Loire Atlantique 10 / 01 / 2020
Les fonctionnaires ne sont pas les seuls touchés,
les salariés du secteur privé ne sont pas exonérés.
Force Ouvrière vous donne des explications
et les raisons de dire NON au projet Macron
NON A LA RETRAITE PAR POINT !
A l’aide du tableau ci-inclus, prenons le projet Macron / Philippe (surligné en bleu), la retraite sera calculée sur la totalité de la rémunération de la carrière selon la formule 10 € cotisés donnent 1 point.
L’exemple de ce salarié, ayant commencé a travailler à 21 ans le 1er janvier 1975 pour un salaire mensuel de 1104.17 € pourra partir en retraite au 1er janvier 2019, ses 64 ans accomplis, avec un revenu mensuel de 2063.02 € fin 2019. Au bout de 43 années d’activités ininterrompues – ce qui est rare – la totalité de ses revenus, en commençant avec un salaire annuel, converti en euro, de 113250€ et finissant à 24756.24 € le 31 décembre 2018, sera de 848453.84 €.
Le taux évoqué des cotisations s’établirait à 28,12% mais seulement 25,31% seront pris en compte pour le calcul de la retraite (15,19% employeur – 10,12% salarié). La différence des 2,81% irait alimenter un fond de garanti et baisserait d’autant le salaire mensuel. Notons qu’actuellement le montant des cotisations est de 25,62% (15,17% employeur – 10,45% salarié).
25,31% sur les 848453.84 € donnent 214743.67 € de cotisations globales.
10 € cotisés donnent 1 point. Le nombre de points acquis sera donc de 21474
La valeur du point, selon le projet, est évalué à 0,55 €. Par la suite, tout dépendra de la valeur du point décidée par la loi de finances voté tous les ans par le gouvernement. Les partenaires sociaux seraient consultés ! (sic).
Une décote définitive de 10% à 62 ans, du fait de l’âge d’équilibre à 64 ans ;
Majoration de 5% par enfant pour le père OU la mère au lieu des 8 trimestres actuellement.
Pour les périodes de maladie supérieures à 30 jours et pour les congés maternité : positionnez le salaire de l’année précédente au prorata de la période de maladie sur l’année.
Pour les périodes de chômage indemnisé, le montant de l’indemnisation est calculé selon les mêmes paramètres que décrits ci-dessus.
La retraite annuelle (Macron) serait donc de 11810.70 € soit 984.23 € par mois ( 848453.84 € x 25,31% x 10% x 0,55 € divisé par 12) au 1er janvier 2019. Sans parler des décotes de 10% pour un départ à 62 ans et de 5% pour un départ à 63 ans.
Conditions de départ : avoir 64 ans et en fonction de ce que l’on aura cotisé. Il n’y a plus de trimestres !
De plus, avec ce projet, il n’y a plus de retraite complémentaire AGIRC / ARRCO. Le gouvernement va t’il nous piquer les 70 milliards de réserve de ces caisses !!?
Actuellement, pour cet exemple, ce salarié ne cotise qu’à l’ARRCO.
Calcul surligné en vert dans le tableau
Chiffres en rouge, 25 meilleures années : – Actuellement, la retraite, pour le même exemple et pour un départ à 64 ans, est de 1332.75 € (régime général) (799649.70 € divisé par les 25 ans = 31985.99 € x 50% = 15992.99 € divisés par 12 mois = 1332.75 €) + 330.03 € (arrco) pour 3115 points obtenus fin 2018 x 1,2714 € (valeur actuelle du point) soit une retraite totale de 1662.78 € pour un départ en janvier 2019 sans compter sur les éventuelles revalorisations.
Le salarié peut partir à 62 ans (age légal?) mais subira une décote de 10% et d’une décote de l’ARRCO de 10% pendant 3 ans pour la 43ème année de cotisations manquante.
Conditions de départ à partir de 1993 (loi Balladur) : avoir validé 160 trimestres (40 ans) et calcul progressif sur les 25 meilleures années, en 2004 avec Fillon avoir cotisé et non plus validé 160 trimestres, à partir de 2010 à 2015 passé progressivement de 60 à 62 ans et d’avoir cotisé de 162 à 166 trimestres, enfin avec Touraine passé de à 4 mois supplémentaires par années (aujourd’hui 63 ans et 4 mois) et avoir cotisé 168 trimestres.
Différence : moins 675.91 € / mois, 8110.92 € par an par rapport aux 25 ans
68.67 % en moins par mois par rapport à la situation actuelle.
Ces pertes évoquées ici sont les plus minimes. L’exemple pris en compte est celui d’un salarié qui n’a eu aucunes interruptions de travail avec un salaire réévalué tous les ans d’une moyenne de 1,98% pendant toute sa carrière.
Quelle baisse subira celui ou celle qui aura des ruptures de contrat suite à licenciement économique, les temps partiels imposés, les congés parentaux, les plus de 55 ans jetés dehors comme improductifs donc non cotisants pendant presque 10 ans où très peu avec des petits boulots s’il en trouve, etc… ?
Et quelle sera la valeur du point lors de la demande de retraite ?.
Un salarié ou une salariée ayant été victime d’une ou plusieurs périodes de rupture, de temps partiels, etc. seront réduits d’autant de leur rémunération globale manquante.
Assez des blablas des ministres, des députés de la majorité, des médias aux ordres du gouvernement, des anti- grèves.
Autres exemples :
1 – Ce même salarié est licencié économique à 59 ans dans une région déserte où un métier sans issue, ce dernier perd 5 années, son total cotisé sera de 727.099.60 €. Sa retraite sera de 843.47€.
2 – Une femme travaille dans une société qui la rémunère à 2500,00€ par mois, elle bénéficie du 13ème mois, son salaire annuel s’élève à 32500,00€. Celle-ci a eu 3 enfants et elle a décidée de prendre trois fois les congés parentaux d’éducation de 3 ans. Le projet de loi Macron lui enlèvera 9 fois 32.500,00 € soit 292.500,00 € sur la totalité de sa carrière. Elle perdra donc : 292.500,00 € x 25,31% = 74.031,75 € x 10% = 7403,18 points x 0,55 € soit 4.071,75 € par an ou 339, 31 € par mois. Le bonus de 5% par enfant – pour la mère OU le père – contenu dans le projet Macron / Philippe est loin, très loin de compenser la perte subie d’autant plus qu’elle perd ses 6 années (2 par enfant).
Actuellement, elle ne subit aucune perte, sa retraite étant calculée sur ses 25 meilleures années.
3 – Sur ses 43 années d’activité, un autre salarié a effectué des petits boulots à mi-temps pendant 8 années en début de carrière à 650,00 € par mois, 20 années en CDI à temps plein et, suite à une restructuration, retourne dans la précarité pendant le reste de son activité a savoir 15 ans en y incluant 5 années en périodes d’inactivité. Sa rémunération moyenne se situe à 1800 € (21600,00 € annuel) à temps plein mais à peine 900,00 € pour ses autres emplois.
Il aura perçu 602.400,00€ pendant ses 43 ans. Sa retraite sera donc de : 602.400,00 € x 25,31 % = 152.467,44 € x 10% = 15248 points x 0,55 € = 8386,40 € par an soit 698,87 € par mois
Sans le projet Macron, ce salarié aurait bénéficié de : 21.600,00 € x 20 années = 432.000,00 € + 5 années x 12.000,00 € = 60.000,00 € soit au total des 25 ans : 492.000,00 € divisé par les 25 meilleures années égal 19680,00 € x 50% = 9840,00 € soit 820,00 € par mois
Une perte de 121,13 € par mois, 1453,56 € par an
Tous les exemples montrent la nocivité de ce projet