démagogie arrive presque naturellement :

« Comment peut-on accepter aujourd’hui que ni un patron de PME ni un salarié ne soit capable de comprendre le code du travail ? »

La conception de l’entreprise vécue comme une « communauté d’intérêts », conception partagée par certains syndicalistes ex « rassemblés » place sur un même plan, le patron et le salarié « Patrons, ouvriers, techniciens … » On nous a déjà fait le coup, si souvent …

Ce sont toujours ces mêmes vieilleries corporatistes que les conflits récents, cheminots, SNCM, Air France … remettent régulièrement à leur juste place.

 « Pulvériser » les confédérations ouvrières.

Comme les anciens partisans des lois Auroux du début des années 80, le Medef espère « contourner » les confédérations ouvrières, notamment la CGT-FO pour mieux les « pulvériser » selon les termes brutaux du chef de cabinet (syndiqué CGT) de M. Auroux, Michel Praderie.

Rien de tout cela n’est négociable a d’ores et déjà prévenu J.C Mailly.

La CGT-FO est trop attachée à la libre négociation des revendications à l’échelon qui convient, trop attaché à la pratique contractuelle pour accepter « à froid » l’instauration de cet ordre nouveau : entreprise par entreprise.

Dans le quotidien l’humanité, Eric Aubin de la CGT adopte cette position :

En ce qui concerne la proposition du MEDEF de « revoir le principe d’une durée légale imposée à toutes les entreprises » et de « prendre en compte la diversité des situations (…) et permettre la fixation négociée d’une durée du travail, au niveau de l’entreprise » le tout associé à un « recul de l’âge légal de départ à la retraite pour tenir compte de l’allongement de l’espérance de vie, comme cela a été pratiqué dans la majorité des pays. », la réponse d’Eric Aubin est sans appel, il démontre l’absurdité de cette proposition teintée de mauvaise foi… »

« Absurdité » et « mauvaise foi » ne mériteraient selon Aubin que le « mépris » d’où l’organisation de simples journées d’actions.

Absurde ou pas, si le rapport de force permet au patronat de tout casser, il ne s’en privera pas.

C’est pourquoi se pose aujourd’hui la question d’une initiative interprofessionnelle contre le « Pacte » et son prolongement naturel : le petit livre jaune du Medef.

 Opération « enfumage ».

Comme  pour masquer le plus grave, la destruction pure et simple du code du travail, des conventions collectives, le Medef, agite le chiffon rouge des jours fériés, parlent des « 35 heures », d’un « sous SMIC » ce  qui provoque l’indignation, paraît-il de madame Parisot !

Certaines des « provocations » patronales suscitent donc, on pouvait le prévoir, l’indignation quasi générale. Très bien.

 Mais cela suffit-il ?

Depuis ses origines, la CFDT ( CFTC)  prône un « syndicalisme d’entreprise. Elle a milité pour la section syndicale d’entreprise. Comme par miracle, la « modernisation » du dialogue social version Medef s’accompagne de la valorisation de l’entreprise et de « ses » syndicats adeptes de la nouvelle représentativité.

On verra avec intérêt les réactions de la centrale chrétienne aux « innovations »  patronales. Les refus ne concerneront peut-être que les trois points évoqués plus haut. Ce serait clairement l’acceptation du pire, conformément à la doctrine sociale … de la CFDT : le Pacte et en prime, le corporatisme d’entreprise.

J M    24-09-2014.

chaud ! chaud ! chaud !

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