>Histoire

1 / 10 / 2023

« Le mythe de la CHARTE d’AMIENS ».

Joachim Salamero a été secrétaire de l’UD FO 33 et membre de la CE confédérale. Il a écrit :

 » Pour le 50ème anniversaire du congrès d’Amiens, un militant de « Reconstruction » (fraction minoritaire de la CFTC) qui donna naissance à la CFDT, qualifia la Charte de vieille dame dépassée ».  Un militant ouvrier répondit : « Vous vous référez à une doctrine de presque 2000 ans … Notre Charte a tout juste 50 ans. Par rapport à votre date de naissance, c’est une très jeune demoiselle ».

Julliard : 10 ans au Bureau confédéral de la CFDT.

Et voilà, il n’est plus là et c’est définitif. Le bon génie de la « deuxième gauche », Jacques Julliard n’est plus. Un concert de louanges a accompagné l’annonce de l’épouvantable nouvelle.

Valeurs actuelles qui a ses propres valeurs, un peu particulières, a pleurniché : « la disparition de notre grand confrère éclaircit les rangs de ceux, trop rares, qui placent l’honnêteté intellectuelle au-dessus de leurs convictions ».

Le Monde, tout éploré, nous rappelle que JJ s’est « forgé un catholicisme personnel qui le tiendra en marge des coteries, comme des assignations … » la suite, on ne comprend pas bien.

Le Figaro auquel collaborait aussi l’honorable journaliste rappelle que le 7 mars 2023, JJ expliquait benoîtement : « sur le dossier des retraites, Emmanuel Macron ne sait pas ce qu’il veut … vite il faut négocier … » Mais quoi ? la retraite par points, bien sûr, avec la CFDT. De l’audace, toujours de l’audace … Macron a promis que ce sera pour le prochain quinquennat.

JJ pensait, si l’on peut dire, que le retour de la  retraite à 60 ans, ce serait une « catastrophe ». C’est vrai que lui bossait encore à l’âge respectable de 90 ans, sans toujours se plaindre, lui.

Le Point, ce « long tract d’extrême droite », n’est pas en reste : « Que sera notre vie sans Jacques Julliard ? Il n’a pas fini de manquer aux honnêtes gens, cet homme engagé qui était tout à la fois, phare éclairé, puits de culture, Don Quichotte spirituel, inexpugnable référence avec son incessant rappel à la raison qu’il formulait d’une voix douce, chuchotante … » On dirait du Aragon parlant de Staline, sauf la référence à Don Quichotte que le « petit père des peuples » aurait pu mal prendre.

Valeurs actuelles, le Monde, le Figaro, le Point ; mais aussi, Marianne, l’Obs, la Croix, la Vie, Esprit… On pourrait poursuivre.

JJ a été membre du Bureau confédéral de la CFDT de 1967 à 1976. Peut-être sera-t-il canonisé …

Régis Debray, Gaston Deferre, Michel Rocard, Jacques Julliard, aux assises du (néo) socialisme, octobre 1974.

Au palais de l’enlisé.

C’est la consternation. Le roitelet fait publier un communiqué affligé : «  ( … ) Son professeur Jean Lacroix (1) initia JJ au personnalisme d’Emmanuel Mounier comme à la pensée socialiste anarchiste de Proudhon et le fit intégrer les instances de la revue Esprit ».

Le palais de l’Elysée rappelle qu’il fit partie du groupe « reconstruction » de la CFTC et fut adepte de Mendès France et Edmond Maire. Il est aussi « ami de Michel Winock », auteur d’un rapport visant à renouer le fil de la continuité depuis Marcel Déat – Déat-de Gaulle-Mendes-Hollande – par l’instauration d’une Chambre des corporations ; le fasciste Déat, milieu des années 30 (Le parti stalinien le ramène un temps dans le giron du soi disant front populaire), Mendès, avec sa « république moderne » en 1962, de Gaulle, en avril 1969 et le plus comique de la bande, Hollande, en fin de quinquennat.

Hollande dégagé, le projet tomba une nouvelle fois à l’eau. Son sémillant ministre de l’économie, Macron, s’est contenté d’évoquer un fumeux projet de « chambre du futur » aux contours bien flous que Roussel a tenté de développer devant le CESE dans le cadre de sa campagne présidentielle réussie, (puisque réélection de Macron). C’est à cette occasion que monsieur 2 % félicite la direction confédérale de la CGT et son action commune avec le MEDEF pour co-construire des alternatives politiques : les avis communs CGT-MEDEF du CESE, « ce sont – dit-il – des avis très précieux », d’autant que le candidat « communiste » veut que le CESE participe à l’élaboration effective de la loi ».

« Ami » de Rocard, Julliard passe de « l’obs », à  Marianne  et au Figaro ; l’ « enlisé » note sa « virtuosité ». C’est dit avec élégance.

L’Elysée signale à juste titre sa proximité avec les idées du prêtre vichyste de Lubac dont Macron avait vanté les mérites en avril 2018 aux Bernardins (2), de Lubac, un admirateur de … Proudhon. De Lubac, qui voulait « dépasser » la révolution nationale de Pétain pour la radicaliser.

Bien sûr, comme tous les grands penseurs, JJ remplissait régulièrement les colonnes du Monde.

La prose élyséenne nous informe que JJ : « aimait dire de Charles Péguy qu’il était celui qui va à la vérité avec toute son âme ». C’est presque trop beau.

En conclusion, « Le président de la République et son épouse saluent un auteur qui incarna ce goût français de l’esprit comme les idéaux universels de notre République » (3).

JJ n’avait-il pas toute sa place dans l’arc néo-corporatiste en construction … et « en même temps » … en décomposition ?

Julliard et Ferry dans un sketch hilarant. Les journalistes pas domestiqués d’Acrimed ont ce commentaire judicieux :

«  Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation de Jean-Pierre Raffarin et « philosophe »-médiatique-insurpassable (dans son genre), qui fut membre, comme Jacques Julliard, de la Fondation Saint-Simon*, et avec lequel il forma sur LCI un duo mythique de débatteurs d’accord sur tout et opposés sur rien, comme le montrait une savoureuse séquence du film Les Nouveaux Chiens de garde ».

On ne sait pas si le « philosophe » Ferry a assisté à la messe en l’honneur de Julliard. Il aurait pu s’emparer du micro et rappeler ses propos édifiants du 7 janvier 2019 : « on a quand même la quatrième armée du monde, elle est capable de mettre fin à ces saloperies … » L’individu parlait des gilets jaunes, bien sûr.

A déguster ici :  https://www.youtube.com/watch?v=Wb-y34UUONE&t=9s (1mn40).

  • La Fondation saint-Simon ?

Fondée en 1982 pour accompagner la politique d’austérité, elle regroupe dans un entre-soi presque parfait, l’ « élite » réactionnaire du moment avec Minc et Boissonnat en tête d’affiche, Boissonnat partisan bien avant les macroniens modernes, d’une société sans statut et sans code du travail … Parmi les chefs d’entreprise, Henry Hermand, un personnaliste militant, et riche, qui a contribué à fabriquer le « produit Macron » ; les présentatrices de JT, femmes de ministres de « gauche » ne manquent pas à l’appel ; ni FOG, Ferry etc ils y sont tous.

En 1999, le bidule se fait hara-kiri. Le quotidien si mal nommé Libération explique la chose :

« Créée en 1982 pour réconcilier la gauche française avec l’entreprise et l’Europe, la Fondation Saint-Simon n’a plus vraiment de raison d’être. Le gouvernement socialiste achève la privatisation des entreprises concurrentielles, favorise la flexibilité dans les entreprises et lance l’Euro … » c’est clair.

« Les obsèques œcuméniques de Julliard » (Le Monde).

Ils étaient 150 « intellectuels » et hommes politiques à se presser en l’église Saint-Gilles de Bourg la Reine.

Au premier rang, Valls qui raconte dans le JDD ses dîners mondains chez les Julliard et bien d’autres …

Pascal Bruckner, un des 65 « intellectuels » conviés par Macron au grand bla-bla des intellectuels. L’individu, 1er intervenant des huit heures de bla-bla, tout exalté, interpelle bruyamment le président de la République-du-coup-d’état-permanent : « quand donc allez-vous nous débarrasser des gilets jaunes » ?

Le « philosophe » Alain Finkielkraut, célèbre pour sa notoriété honore l’assistance de toute son aura. Alain Minc, en laquais distingué n’aurait manqué l’évènement pour rien au monde … Blanquer, grand pourfendeur comme JJ de l’ « islamo-gauchisme » côtoie Winnock représentant de Esprit es-tu là ? sans oublier Montebourg, représentant la « gauche » qui, selon le Monde, « rit jaune ». Enfin, F.O. Giesbert, le bouffon bavard d’un POiNT, c’est tout …

Les 143 autres, la bonne presse n’en parle pas. Beaucoup étaient sans doute déjà mobilisés au dîner de celui qui se fait appeler Charles III et, dans la foulée, à la messe en plein air au stade Vélodrome, tout occupés à verser des larmes de crocodiles sur le sort misérable des « migrants ». Un job à temps plein ! un rythme effréné !

« Dans l’église, tout le monde se retrouve sur les mêmes bancs » susurre le correspondant du Monde.

Peut-être par taquinerie, l’honorable quotidien rappelle que JJ « a signé dans Marianne un éditorial : « Du bon usage d’Eric Zemmour ». Le journal quasi officiel poursuit : « Jacques Julliard avait reconnu certains mérites au candidat à l’élection présidentielle ouvertement d’extrême droite, dont celui « de « vouloir reprendre le contrôle de notre politique d’immigration ».

A « l’issue des rites » (le Monde), c’est la « tsarine », Nicole Notat, qui a causé. Qui mieux qu’elle pouvait représenter la CFDT ?

A l’église, là aussi, là surtout, on se flaire, on se hume, on se renifle on se cherche, on exhibe les « porosités » …

L’odeur des égouts.

Le Monde déplore l’absence de Cazeneuve, de monsieur Cazeneuve !

Notons aussi l’absence du duo Philippe-Roussel, ce dernier tout occupé à préparer minutieusement l’assaut des préfectures ; encore un job à temps plein ; à moins qu’il ne soit occupé à dresser des listes de réfugiés privés du droit d’asile « qui ont vocation à être raccompagnés chez eux ». Ou les deux à la fois. Gare au surmenage !

Patientons jusqu’à la prochaine messe et nous verrons.

Julliard et Vichy.

Au stade Vélodrome, monsieur Bergoglio a ponctué son homélie d’un vibrant hommage à l’écrivain Paul Claudel. A chacun ses goûts … et ses dégoûts.

Paul Claudel était l’un des préférés de Julliard. Pourquoi ?

Le 24 septembre 1940, ce Claudel écrit : « Ma consolation est de voir la fin de cet immonde régime parlementaire qui depuis des années, dévorait la France comme un cancer généralisé. C’est fini de l’immonde tyrannie des bistrots, des francs-maçons, des métèques, des pions et des instituteurs ». Que dire des instituteurs francs-maçons qui vont au bistrot ?

En 1941 : « Monsieur le Maréchal, voici cette France entre vos bras, qui n’a que vous et qui ressuscite à voix basse … France ! Ecoute ce vieil homme, sur toi qui se penche et qui te parle comme un père. Fille de Saint-Louis, écoute-le ».

20 octobre 1942 : « « la démocratie ne donne pas satisfaction à deux des besoins profonds de l’homme, le besoin de commander, le besoin d’obéir » …

Octobre 1942, les plus lucides comprennent que les chars nazis vont s’embourber dans l’hiver russe, et que la magnifique résistance du peuple russe, écrasé pourtant par l’ordre totalitaire stalinien va porter un coup mortel aux hordes national-socialistes. Il est temps pour les plus lucides de commencer une prudente conversion …

Le soutien indéfectible à la « révolution nationale de Vichy », c’est, nous dit Julliard, « la seule chose que l’on puisse reprocher à Claudel ». Un détail, comme dit l’autre …

L’autre grand « ami » et disciple de JJ : Daniel Lindenberg.

Celui-ci est oublié d’à peu près tout le monde. C’est un autre « phare » qui a cessé de nous éblouir il y déjà quelques années …

D’abord stalinien, école de Moscou, il se convertit à celle de Pékin. Il saute hardiment la case Tirana et se convertit sans plus attendre, sur les conseils de son ami Julliard, à Esprit dont il devient un pilier. Homme de confiance car de convictions, on lui confie la rédaction d’une brochure de 80 pages dans laquelle il vante les mérites infinis du personnalisme chrétien depuis les origines, c’est-à-dire, depuis 1932 ; un monument de mauvaise foi et de falsifications. L’une de ses cibles privilégiées est l’historien Zeev Sternhell qui a eu l’audace de mettre en évidence les nombreuses passerelles qui relient « droite » et « extrême droite » à la « gauche », en particulier, la deuxième.

Lindenberg a écrit un livre, « les années souterraines ». Il y qualifie ainsi Uriage : « ( … ) une institution aussi respectable qu’Uriage … ».

Il affirme que le prêtre vichyste Le Bret « fut objectivement l’un des plus grands révolutionnaires du XXème siècle ». Ce prêtre illuminé fait partie en avril 1943, des derniers fanatiques réunis au Mont-Dore par Pétain.

Ce Lindenberg « qui a toujours été un homme de gauche » (Julliard) – ça, c’est incontestable ! – a écrit un texte intitulé : « le mythe de la Charte d’Amiens ». Quelle originalité !

On y retrouve l’essentiel des élucubrations des corporatistes de tous bords d’hier et d’aujourd’hui.

Un passage édifiant concerne les syndicalistes qui, en 1982-1983, ont eu le culot de s’ « abriter » derrière la Charte d’Amiens pour refuser de s’ « engager » derrière le gouvernement CFDT-PCF de l’époque.

Notre confédération avait bien évidemment eu raison de ne pas se soumettre. Elle aurait même pu agir avec plus de vigueur ; mais l’essentiel avait été préservé.

Aujourd’hui, les résidus de cette « deuxième gauche », ceux du parti stalinien, les « marcheurs » et certaines fractions de « l’extrême droite » et quelques autres … se hument, se flairent, se tournent autour, bavardent, s’interrogent : comment changer le travail et l’entreprise ? Comment accélérer le rythme des réformes ? Comment mieux associer la « société civile » et « les corps intermédiaires » ? Comment se débarrasser des syndicalistes qui restent des syndicalistes ?

En les chassant de leurs UD, en les menaçant de la prison (comme le camarade Menesplier et tous les autres moins connus soumis à l’arrogance des patrons …)

On sait que ça ne leur suffira pas.

A la Confédération européenne des syndicats, on communie (sans FO) autour d’une charte des valeurs qui n’est une simple actualisation des statuts de la CFDT comme le dit si bien le spécialiste Laurent Berger, rédacteur de ladite charte; ce sont leurs valeurs actuelles.

Ils rêvent d’un « arc néo-corporatiste ». Certains placent le curseur un peu plus à « gauche », ceux-là sont « anti racistes » de profession, tant qu’il s’agit d’afficher des postures humanistes, mais soutiennent les lois liberticides ; d’autres un peu plus à « droite » ou très à droite, sont obsédés par l’ « identité nationale » ; en d’autres temps pas si lointains, certains de ceux-là évoquaient la « pureté de la race ».

Les uns et les autres préfèrent les « corps intermédiaires » au syndicalisme libre et indépendant.

Pour ce qui nous concerne, toujours attachés à notre « liberté de comportement », viscéralement hostiles aux « charte des valeurs » et aux nouvelles chartes du travail du XXIème siècle, nous défendons nos cahiers de revendications, nos conventions collectives, nos salaires, nos statuts, la Démocratie, y compris par la grève quand il n’y a pas d’autre solution comme l’a rappelé notre Comité confédéral national des 26 et 27 septembre … résolument aux côtés des 90 % de salariés qui ne veulent toujours pas travailler deux ans de plus comme les « amis du rugby » l’ont massivement rappelé au stade de France.

1 Ce Lacroix est passé aux oubliettes. Il a joué un rôle non négligeable à Uriage en 1941 et 1942. Ses « œuvres » sont soumises à la réflexion des cadres du régime de Vichy en « formation ». On y commente notamment : Personne et Amour, paru en 1941. Tout un programme !

En février 1945, c’est le miracle. Lacroix s’émerveille de « l’attitude actuelle du parti communiste qui offre à la nation française une chance unique et il serait criminel de la refuser. Les communistes acceptent de se soumettre à la discipline nationale et de participer, à leur rang, à l’effort de tous à la victoire et la reconstruction française », (Source, Esprit février 1945).

2 Il y avait ce jour-là 400 convives trié(E)s sur le volet. La liste des 400, sauf erreur, n’a jamais été communiquée. Au dîner de c … de courtisan(E)s offert au roi d’Angleterre, il n’était plus que 160, et encore, en comptant l’armada des « people ». C’est la crise !

3 Aucun de ses innombrables admirateurs ne rappelle que JJ est signataire en décembre 1995 de la pétition de soutien au plan Notat-CFDT-Juppé de destruction de la sécu.

Dès le 15 novembre JJ se lâchait : « Enfin, Juppé est monté à cheval (?) et a présenté un plan de réforme de la Sécurité sociale qui témoigne de courage et d’une véritable ardeur réformatrice ».

Le 28 novembre 1995, Blondel (SG de FO) et Viannet (SG de la CGT) manifestent à Paris côte à côte pour défendre la sécu. 80 % des militants sont de FO mais, Viannet est là, quand même. Il faut dire que l’intersyndicale des cheminots manifeste le même jour pour la défense des régimes spéciaux que le récent congrès confédéral de la CGT a qualifiés plus justement, de « régimes pionniers ». Il y a la poignée de mains Blondel-Viannet. A droite, à gauche, un peu partout, c’est la consternation. L’accord historique CFDT-CGT de 1966 vient d’en prendre un sacré coup. Notre JJ enrage. (Source : le Monde diplomatique). Il écrit : « C’est le retour des deux gros : Louis Viannet et Marc Blondel. Retour à la clé à molette et du guichet grillagé. Pas de quoi s’envoyer en l’air ». Le style, c’est l’homme.

Comment travailler mieux ? Les plus grands esprits se rencontrent … Laurent Berger, et quelques autres … toujours sur le front du travail.

JM. 1er octobre 2023.

chaud ! chaud ! chaud !

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