>Histoire

19 / 05 / 2020

L’hôpital en danger. 28ème congrès FO santé. 10ème partie. Janvier 2019.

Agnès Buzyn quitte le ministère, remplacée par Véran.. Tout va bien !

A la CGT-FO Nous pensons qu’il est important de rappeler que soigner le patient quel qu’en soit le coût est un des principes les plus connus de l’éthique médicale. Le droit à la protection de la santé est, par ailleurs, reconnu comme objectif à valeur constitutionnelle (préambule de la constitution de 1946). Rien ne peut justifier qu’une personne ne puisse pas accéder aux soins que nécessite son état de santé. C’est pourtant ce qui est arrivé à des milliers de résidents des EHHAD. La barbarie, c’est aussi en temps de paix.

 Quelques chiffres :

 -7 % d’hôpitaux entre 2013 et 2017 et 1 maternité sur 3 a fermé. S’ajoute à cela une politique active de fermeture de lits en hospitalisation complète, qui baisse de 4,2 % entre 2013 et 2018 soit 17 500 lits supprimés en 5 ans, dont 4 000 en 2018.

Le président de la République en déplacement à la Pitié Salpêtrière (14 mai) a osé dire : « des erreurs ont été commises ». Des erreurs ?

Le rapport préparatoire au congrès rappelle :

« Dès janvier 2016, le Président de la République, François Hollande, annonçait lors de ses vœux aux acteurs de l’économie, sans concertations préalables avec les organisations syndicales, les mesures qu’il envisageait, mesures qui ressemblaient étrangement aux exigences du patronat et des financiers :

  • Remise en cause de la durée légale du travail.
  • Inversion de la hiérarchie des normes en faveur de l’accord d’entreprise » …

Avec la Confédération CGT-FO, la Fédération santé exigeait « l’abrogation de la loi travail ».

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Agnès Buzyn et Marisol Touraine. Passation des pouvoirs : « plus ça change plus c’est pareil, mais en pire ! »

Le gouvernement Macron.

Le rapport indique :

« Après avoir imposé par ordonnances, sa réforme du Code du travail, le gouvernement Macron/Philippe/Darmanin/Dussopt/Buzyn, entend mettre en œuvre la casse du service public, en particulier la Fonction Publique Territoriale et Hospitalière et liquider le statut des fonctionnaires, le système de retraite par répartition en supprimant les 42 régimes particuliers… »

Ce véritable programme de guerre sociale contre les conquêtes ouvrières et démocratiques remet fondamentalement en cause les « cadres collectifs issus de la grève générale de 1936 et du Comité National de la Résistance » Programme de destruction revendiqué haut et fort par le dirigeant du patronat Denis Kessler.

Aucune illusion n’est permise. « Ils » nous « piqueront » tout s’ils ont le rapport de force.

Le rapport insiste à juste titre :

« La loi Touraine a amplifié et aggravé la loi Bachelot. Elle est la traduction juridique du plan triennal ONDAM 2015-2017 pris en application du pacte de responsabilité et qui fixait un plan d’économies budgétaires de 3 milliards sur cette période ».

Les responsables (et coupables !) sont clairement identifiés :

« Le gouvernement Macron a proposé un nouveau plan ONDAM II, dans le droit fil de la loi de programmation des finances publiques (LPFP) 2018-2022, du 22 janvier 2018 qui, à destination des instances de l’Union européenne, valide la réduction des dépenses de protection sociale de 30 milliards d’euros en cinq ans au profit de la réduction du déficit budgétaire pour satisfaire aux critères européens de Maastricht ». (1).

Le nouveau plan d’économies et la stratégie de transformation du système de santé (STSS).

C’est la Fédération FO qui a rendu public un document du ministère qui prévoyait 1,2 milliards d’économies sur la masse salariale des personnels médicaux et non médicaux  des hôpitaux publics sur la période 2018-2022. Cette décision provocatrice s’inscrivait dans le plan ONDAM II qui, sur la même période prétendait économiser 5,6 milliards supplémentaires.

«  C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre l’annonce de la stratégie du système de santé, la STTS », baptisée CAP 22 ainsi que le « nouveau contrat social entre l’Etat et ses agents », les syndicats étant invités à se comporter en subsidiaires (« corps intermédiaires » comme disent les encycliques) au service du gouvernement. (2)

Ce grand chantier de la « transformation », FO santé n’y a pas participé :

« La fédération a refusé en avril 2018 de participer à la co rédaction (certains « modernistes » disent : « co construction ») de cette stratégie ».

« Non à la réforme systémique du système de santé » !

Le congrès réaffirme les revendications :

«  – Non à la stratégie de transformation du système de santé voulue par le gouvernement, dite réforme systémique.

  • Pour la préservation de la Sécurité sociale dont les comptes sont équilibrés.
  • Pour la défense de l’hôpital public contre les fermetures de lits, de services et d’hôpitaux.
  • Pour le maintien du statut des personnels, des conventions collectives et de tous les postes ».

C’est sur ce socle revendicatif que FO santé, avec la Confédération organise la résistance. Il ne s’agit pas de « pleurnicherie » comme l’a dit récemment un « journaliste »-domestique particulièrement zélé (employé du multi milliardaire Bolloré), mais de se battre contre tout recul de la civilisation.

« Plus que jamais, il nous faut résister, revendiquer et reconquérir ».

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Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé. En décembre 2016, il participe au Collège des Bernardins à un forum sur le thème : « Quel financement pour quel hôpital public ? ». Il y intervient auprès de Jean de Kervasdoué, directeur général des hôpitaux de 1981 à 1986. De Kersvadoué impose alors aux côtés du ministre PCF Jack Ralite la logique destructrice du « budget global » ; un expert !

On y retrouve aussi un certain Edouart Couty de la Cours des Comptes, ce bidule qui coûte une fortune et qui traque les « dépenses inutiles ».

Les jésuites très actifs aux Bernardins avaient reçu en 2015 le futur ministre JM Blanquer invité à deviser sur le terme de la réforme systémique de l’Education Nationale. Examen de passage réussi pour l’un et l’autre, puisque tous les deux sont promus ministres ; avec la bénédiction d’un parrain de luxe du sacré Collège : Geoffroy Roux de Bézieux, patron du MEDEF.

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En guise de conclusion.

Les militants syndicalistes ne sont pas des bâtisseurs de « concorde sociale ».

Au terme de cet examen de 37 ans de contre réformes, il apparaît clairement que la résistance des personnels avec leurs syndicats, singulièrement FO, aura permis, permis seulement, de « limiter les dégâts ».

Il est évident que le gouvernement prépare déjà d’autres contre réformes et qu’il tentera, inévitablement d’y associer les syndicats. On nous dira qu’il y a « urgence », que c’est pour « sauver l’hôpital », qu’il faut renoncer aux « revendications corporatistes ». Rien ne nous sera épargné. Qui peut raisonnablement en douter ?

Ces plans se heurteront – ils se heurtent déjà – à la résistance des personnels qui par les moyens traditionnels de combat, la grève, défendront les revendications.

Les « casseurs » de l’hôpital public chercheront la participation de ceux qui rêvent, naïvement ( ?), à un « jour d’après » idyllique. Certains syndicalistes ont déclaré :

« La crise du coronavirus qui touche toute la planète révèle les profondes carences des politiques néolibérales ». Des « carences seulement ?

De quoi s’agit-il ? Définition.

« Carence : Le fait qu’une personne, un organisme manque à sa tâche, à ses obligations, en partie par manque d’autorité ». (Définition du Larousse). Le gouvernement Macron-Castaner manquerait-il d’autorité ?

Le combat syndical contre les politiques destructrices des systèmes de santé, partout dans le monde, ne peuvent s’accommoder de telles illusions.

Les militants syndicalistes, parce qu’ils respectent leur mandat, mettront tout en œuvre pour aider à la mobilisation des salariés – ils le font déjà – en réunissant les instances des syndicats, en élaborant dans le détail les cahiers de revendications, en convoquant les assemblées générales, en prenant toutes les décisions qui s’imposent, y compris la grève, tout ceci, en lien étroit avec l’interprofessionnel, en recherchant l’unité d’action syndicale dès lors que les revendications sont communes.

Contre l’établissement d’un ordre barbare, il s’agit de défendre la civilisation.

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1) Les mesures anti hôpital public des gouvernements de la Vème République correspondent aux objectifs affichés par l’Union européenne. Il n’empêche que ce sont bien les gouvernements « nationaux » qui ajustent le détail.

2) Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, un bidule institué pour relayer les ukases gouvernementaux, a jugé urgente une réforme « systémique » de notre système de santé. En clair : tout détruire, comme la « réforme systémique » des retraites de la CFDT liquiderait les droits et garanties avec à la clé, une baisse drastique du montant des pensions.

JM 19 mai 2020.

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Les « héroïnes en blanc ». Le maréchal Pétain les adore, surtout lorsqu’elles sont bénévoles, dévouées et qu’elles ne revendiquent rien ; ça vaut bien une médaille. (Photo : 1915.)

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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