Juridique 18 / 05 / 2016
Tous les salariés du secteur privé et tous les agents de la fonction publique, quel que soit leur statut, peuvent se mettre en grève, qu’ils soient syndiqués ou non. C’est un droit fondamental, protégé par la Constitution. Pour être licite, la grève doit réunir les trois conditions : une mobilisation concertée et collective, des revendications professionnelles et un arrêt total du travail.
Il existe de rares exceptions, pour certaines catégories d’agents de la fonction publique qui assurent le fonctionnement des services indispensables à l’action gouvernementale, à la garantie de la sécurité physique des personnes ou à la conservation des installations et du matériel : policiers, CRS, magistrats judiciaires, militaires, personnel pénitentiaire, personnel des transmissions du ministère de l’Intérieur. Ils doivent alors poser une journée de congé.
Dans le secteur privé, la loi n’impose aucun préavis. Une convention collective ne peut limiter ou réglementer l’exercice du droit de grève. L’employeur doit cependant connaître les revendications des salariés au moment du déclenchement de la grève.
Jean-Claude Mailly avait remis le 9 mars au Premier ministre Manuel Valls un préavis national dans le public comme le privé pour le 31 mars (nous le tenons à votre disposition sur simple demande au siège de l’UD). Pour le secteur public, il peut être préférable de relayer cet appel, pour éviter toute contestation juridique. Les fédérations de fonctionnaires et agents publics FO ont d’ailleurs elles-mêmes déposé un préavis de grève pour le 31 mars.
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Dans la fonction publique
Un ou plusieurs syndicats représentatifs au plan national doit déposer un préavis écrit à l’administration au moins 5 jours francs avant le début de la grève et préciser :
Si cette obligation de préavis n’est pas respectée, l’administration peut prendre des sanctions disciplinaires à l’encontre des agents grévistes.
Pendant la durée du préavis, les parties intéressées doivent négocier.
Dans une école maternelle ou primaire, le préavis de grève ne peut être déposé qu’à l’issue de négociations préalables entre l’État et les organisations syndicales représentatives des personnels enseignants.
Certains types de grève sont interdites :
Certains agents publics n’ont pas le droit de faire grève :
Certains agents doivent assurer un service minimum (par exemple, les agents hospitaliers).
Dans les écoles maternelles et élémentaires, si l’enseignant est absent, un service d’accueil des élèves doit être mis en place par la commune ou les services de l’Éducation nationale.
En cas de grève portant gravement atteinte à la continuité du service public ou aux besoins de la population, certains agents peuvent être réquisitionnés. La réquisition peut être décidée par les ministres, les préfets ou les directeurs des structures répondant à un besoin essentiel.
Elle doit être motivée. Elle peut faire l’objet d’un recours devant le juge administratif.
La grève entraîne une retenue sur le traitement de l’agent.
Employeur | Niveau de la retenue |
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Fonction publique d’État | 1/30ème de la rémunération mensuelle même si la durée de la grève est inférieure à une journée
Maintien du supplément familial de traitement |
Fonction publique territoriale | Retenue strictement proportionnelle à la durée de la grève (1/30è pour 1 journée d’absence, 1/60è pour ½ journée d’absence, 1/151,67è pour 1 heure d’absence)
Maintien du supplément familial de traitement |
Fonction publique hospitalière | Retenue strictement proportionnelle à la durée de la grève (1/30è pour 1 journée d’absence, 1/60è pour ½ journée d’absence, 1/151,67è pour 1 heure d’absence)
Maintien du supplément familial de traitement |
La partie du traitement non versée à l’agent n’est pas soumis aux différentes cotisations sociales et retraites.
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Il n’existe aucun délai de prévenance de l’employeur. En théorie, le salarié peut se déclarer gréviste une fois de retour au travail, à l’issue de la mobilisation. Ce délai peut cependant s’apprécier en fonction de l’activité ou de la nature des revendications.
Attention, pour les professions soumises à des restrictions ou à un service minimum (enseignants du premier degré, hôpitaux, transports publics…), si le nombre de salariés non grévistes est insuffisant pour assurer ce service minimum, des personnels peuvent être assignés par la direction.
En cas d’un appel national, un salarié peut se mettre en grève tout seul sur son lieu de travail. Lorsque la mobilisation ne concerne que le périmètre de l’entreprise ou du service, il faut être au moins deux, pour respecter le caractère nécessairement collectif de la grève.
Pour rappel, durant une grève, l’arrêt de travail doit être total. La grève perlée, qui consiste à exécuter son travail de manière partielle ou ralentie, est illicite. De même, dans la fonction publique, la grève tournante – une cessation de travail par intermittence ou roulement – est interdite.
L’occupation arbitraire des locaux de l’entreprise, surtout si le but est d’entraver le travail des non-grévistes, n’est pas considérée comme légale. La jurisprudence tolère certaines occupations purement symboliques ou limitées. Tout acte de violence ou de dégradation est également prohibé.
Durant la grève, le contrat de travail est suspendu. La retenue sur salaire doit être proportionnelle à la durée de l’arrêt de travail. Tout retenue supérieure est interdite.
Il existe une exception pour la fonction publique d’État où toute action de grève, même inférieure à une journée, donne lieu à une retenue forfaitaire d’1/30è de la rémunération mensuelle.
L’exercice du droit de grève ne doit pas être mentionné sur le bulletin de paie. La grève ne peut pas non plus donner lieu à un report des heures non travaillées.
Dans certains cas, si la grève a pour origine un manquement grave et délibéré de l’employeur à ses obligations ou si un accord de fin de grève le prévoit, l’employeur doit payer leur salaire aux grévistes.
Non, aucun travailleur ne peut subir de sanction ou de discrimination pour avoir fait grève dans les conditions légales. Tout licenciement motivé sur ce fondement est nul.
chaud ! chaud ! chaud !
leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre
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