>Édito

25 / 10 / 2022

Les salariés des groupes pétroliers ont ouvert la voie

 Jeudi 20 octobre, 14h, une centaine d’agents sur les 300 que comptent les huit maisons de retraite de l’Association Intercommunale de Maisons de Retraite de l’agglomération nantaise (A.I.M.R) se pressent devant le siège nantais de l’association. L’ultime séance de négociation n’a rien donné. Circulez, il n’y a rien à voir, ce sera 1 % d’augmentation générale des salaires pour 2022 et une prime « Macron » de 200 €. La colère monte. Le syndicat FO prend ses responsabilités et appelle à la grève.

La directrice accuse les grévistes de « négligence » à l’égard des résidents. Acculée, elle sort, fait face aux grévistes, très majoritairement des femmes, et déclare qu’elle n’a pas « les financements » pour faire mieux. Elle est accueillie par une bronca. Plusieurs femmes s’expriment avec rage et décrivent le quotidien et les conditions de travail des agents : « dans notre Ehpad, nous sommes six pour soixante-dix toilettes de résidents et nous n’avons pas de cuisinier ». Les salaires sont misérables et le «.ras-le-bol » est perceptible. Le camarade Yann Le Fol, secrétaire du groupement départemental « santé », prend alors la parole, polémique avec la directrice et est ovationné lorsqu’il propose de poursuivre le combat.

Cette colère, on la retrouve partout. Les actionnaires se gavent et pour la majorité, c’est la disette.

Dans ces conditions, les salariés cherchent les voies de l’action efficace (contradictoire avec la multiplication de journées diverses de mobilisation) pour obtenir des augmentations salariales, là où la négociation est au point mort. De ce point de vue, les salariés des groupes pétroliers ont montré la voie. Ceux des raffineries du groupe TotalÉnergies revendiquaient 10.%, ce qui est loin d’être exorbitant compte tenu des dividendes versés aux actionnaires. Et ne parlons pas du salaire du PDG qui s’est augmenté de 52.% et qui depuis se verse tranquillement 500 000.€ par mois. 10.% d’augmentation des salaires représente 0,83.% de la somme des bénéfices réalisés par le groupe TotalÉnergies au premier semestre 2022 !

Les salariés de TOTAL et de EXXON ont donc fait grève et l’ont reconduite plusieurs jours. Dans ce bras de fer et en agitant la menace des réquisitions, en l’ordonnant même, le gouvernement s’est clairement rangé du côté des directions des groupes pétroliers.

L’augmentation générale des salaires de 5.% concédée par la direction du groupe TotalÉnergies (7.% avec les mesures diverses), certes insuffisante au regard de la revendication, est directement le produit de cette grève.

Le 18 octobre à l’appel de FO, CGT, Solidaires et FSU, cette détermination s’est exprimée dans plusieurs PME de l’agglomération nantaise. à Quo Vadis, 80 % des salariés de la production ont débrayé. Une vingtaine de salariés des bureaux ont emboîté le pas, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. à la demande de Force Ouvrière, les négociations ont été avancées et une première séance a eu lieu. Le syndicat réclame 150 € brut au moins, ce qui représente une augmentation du salaire moyen de 8%, et une hausse des primes de 6%. La direction est prévenue, dans l’hypothèse où elle refuserait de négocier correctement, les salariés sont déjà prêts à partir en grève.

A Aplix (textile), les salariés soutenus par notre syndicat ont débrayé spontanément et ne se contenteront pas de miettes à l’occasion des négociations annuelles obligatoires, qui viennent. A IDEA-Services, sous-traitant d’Airbus, 70% des 250 salariés ont fait grève et la logistique a été bloquée. Les négociations débuteront début novembre et Force Ouvrière, qui a obtenu 5.% d’augmentation en un an, de date à date, réclame une revoyure au niveau de l’inflation.

Le 18 octobre a également été l’occasion d’un puissant mouvement de grève pour la sauvegarde des Lycées Professionnels et des statuts des professeurs. Le même jour, la presse publiait les échos de la manifestation des neuf organisations syndicales de retraités la veille, avec 300 participants dont de nombreux militants FO, contre la fermeture par le groupe VYV de 78 hébergements pour personnes âgées dans l’agglomération.

Partout, les militants Force Ouvrière sont à « la bagarre » pour défendre leurs revendications. Au mois de décembre, le gouvernement présentera en conseil des ministres son projet de loi, visant entre autres à repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans et à remettre en cause les 42 régimes spéciaux. Il nous faut d’ores et déjà nous préparer à la grève comme en 2019. Nous ne sommes pas dupes, avec ses concertations, le gouvernement tente de ruser. Mais nous l’avons pris à son propre jeu : dans la première dédiée «aux seniors», nous avons entre autres revendiqué un départ anticipé jusqu’à 5 ans avant l’âge légal de retraite et sans décote pour les travailleurs exposés à des facteurs de pénibilité.

Nous savons où veut aller le gouvernement. Il n’hésitera pas à utiliser tous les moyens à sa disposition, y compris le 49-3, pour imposer le recul du départ à la retraite à 65 ans.  Il faut nous disposer à quitter les concertations et préparer l’action commune la plus large possible pour gagner.

par Michel Le Roc’h,

secrétaire général de l’union départementale

CGT-Force Ouvrière de Loire-Atlantique

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