>Histoire

20 / 03 / 2021

« La société sans école » 4ème  partie.

Les ministres Véran et Blanquer continuent leur travail de sape. Le premier a adressé une lettre rendant les personnels hospitaliers responsables de la propagation de la pandémie. Mieux vaut ne pas commenter.

Le chef de la Vème République a recruté pour aider à « repenser nos dogmes économiques » une gloire du FMI, un certain Olivier Blanchard, formaté comme le président par les jésuites du lycée la Providence d’Amiens ; du solide ! Le personnage a une idée très personnelle des difficultés actuelles du système hospitalier : « C’est très difficile de convaincre les hôpitaux d’avoir trop de lits, inoccupés,  au cas où … de mettre de l’argent de côté au cas où … » (Déclaration à l’émission d’ARTE, 28 minutes le 12 mai 2020) ; Donc, s’il y a eu 100 000 milles suppressions de lits depuis vingt ans, 7500 ces deux dernières années, ce serait la grande faute des « hôpitaux », mais pas des gouvernements … charlatan !

Quant à Blanquer, il continue imperturbablement son œuvre de détricotage du statut de la fonction publique telle qu’annoncée devant ses amis jésuites du Collège des Bernardins. (Sous contrôle d’un représentant de l’OCDE). Son tout nouveau collègue italien soutenu par les débris des partis de » la « gauche » à l’extrême droite a annoncé : « l’école d’avant, c’est terminé. Nous avons tenté l’école à distance ; cela va continuer après la pandémie … »

Autrement dit, la « société sans école » par la grâce du virus providentiel.

En quelques mots, l’œuvre des huit derniers ministres.

On verra la continuité des politiques.

Luc Ferry (ministre de mai 2002 à mars 2004) succède à J. Lang. Ferry était président du Conseil national des programmes scolaires dès 1994 … Son dada – tous les ministres en ont un – c’est : « le socle commun de connaissances », autrement dit une égalisation vers le bas. Notre philosophe a écrit « une lettre à tous ceux qui aiment l’école ». On y lit ceci :

« 10. Accomplir la décentralisation, permettre aux établissements d’avoir une plus grande autonomie de gestion et les inviter à mettre en place des chartes de qualité. Il faut incarner notre service public, le faire descendre au bon niveau de responsabilité où il trouve son efficacité véritable. Nous expérimenterons une plus grande autonomie de gestion qui devra permettre aux établissements de prendre des engagements (en matière d’accueil des parents, d’orientation des élèves, de formation continue des adultes, de lutte contre la violence, etc.) et d’y répondre dans un esprit de responsabilité. L’autonomie des établissements pourrait être à cet égard la clé de toutes les autres réformes ».

Sinon, rien de concret ; le ministre sait parler longuement de l’illettrisme, de la violence à l’école … ça occupe les gazettes.

Notons que le personnage a déclaré récemment à propos de la « violence des gilets jaunes » : « Les policiers, qu’ils se servent de leurs armes, une bonne fois, ça suffit ! On a la quatrième armée du monde ; elle est capable de mettre fin à ces saloperies ». Le style, c’est l’homme.

François Fillon prend la suite. (Ministre de l’EN de mars 2004 à mai 2005). Il fait adopter une loi d’orientation de 14 propositions.

« Comme tous les grands textes législatifs sur l’Éducation nationale, cette loi d’orientation sur l’École s’inscrit dans une certaine continuité historique mais engagera aussi des inflexions décisives. Continuité historique puisque la loi s’inscrit dans le grand mouvement initié avec l’École de Jules Ferry mais entré progressivement dans les faits après-guerre avec le plan Langevin-Wallon de 1946, la réforme Haby de 1975 et la loi de 1989 qui fixe l’objectif de 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat … »

« Dans le prolongement de la loi Jospin » … l’essentiel est dit.

Ce que contient la loi Fillon :

« Article 34 : dans chaque école et établissement scolaire public, un projet d’école ou d’établissement est élaboré par les représentants de la communauté éducative. Le projet est adopté par le conseil d’école ou le conseil d’administration. » La loi des usagers s’applique à la « base ».

Article 48 : « La liberté pédagogique de l’enseignant s’exerce … dans la cadre du projet d’école … » autrement dit, l’enseignant est l’employé du conseil d’école, de la sainte communauté éducative. Il ne peut encore être purement et simplement renvoyé … tant que subsiste le statut national.

Article 16 : « A tout moment de la scolarité obligatoire … le directeur de l’école … peut proposer aux parents de mette en place un Projet Personnalisé de réussite Educative …  le PPRE fera l’objet d’un document (contrat) qui sera signé par les parents de l’élève, le directeur de l’école, le maître de la classe précisant les dispositifs de soutien mis en œuvre pendant le temps scolaire et le cas échéant ceux qui seront proposés à la famille en dehors du temps scolaire … » La loi transfère à chaque enseignant qui signe « un contrat » ! et la responsabilité de faire face à toutes les situations avec une obligation de résultat, une pression permanente, un contrôle ininterrompu.

Le système est d’autant plus pervers que les structures de l’enseignement spécialisées sont progressivement détruites et que la loi d’intégration systématique des enfants handicapés (2005) place de fait, des milliers d’enseignants dans des situations où l’enseignement véritable devient de plus en plus problématique. A certains enseignants, trop isolés, qui n’en peuvent plus, certains « chefs » intermédiaires, plus zélés que la moyenne, conseillent : « Si vous ne savez pas faire, changez de métier ! ».

L’article 35 veut faire des directeurs d’école des relais dociles des « réformes ». Depuis des années,  les ministres tentent de lier la question de la direction d’école aux changements dits « structurels ». Il est question de faire de l’instituteur chargé de direction un chef d’établissement, vulgaire employé des EPEP, (Etablissements publics d’Enseignement Primaire). Le SNUDI-FO mobilise l’ensemble des personnels. « Le directeur doit être le garant du bon fonctionnement de l’école, de sa neutralité, de sa laïcité … il doit avoir les moyens de préserver ces principes, vis-à-vis des groupes de pression les plus divers …d’assurer la liberté pédagogique individuelle de chaque enseignant ».

Les « autogestionnaires » pieux divers, les corps intermédiaires, UNSA et CFDT, la direction de la FSU, cherchent au contraire à imposer leur conception totalitaire : l’enseignant doit se soumettre à la communauté éducative sinon …

Le très réactionnaire institut Montaigne, présidé à l’époque par le patron d’AXA, Claude Bébéar soutient la loi Fillon. Il publie même un rapport intitulé « vers des établissements scolaires autonomes » :

« Il faut donner aux chefs d’établissement la possibilité de recruter leurs collaborateurs … » sous contrôle des instances tripartites, bien sûr.                                                                                                       

La loi scélérate Fillon a été adoptée selon la « procédure d’urgence ».

Ce ministre, pas plus que ceux d’avant, ne veut négocier avec les syndicats sur les revendications des personnels. Il prépare déjà avec ses complices préférés de la CFDT, de nouvelles attaques contre nos retraites …

Position de FO.

Pour FO, la loi Fillon de 2005, le socle commun de connaissances, de compétences et de culture répond à une logique purement économique qui s’avère préjudiciable aux personnels et à l’instruction des élèves.
Le ministère lance une consultation pour faire approuver un dispositif qui met en péril la qualité de l’enseignement auquel ont droit les élèves et qui représente une attaque sans précédent contre le statut, les conditions d’exercice et la rémunération des enseignants.
Pour Force Ouvrière, l’école du socle ne doit pas se substituer à l’école de la République. Cette position est celle de la confédération Force Ouvrière et de sa fédération de l’enseignement, la FNECFP FO. Elle l’a défendue d’une manière constante dans toutes les consultations et toutes les instances où elle a été amenée à s’exprimer : CSE, CTM …

Gilles de Robien est ministre de juin 2005 à mai 2007.

Le 8 novembre 2005, le ministre procède à l’instauration d’un Haut conseil de l’Education. La Vème république raffole de ces bidules.  « C’est sous les auspices des pères fondateurs de l’Ecole – Condorcet et Jules Ferry que je souhaite placer ces travaux … » Voilà une affirmation bien téméraire. Il précise : « Le HAUT Conseil a pour mission d’aider le gouvernement » à mettre en place le « socle commun de connaissances » de la loi Fillon.

L’évaluation par compétences en voie d’acquisition

Parmi les personnalités citées, admises à penser à l’école du futur, de Robien s’attarde sur Michel Pébereau, président du Conseil d’Administration de BNP-Paribas … qu’il a quittée en vantant «  une formidable mobilisation de l’ensemble des collaborateurs de la banque ». L’homme est aussi parrain du Collège des Bernardins. On l’a compris, avec ce ministre-là, les contre-réformes vont se poursuivre : Socle commun, « réformes » des ZEP à moyens constants, suppressions massives des postes aux concours des CAPES et agrégation (loi sur les bienfaits du colonialisme …)

Les  pédagogistes pieux, situés à « gauche » (ou à « l’extrême » …) doivent pourtant trouver quelque chose à redire. C’est l’inévitable Meirieu qui s’en charge en exigeant la suppression d’une heure de français et d’une heure de mathématiques en seconde pour nourrir … les TPE.

Avec la LOLF, loi organique relative aux lois de finance imposée en 2001 par Jacques Chirac et Lionel Jospin, le gouvernement dispose d’un outil efficace pour désosser le service public, « dégraisser le mammouth » comme disait C. Allègre.

Changement de gouvernement ou pas, la FNEC FP FO maintient le cap des revendications et se renforce. Un ministre avait prétendu ramener la fédération à 2 % ; c’était la condition nécessaire pour que gouvernements de droite ou de gauche parviennent à leurs fins.

 

Xavier Darcos est ministre de mai 2007 à juin 2009.

Sans surprise le ministre Darcos poursuit la politique précédente. La FNEC FP FO met en garde :

« Le mardi 16 décembre, le ministre présentera publiquement la nouvelle seconde : il maintient sa politique et ses décisions, il maintient les fermetures de postes, il maintient les décrets Darcos, l’annualisation d’une partie de l’horaire des professeurs des écoles, la suppression de 2 heures de cours aux enfants, il maintient sa réforme du lycée, les 3 heures « d’accompagnement » obligatoires, la diminution des horaires de cours, il maintient la réforme du baccalauréat professionnel…

 La FNEC FP-FO a proposé hier, à l’ensemble des fédérations syndicales de s’adresser ensemble et solennellement au Ministre pour lui demander l’abandon de ses réformes. La FNEC FP-FO a confirmé que c’est la grève, la grève pour gagner et non les journées d’action à répétition ni les « actions originales » que les personnels veulent pour obtenir satisfaction ». (12 décembre 2008).

Les journées d’action « originales » peuvent seules lui sauver la mise. Le ministre y croit.  

X. Darcos enfonce le clou et propose la publication des résultats des évaluations de CE1 et CM2 sur internet afin que les parents puissent effectuer leur choix en toute connaissance de cause. Il préconise aussi des stages de remise à niveau pendant les congés scolaires, un dispositif voué à l’échec.

 Le patron des réformateurs pieux, Meirieu, soucieux de promouvoir le « bien commun » s’adresse à M. Darcos en décembre 2008. La colère monte aussi bien dans les écoles, que dans les collèges et les lycées et ça l’inquiète :

« L’Éducation nationale me semble gravement ébranlée : l’ampleur du désarroi des uns et la violence de la colère des autres me paraissent très largement inédites et infiniment préoccupantes ». Peut-être le spectre de la grève générale ?

Passé maître en enfumage, il assène : « Tout a été dit, depuis plusieurs mois, sur les dangers que faisaient courir à notre système éducatif les réductions budgétaires et les suppressions de postes déjà effectuées ou à venir ». 

Les réformateurs pieux n’ont peur de rien ; sauf de la grève, bien organisée, pour gagner.

 

Luc Chatel est ministre de juin 2009 à novembre 2010.La comédie continue.

FO : les chiffres qui tuent.

« Le ministre a lancé le 1er juin une vaste opération de communication dans les médias pour faire croire à l’opinion que son administration est un vivier d’embauches alors qu’on y supprime des dizaines de milliers d’emplois depuis 2007.

La belle affaire! «L’éducation nationale recrute 17 000 personnes. Pourquoi pas vous?». Voilà comment à travers une vaste campagne de publicité lancée le 1er juin dans les médias (presse, radio, web) et pour un coût de 1,3 million d’euros, le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, espère faire oublier que, dans son administration, on supprime plus de postes qu’on en crée. 

« Conformément à la règle gouvernementale de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, les 16.000 suppressions d’emploi d’enseignants restent bel et bien inscrites au programme de rigueur à la rentrée 2011 (comme en 2010 et probablement en 2012). À la rentrée prochaine, elles devraient correspondre au non-remplacement de la moitié des 33.000 départs en retraite de profs. Enfin… presque. Car, comme l’a rappelé le quotidien La tribune, «le nombre d’admis aux concours d’enseignant n’a eu de cesse de baisser depuis 2005: 11.600 sont ouverts en 2011, contre 15.223 en 2009, 17.928 en 2008 et 25.515 en 2005». En fait, pour arriver à ses 17.000 recrues en 2011, le ministre a compté aussi les agents administratifs et les personnels de santé scolaires (infirmières, psychologues). Le tour de passe-passe des communicants du ministre consiste donc à transformer le remplacement partiel des départs en retraite en une grande opération de recrutement. 

 «Pas moins de 100 000 postes ont été supprimés depuis 2007, dont 65.000 postes d’enseignants», souligne le Syndicat National FO des Lycées et Collèges qui s’inquiète également de savoir si M. Chatel allait «embaucher» les 17 000 personnels pour la rentrée prochaine «sous forme de recrutement statutaire en offrant des postes au concours ou sous forme de « job-dating »». Une référence à l’initiative du rectorat de Paris qui, en lien avec Pôle Emploi, avait organisé le 26 mai dernier une opération de recrutement de contractuels non formés sur des missions d’enseignement et d’éducation… afin de combler le manque de professeurs et de CPE remplaçants dans la capitale. Environ 500 personnes s’étaient ainsi massé devant la porte de l’agence Pôle Emploi du boulevard du Montparnasse, dans l’espoir d’être reçus par des inspecteurs d’Académie chargés de leur faire passer un entretien en vingt minutes chrono. «Un « vivier » de précaires, corvéables à merci, appelés à tous moments (un jour, deux jours ou une semaine), à pallier la pénurie de professeurs qui ne sont plus recrutés statutairement».

 Notre ami Meyrieu trouve pourtant que « le ministre ne manque pas de bonnes intentions » ; hélas, hélas s’inquiète son collègue T. Cadard du SGEN-CFDT : « Chatel aura beaucoup de mal à mobiliser des moyens nécessaires à l’accompagnement de la réforme des lycées ».

Cet individu a été recasé au CESE où il réfléchit avec le patronat aux mérites infinis du « numérique ».

Vincent Peillon est ministre de mai 2012 à avril 2014.

INTERVIEW DE BERNARD KUNZ, SECRÉTAIRE NATIONAL DU SNLC : FO EN ORDRE DE BATAILLE CONTRE LA « RÉFORME PEILLON »

 « Le 5 décembre dernier, le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, a rendu publics le texte de son projet de «loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école» ainsi que celui de son projet de décret sur les « rythmes scolaires ». 
Ces textes confirment l’attaque en règle contre l’enseignement primaire et secondaire dénoncée par FO sitôt dévoilés par le ministre les objectifs de sa (contre) « réforme ». FO n’avait d’ailleurs pas attendu que les projets de textes ministériels fussent définitivement « bouclés » pour mobiliser ses adhérents et alerter les personnels.

 

L’Ouest Syndicaliste : Vincent Peillon vient de dévoiler son projet de loi de programmation pour «refonder l’école». Quelles orientations faut-il en déduire de la part du ministre ?

Bernard Kunz : Si le terme d' »école du socle » n’est pas employé, le socle fondamental de connaissances et de compétences imposé par la Loi Fillon de 2005 demeure, auquel on a rajouté le terme de « culture ». En réalité, il s’agit toujours de regrouper l’école primaire et le collège, (du CP à la classe de 3ème), dans la mesure où ces deux structures scolarisent l’ensemble de la classe d’âge.

Une politique de cycles sera mise en place, en liant, par exemple le CM2 à la classe de sixième. Au nom des « enseignements communs », les professeurs des écoles pourraient assurer certains enseignements au collège, tandis que les professeurs du secondaire pourraient intervenir à l’école primaire.

Le projet implique la création d’un « conseil école-collège » au sein des établissements. Il s’inscrit clairement dans la territorialisation de l’école qui devrait voir le jour avec l’acte III de la décentralisation.

L’O.S. :Pourrais-tu préciser ici en quoi la loi Peillon aggravera la loi Fillon ?

Bernard Kunz : La loi d’orientation telle qu’on nous la présente se situe dans le droit fil des réformes antérieures, en les amplifiant. Si, au départ, le socle était présenté comme adossé aux programmes et aux champs disciplinaires traditionnels, il devient, un ensemble de compétences vagues, qui visent progressivement à détacher les enseignements de la transmission du savoir.

Cela risque de se traduire –et c’est probablement un objectif– par l’abandon de la notation chiffrée et la fin des programmes tels que nous les connaissons, puisque ces derniers cesseront d’être définis dans le cadre de l’année scolaire. Cela ne saurait se réaliser qu’au détriment de nos élèves…

Quant aux professeurs, il est bien évident que les évolutions sous-jacentes ne manqueront pas de mettre à mal leur statut. Les obligations de service risquent de se voir annualisées pour s’adapter aux impératifs des nouvelles structures. La bivalence, voire la polyvalence, pourraient se voir imposées, au motif d’une meilleure adaptation aux élèves.

Naturellement, l’ensemble ne manquera pas de s’accompagner, outre la dénaturation de la mission des enseignants, d’une augmentation massive de leur charge de travail et d’un allongement de leur temps de présence au sein des établissements. Tout cela entraînera la disparition de la liberté pédagogique individuelle… Bref, il s’agirait de la négation totale de la fonction pour laquelle nous avons été recrutés, par le biais de concours disciplinaires de haut niveau.

L’O.S. :Les conséquences de cette réforme se limiteront-elles au seul collège ?

Bernard Kunz :
Certes non, car le socle et sa nouvelle définition entraîneront la déconstruction progressive de toute l’architecture du système éducatif français. A travers la territorialisation, tout d’abord : le transfert de l’orientation et de la carte des formations professionnelles en témoignent. L’école organisée par et autour du socle se répercutera, ensuite, sur le lycée, qui devra s’adapter à l’accueil d’élèves issus de la nouvelle structure. Bien sûr, le baccalauréat sera affecté. Plusieurs « spécialistes » ont d’ores et déjà parlé de « lycée à la carte ». Le statut des personnels, enfin, se verra là aussi menacé, puisqu’il s’agira, progressivement, de relier les dernières années du lycée aux deux premières années d’université, voire à la troisième… On distingue bien, derrière les projets ministériels tels qu’ils se présentent à travers le projet de loi de « refondation », une volonté de rompre avec le modèle scolaire républicain, fondé sur les savoirs disciplinaires et la volonté de les transmettre à tous.

Cette démarche aboutira à remplacer le savoir par un simple « kit de survie », sorte de smic culturel fondé sur des « compétences » floues adaptées aux exigences du marché, purement utilitaires et conformes aux exigences de la mondialisation ».

Le combat ne fait que commencer ! »

L’incomparable Philippe Meirieu a décelé dans la nouvelle réforme « un renversement salutaire de perspectives ». Renversant, en effet.

 Benoît Hamon est ministre du 2 avril 2014 au 25 août 2014, pendant les congés d’été.

Direction d’école : l’humour n’interdit pas les revendications

Najat Vallaud-Belkacem est ministre d’août 2014 à mai 2017.

Madame la ministre et François Chérèque (SG de la CFDT et retraité) en mission gouvernementale pour s’occuper des pauvres, victimes de la politique d’austérité de la CFDT depuis le « tournant de la rigueur » de 1982.

Madame la ministre s’intéresse aux collèges ; à sa façon. FO HEBDO revient ici sur l’essentiel :

« Si elle voyait le jour, la réforme de la ministre Najat Vallaud-Belkacem ne serait jamais que la dixième depuis la création du collège unique en 1975. Une simple réforme de plus ? Pas si sûr.

Pas moins de cinq syndicats, à commencer par FO, ont appelé à la grève le 19 mai pour obtenir le retrait du projet de réforme du collège. Qu’entraînerait-elle ?

À l’heure actuelle, les élèves de 6e n’ont déjà plus que 25 heures d’enseignement disciplinaire (contre 27,5 en 1972), dont 1 heure et demie seulement en demi-groupes (contre 10 heures en 1972), temps pourtant précieux pour les travaux pratiques et le soutien. À ces heures d’enseignement disciplinaire s’ajoutent 2 heures d’« accompagnement personnalisé », jamais aussi peu personnalisé en réalité puisqu’il s’effectue dans des classes entières de plus en plus surchargées et sans forcément de lien direct avec les matières (méthodologie, prise de notes…).

Le projet actuel ne prévoit plus que 23 heures de cours disciplinaires et 3 heures d’accompagnement personnalisé pour les 6e. Le volume d’heures d’enseignement disciplinaire baisserait aussi en 5e, 4e et 3e. L’enseignement des langues diminuerait par exemple de 108 heures au total sur les quatre années.

Inédit : des programmes variables d’un collège à l’autre

Par ailleurs, l’enseignement du grec et du latin en tant qu’options dotées de 2 heures spécifiques, en plus du reste de l’emploi du temps, serait supprimé. Il devrait désormais être organisé dans le cadre de l’horaire global, c’est-à-dire au détriment des autres matières. Il pourrait aussi être dilué dans le cadre d’un « enseignement pratique interdisciplinaire » (EPI) autour d’un des huit thèmes définis par le ministère : « Langues et cultures de l’Antiquité »… À condition que l’établissement offre cette possibilité.

Pour la première fois en effet, les programmes de la 5e à la 3e ne seraient plus seulement déterminés nationalement, mais aussi localement, établissement par établissement. Chaque collège devrait consacrer 20 % de l’emploi du temps aux EPI, dont le contenu devrait être déterminé par son conseil d’administration. Certains thèmes au programme deviendraient facultatifs, au choix du collège, comme, en histoire, celui de l’étude de la « société et des cultures au temps des Lumières ». Enfin, le nombre d’heures consacrées à chaque matière ne serait plus fixé nationalement par niveau de classe (pour la 5e, la 4e, la 3e), mais modulable sur l’ensemble des trois années du cycle en fonction de ce que déciderait le conseil d’administration du collège. Par exemple, certains collèges pourraient proposer moins d’heures d’histoire en 5e, mais se « rattraper » en 4e ou en 3e. Ou l’inverse. Et tant pis pour ceux qui déménageront en cours de scolarité. 

Décryptage : Vous avez dit liberté pédagogique ?

Selon le ministère, la réforme accroît la liberté pédagogique « donnée aux équipes éducatives ». Jacques Paris, du syndicat FO des lycées et collèges, explique : « La liberté pédagogique est une liberté – individuelle – sur la manière de transmettre les connaissances dans le cadre de programmes nationaux. » En revanche, la réforme augmente bel et bien le pouvoir des conseils d’administration présidés par les chefs d’établissement, dans lesquels siègent aussi les représentants des parents d’élèves et des élus locaux et à qui il reviendra désormais de déterminer une bonne part du contenu des programmes ».

Conclusion.

Pendant que les politiques s’évertuent avec une remarquable continuité à affaiblir le service public, à nier autant que possible la mission fondamentale de l’école, instruire les jeunes générations, les fonds publics continuent d’être versés, toujours aussi généreusement, aux établissements privés, confessionnels essentiellement.

Pour y mettre un terme, le mieux est de ne pas rester isolé et de se syndiquer, de rejoindre la confédération CGT-FO et ses syndicats de l’enseignement.

Le patronat appelle les syndicats à se « redéfinir », à prendre en charge « l’intérêt général » à « co construire », (à la suite de la CFDT et quelques autres) à s’engager dans la voie d’un « pacte social »

En 1940, les militants syndicalistes ont su dire NON, NON à la CHARTE DU TRAVAI de Belin.

En 1969, la CGT-FO a largement contribué à la victoire du NON. NON à la CHARTE du TRAVAIL  de De Gaulle.

En 2005, avec le traité constitutionnel « européen », c’est encore le corporatisme qui a été mis en échec.

En 2021, les enjeux restent globalement les mêmes : intégration corporatiste à l’Etat ou indépendance syndicale. NON à la nouvelle CHARTE du TRAVAIL !

Seul le rapport de force compte.

Paris le 9 mai 2019, manifestation de la fonction publique. Pour l’augmentation des salaires, la fin de l’austérité, la défense des garanties statutaires … FO, UN SYNDICAT ? PAS UN PARTI !

JM mars 2020

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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