>Histoire

22 / 01 / 2025

La farce Mendès France.

François Bayrou a conclu son homélie devant l’assemblée par une référence à Pierre Mendès France ; sans doute parce ce qu’il se considère avec son idée révolutionnaire de « conclave » comme un digne continuateur de la politique de PMF.

Il est vrai que PMF était lui aussi partisan de l’association capital-travail, c’est-à-dire de cette doctrine politique qui s’appelle le corporatisme.

En avril 1944, il est ministre de l’économie d’un gouvernement de Gaulle d’union nationale. Il veut imposer un plan d’austérité brutal. Ce n’est pas encore dans l’air du temps. Il démissionne. 80 ans plus tard, le journal de la finance et des parasites, l’OPINION, note : « le gouvernement présente une batterie d’amendements au Sénat afin de tenter de diminuer les dépenses de l’Etat pour compenser le relâchement de l’effort sur les collectivités locales et la Sécurité sociale … » sécu qui n’existait pas encore en avril 1944 ; sauf dans le projet du camarade CGT, Georges Buisson, « père » de la sécu, décédé le 31 janvier 1946.

PMF, un modèle ? Vraiment ?

Nous republions un extrait de la brochure éditée par l’Union départementale CGT-FO de Loire-Atlantique à l’occasion du cinquantenaire de mai 68, « mai juin 68, dix ans, ça suffit ! ».

En conclusion nous affirmions : « Il n’y a pas de corporatisme acceptable, ni de droite (ou d’extrême droite, ni de gauche ou d’extrême gauche). Il n’y a pas de compromis possible avec ceux qui considèrent que l’entreprise est une communauté de destins ». Notre confédération, notre CGT-FO saura, à n’en pas douter confirmer lors de son congrès confédéral d’avril 2018, les orientations fondamentales qui sont les siennes depuis l’origine du

syndicalisme authentique, les orientations définies dès l’origine par le camarade Pelloutier ». Ni corporatisme de droite, ni de gauche, ni du « centre » puisque le 1 er ministre considère être un éminent représentant du « centre »*.

Extraits de la brochure et brefs commentaires.

« 27 mai 1968, l’opération avortée : le meeting de Charléty.

Alors que le 1 er ministre Pompidou tente à Grenelle de stopper les grèves, les partisans pluriels de la gauche rénovée d’alors tentent d’assurer la continuité de l’Etat quelque peu malmené ». Il s’agit d’assurer la fameuse « stabilité ».

« C’est Eugène Descamps, le leader de la CFDT qui orchestre avec Michel Rocard toute l’opération. Le schéma est simple. Il faut, en cas de vacance du pouvoir assurer la transition démocratique qui permettra de mener les vraies réformes et, cette fois, de les mener jusqu’à leur terme ; ce que De Gaulle (partisan d’un corporatisme vieillot) s’avèrerait incapable d’assumer.

Il s’agit de réunir au stade Charléty tous ceux qui peuvent s’inscrire dans le cadre de la nouvelle Charte du Travail qui imposera la conciliation des classes et la « paix sociale ».

« Paix intérieure et paix sociale » ! comme disent certains aujourd’hui.

« L’homme providentiel, il en faut toujours un (ou une), c’est Pierre Mendes France dont on se rappelle les prétentions, dès 1962, à convertir l’UD CGT-FO 44 aux vertus du PLAN dit, « démocratique ».

Son programme … se résume dans la bible des « rénovateurs » de l’époque, la république moderne publiée fin 1962 ».

« La république moderne ».

Cet ouvrage contient un chapitre consacré au rôle des syndicats, selon PMF. C’est assez simple.

Conformément à la doctrine des encycliques sociales et aux recommandations des différents conclaves, (depuis au moins, 1891), les syndicats sont tenus de respecter les Pouvoirs établis selon la volonté de la Providence et renoncer à la défense des intérêts particuliers des salariés, des travailleurs, de la jeunesse … au nom de l’intérêt général. Les cléricaux précisent : et du bien commun.

Bayrou-le-preux-de-Pau croit lui aussi que partis et « partenaires sociaux » doivent concourir à l’intérêt général.

Page 93, PMF écrit : « Une seconde assemblée sera conçue de manière à représenter les groupes sociaux et les intérêts professionnels, forces nouvelles auxquels l’Etat doit reconnaître un rôle ». Forces nouvelles tenues de « participer au fonctionnement de l’Etat ». Le néo « socialiste » Marcel Déat réclamait dans les années 30 la même « réforme ». Il finira 4ème et dernier ministre du travail de Pétain. En 1945, il s’enfuit en Allemagne puis trouve refuge dans un couvent, en Italie.

Bien sûr, tous les partisans d’une Chambre des corporations ne finissent pas obligatoirement comme Déat, à l’abri, dans un couvent.

Auxiliaires disciplinés, soumis, les syndicalistes seraient autorisés par la « république moderne » à bavarder, autant qu’ils le souhaitent mais devraient faire avaler aux classes exploitées la politique des « industriels », c'est-à-dire des capitalistes. Tel est le triste sort des corps intermédiaires ; pratiquer une méprisable danse du ventre pour espérer, bêtement, obtenir les faveurs des « élites », des maîtres.

Mais bien sûr, personne n’est obligé de se soumettre.

« Soyez résolus de ne plus servir, et vous voilà libres ! ». (Etienne de la Boétie, discours de la servitude volontaire, 1949.)

L’association capital-travail mille fois recyclée.

« PMF n’a rien inventé. Ses « propositions » s’inscrivent directement dans la continuité des « uriagistes » rassemblés en 1945 autour d’Hubert Beuve-Méry », le fondateur du journal le Monde.

Les habitués de ce site savent que HBM était à Uriage, jusqu’en décembre 1942, le chef idéologue formateur des cadres du régime corporatiste de Vichy ; Beuve-Méry dont le modèle était le Portugal du très fascisant dictateur, Salazar.

Mais peut-être PMF n’a-t-il que peu à voir avec tout ceci ?

Il écrit : « Promotion du syndicalisme. Le trait dominant de la psychologie de maints dirigeants est fait de cette farouche volonté d’indépendance, non seulement face aux employeurs (privé et public), non seulement face aux partis mais aussi face au régime économique existant … » comme les uriagistes de 1945, PMF déplore que les temps ne soient pas venus pour : « un syndicalisme unique, rénové, rassemblé et moderne ». Un syndicalisme qui « co-construit » – en collaboration affichée ouvertement avec le patronat, c’est encore mieux, tant qu’à faire – au nom de la recherche effrénée du « consensus ». 

Nous écrivions : « En acceptant le terrain de la co-législation, les syndicalistes s’auto détruiraient … comme l’ont fait ceux de la tendance « syndicat » de Belin en 1940 ».

En 1940, le N° 2 de la CGT qui animait la fraction, « syndicat » anti syndicale devint ministre du travail de Pétain. C’est lui qui élabore la Charte du travail et dissout la CGT comme confédération, la confédération, mais pas les syndicats d’entreprise.

Conclusion : résistance ouvrière, hier et aujourd’hui.

PMF se plaint : « Les organisations ouvrières les plus combattives ont manifesté une réelle méfiance à l’égard des accords d’entreprise considérés, non sans raison parfois, (quel aveu !) comme des pièges paternalistes ». PMF penche pour des accords d’entreprise se substituant aux accords de branches et conventions collectives jugés trop « rigides ». Classique.

« PMF pointe du doigt la question cruciale de la volonté patronale d’imposer l’inversion de la hiérarchie des normes (cf article 2 du projet de loi El Khomri-Macron-Valls). Il a l’audace d’écrire : la revendication la plus importante aux yeux de toutes les centrales ouvrières, concerne aujourd’hui la reconnaissance de la section syndicale d’entreprise ». Mensonge grossier ! »

C’était en mai 68, la « revendication » centrale de la CFDT et, hélas, d’une partie de la direction confédérale CGT. « En bas, la section « syndicale » d’entreprise ; en « haut », les élites qui, dans des bidules intégrationnistes divers, tirent les ficelles.

Pour nous, c’est NON !

*En Allemagne, en 1933, le parti du « centre », le parti catholique, vote les pleins pouvoirs à Hitler.

Tous les députés du « Centre », comme un seul homme … et bénissent par là-même, la guerre à venir. Notons qu’au cœur de la bête, aux USA, le plus éminent représentant des capitalistes affiche maintenant fièrement sa fascination pour le IIIème REICH. Certains y voient une « maladresse ». En 1938, le plus éminent capitaliste US, Henry Ford, avait été décoré de l’ordre de la Croix de l’Aigle, la plus haute distinction national-socialiste réservée aux étrangers. Continuité …

JM. 22-01-2025.

chaud ! chaud ! chaud !

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