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17 / 10 / 2020

Le groupe Béneteau diminue la voilure, la Vendée inquiète

© Laurent MAYEUX/REA

Frappé par des baisses de volumes liées à la crise, le groupe nautique Beneteau accentue la restructuration de son appareil de production, initialement prévue en avril dans le cadre d’un virage stratégique. Jusqu’à 760 emplois sont menacés en France (soit 14 % des effectifs), principalement chez les personnels administratifs et des bureaux d’études.

Un mois après l’annonce du plan de restructuration du constructeur de bateaux de plaisance Bénéteau, menaçant de suppression jusqu’à 760 emplois en France (14 % des effectifs), syndicats et direction sont entrés en négociations le 9 octobre sur le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi). Et la Vendée, berceau historique du groupe concentrant 10 des 17 sites tricolores, retient son souffle. Depuis le début de la crise sanitaire, Beneteau s’est déjà séparé de 400 à 600 intérimaires dans le département, rappelle Philippe Rocheteau, secrétaire de l’Union Départementale FO.

En Vendée, premier département impacté, entre 200 et 220 emplois en CDI sont aujourd’hui directement menacés de suppression par le projet de la direction. Il prévoit la fermeture de l’usine de Luçon (16 salariés) et la mise en sommeil, pour une durée indéterminée, des sites de Challans (297 salariés) et de L’Herbaudière (sur l’île de Noirmoutier, 98 salariés), dont les effectifs vont être partiellement redéployés.

Mobilités contraintes pour les ouvriers

L’industriel promet un reclassement aux ouvriers de production, pas à tous les personnels administratifs et des bureaux d’études.  Hors production, de 380 à 460 salariés risquent d’être licenciés en France, pour moitié en Vendée. Sans compter les ouvriers qui refuseront les mobilités contraintes, comptabilise Morgane Mao, représentante FO sur le site de Saint-Hilaire-de-Riez.

La négociation du plan de mobilité promet d’être le point épineux, les syndicats exigeant des mesures d’accompagnement incitatives (prime de déplacement, de déménagement, etc), pour préserver le maximum d’emplois. La difficulté est que beaucoup de salariés ont un contrat de travail qui ne les rattache pas à un site en particulier. La notion de distance raisonnable doit être précisée. Les salariés travaillant à Noirmoutier devront passer plus de deux heures sur la route dans la journée, s’ils sont affectés du côté de La Roche-sur-Yon !, explique la représentante FO.

Les parties ont jusqu’au 18 janvier 2021, pour trouver un accord. Déjà ouvert sur les sites concernés, un point d’information-conseil va recueillir, jusqu’à fin décembre, les souhaits de mobilité des salariés.

La version durcie d’une réorganisation déjà dans les tuyaux

Cette restructuration, que la direction motive par une baisse des volumes liée à la crise, est une version durcie de la réorganisation devant initialement être présentée au printemps, dans le cadre d’un virage stratégique. Le groupe de nautisme l’a finalement présenté en juillet : en substance, il s’agit d’une réduction du nombre de marques (de 12 à 8) et de modèles (de 180/200 à 120/130) assortie d’une spécialisation des sites (appelés à devenir multi-marques) dans une catégorie de bateaux, pour gagner en efficience, délais, investissements et baisser les coûts de structure.  Depuis des mois, des rumeurs parlaient d’une mise sur la sellette du site de Challans, commente Philippe Rocheteau, à l’UD FO de Vendée.

Si le leader mondial du bateau à voile (et numéro deux mondial des bateaux à moteur) annonçait en juillet une chute de 17,3 % de son chiffre d’affaires 2019-2020 (sur les neuf premiers mois de l’exercice) et pronostiquait un repli de 16 à 18 % sur le plein exercice, il compte néanmoins rester profitable. Le groupe est solide financièrement, affichant plus de 600 millions d’euros de fonds propres (à fin février), 300 millions d’euros de lignes de crédit confirmées et non tirées, auxquelles s’ajoute un Prêt garanti par l’État de 120 millions d’euros. Et ce, sans endettement net.

Projet d’accord de performance collective

Pour passer la crise, Beneteau compte sur la signature d’un accord d’activité partielle de longue durée (APLD), sur deux ans, et d’un accord de performance collective (APC). Ce dernier a un air de déjà-vu. Après la crise de 2008-2009, qui avait donné un coup de frein brutal à l’activité, les salariés ont subi d’importantes réductions salariales, rappelle Morgane Mao.

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