>Histoire

5 / 01 / 2023

Les retraites de Russie.

« Vladimir Poutine entame son quatrième mandat sur des mesures potentiellement impopulaires, lui qui assurait en 2005: Tant que je serai président, il n’y aura pas d’âge de relèvement de l’âge de la retraite ». (Médiapart).

La réforme des retraites adoptée en 2018 en Russie a relevé l’âge de liquidation des pensions de 55 ans à 60 ans pour les femmes, et de 60 ans à 65 ans pour les hommes. L’espérance moyenne de vie en baisse en Russie comme à peu près partout, notamment aux EU, « plafonne à 66 ans » nous indique une dépêche de l’AFP.  C’est  la conséquence directe du saccage du système des soins Autrement dit, c’est la retraite des morts.

Le projet initial prévoyait 63 ans pour les femmes.. Ce fut 60 ans. Une façon de montrer qu’en Russie aussi, le « dialogue social », ça existe.

L’AFP note : « Les femmes sont particulièrement vulnérables. Elles doivent souvent se contenter, après 50 ans, de petits boulots pour joindre les deux bouts ».

Plusieurs sondages indiquaient que ces « mesures potentiellement impopulaires » rassemblaient 80, voire 90 % de citoyens russes CONTRE. Des « réfractaires » au « changement ». Ils sont partout !

Le ministre de l’intérieur de l’époque avait employé quelques mesures fermes  pour dissuader le « peuple » russe en matraquant les retraités, en poursuivant les syndicalistes coupables de ne pas vouloir « co-construire » la réforme.

 Le pouvoir avait saisi l’occasion de la coupe du monde de football qui se déroulait en Russie (l’équipe nationale russe participait à la compétition) pour mener l’opération menée avec la complicité bienveillante des « démocraties ». 

Tout devait se passer en douceur. Ce ne fut pas le cas. 

En septembre 2018, le quotidien  LA CROIX s’alarme. extraits :

« Contre la réforme des retraites en Russie …

Les modifications proposées au régime des retraites, actuellement soumises au parlement, ont fait baisser de 15 points de pourcentage la cote de popularité du président Vladimir Poutine.

Elles constituent la mesure la plus impopulaire prise par le gouvernement depuis la décision prise en 2005 de supprimer les avantages de l’ère soviétique, ce qui avait entraîné des manifestations de retraités dans tout le pays.

« UNE VIE MEILLEURE »

A Moscou, où la manifestation n’avait pas été autorisée, environ 2.000 personnes se sont rassemblées sur la place Pouchkine, dans le centre historique de la capitale, selon les estimations des autorités et des journalistes de Reuters.

Certaines criaient « la Russie sera libre » et « Poutine est un voleur » sous les yeux de la police anti-émeute qui leur a ordonné de se disperser sous peine de poursuites…. »

Même son de cloche au FIGARO, le MONDE, LIBERATION, les ECHOS … forcément.

Des policiers anti-émeutes devant des manifestants contre la réforme des retraites, le 9 septembre 2018 à Saint-Pétersbourg

Bilan de la « réforme :

Le nombre des bénéficiaires d’une pension de retraite est passé de 43,865 millions au 1er janvier 2019 à 42,596 millions au 1er avril 2021, soit un recul de 1,269 millions. L’économie annuelle brute correspondante est chiffrée à 234 milliards de roubles (2,6 milliards d’euros).

Avec ses précieuses économies réalisées sur le dos de l’ensemble de la population, le pouvoir peut sereinement préparer la guerre.

Du sommet de Lisbonne à Moscou en passant par Bucarest … et Kiev.

Personne n’a oublié qu’au sommet de Lisbonne, en 2000, les pays membres de l’UE (la « France » étant représentée par Chirac et Jospin) avaient acté la « réforme » des retraites dans chaque pays de l’Union. Il fallait bosser 5 ans de plus.

Pour nombre de pays où l’on ne vit pas vieux, c’était s’engager résolument vers la retraite des morts.

Depuis Lisbonne, plusieurs contre-réformes ont frappé les populations. Mais ce n’était qu’une étape.

Certains gouvernements zélés vont plus loin. En Roumanie, le « gouvernement » qui n’est qu’une succursale de l’OTAN prévoit une retraite à 70 ans, ce qui correspond à l’espérance moyenne de vie des roumaines et roumains. (Sans même parler de l’espérance de vie en bonne santé).

Les « oligarques » ukrainiens ont évidemment tenté le coup, eux-aussi. Pour l’instant, ils en sont à la destruction méthodique du code du travail et de toutes les garanties qui en découlent, notamment dans les entreprises de moins de 250 salariés. C’est là aussi, le retour au contrat individuel de louage de services.

Avec ses précieuses économies réalisées sur le dos de l’ensemble de la population, le pouvoir peut sereinement poursuivre la guerre.  

En France …

Le gouvernement préparait aussi en 2018 son offensive. FO 44 titrait : « AVEC LE SYSTÈME MACRON, LES SALARIÉS DU PRIVÉ PERDENT JUSQUE 50 % DE LEURS PENSIONS ! »

La mobilisation générale  débute le 5 décembre 2019.

Moscou : juillet 2018. La méthode retenue par le gouvernement Philippe est à ce moment-là, la « retraite par points » promue depuis une quinzaine d’années par un congrès confédéral de la CFDT. Macron déclare (en 2019) que ce serait une « hypocrisie » que de ne jouer que sur l’augmentation de la durée de cotisations et qu’avec lui, il n’en est pas question. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

 En janvier 2020, les confédérations CGT-FO et CGT soutenues par FSU et Solidaire et toutes les organisations de jeunesse « appellent l’ensemble du monde du travail et de la jeunesse à poursuivre et renforcer la grève y compris reconductible … pour le retrait du projet … » (A ce moment, CFDT et UNSA accompagnent la contre-réforme qui correspond à leur « revendication »).

Mobilisation gagnante. Le gouvernement doit renoncer provisoirement à sa « réforme » par points … pour reprendre la méthode russe-UE, ou UE-russe si l’on préfère : l’allongement de la durée de cotisation.

Avec les économies réalisées, il sera possible d’augmenter encore plus vite le budget pour la guerre.

Nous ne les laisserons pas faire.

Retour sur 1932.

Pour justifier la « réforme » le gouvernement russe expliquait qu’il fallait « moderniser » des lois trop anciennes. Il y avait en somme les « modernes », les « oligarques », c’est-à-dire les nouveaux capitalistes, contre les « archaïques », presque tout le monde : 9 russes sur 10.

Bref retour sur les lois « sociales » de 1932, ce que les ignares nomment la période « soviétique».

La loi du 7 août 1932 « sur la protection de la propriété socialiste prévoit la mort avec la confiscation des biens de la famille, pour quiconque est convaincu de pillage de la propriété kolkhozienne ou coopérative ».

En cette période de famines et d’épidémies qui frappent en premier lieu l’Ukraine, (typhus notamment), c’était le camp de travail assuré pour des centaines de milliers de miséreux qui constituent un gigantesque vivier de main d’œuvre gratuite … mais peu rentable. (Peine plancher, 10 ans) ou liquidation physique pour remplir les quotas de déportés.

JM  5 janvier 2022

 

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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