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15 / 06 / 2023

Frédéric Souillot : « Nous ne nous laisserons pas instrumentaliser par ce coup de com’ »

© SOPHIE LIEDOT

Cinq mois après le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, et forts toujours d’un soutien massif de l’opinion, les travailleurs ont réaffirmé, le 6 juin lors d’une quatorzième journée interprofessionnelle, leur opposition au recul social que l’exécutif entend imposer. Au mépris du Parlement, ce qui s’est vu encore ces derniers jours dans l’ardeur à torpiller à l’Assemblée une proposition de loi.

Au mépris plus largement de la démocratie sociale et tandis que l’intersyndicale demande toujours l’abrogation de la loi. Si elle porte ses revendications en d’autres domaines, notamment salarial, FO ne tourne pas la page des retraites et continue de s’opposer à cette réforme structurelle, décidée, comme d’autres, au nom de la réduction de la dépense publique et quitte à de lourdes conséquences pour les plus modestes.

Après cinq mois de mobilisation contre une réforme des retraites qu’il s’est entêté à mener malgré un rejet massif de l’opinion et des travailleurs (à près de 95 %), le gouvernement tient toujours le même discours. La Première ministre, Élisabeth Borne, estimant qu’on est sorti des tensions, martelait encore le 11 juin sur France 3 : On avait besoin d’une réforme des retraites. Le 6 juin cependant, date d’une quatorzième journée d’actions à l’appel de l’intersyndicale (qui se réunira le 15 juin), les travailleurs venaient de montrer leur détermination à refuser cette réforme qui détériore leurs droits.

Et ainsi que l’a redit FO à maintes reprises – notamment le 16 mai lors d’une rencontre bilatérale à Matignon –, il est hors de question de tourner la page. “Il n’y a que le président de la République et sa Première ministre pour croire qu’on peut la tourner” !, déclarait ainsi le 8 juin à Angers le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot, rappelant que “la réforme répond juste à une logique politique, elle ne relève pas d’un problème financier”.

Dans le combat contre la réforme des retraites, on ne peut compter que sur nous

Quant à la participation de FO à une « conférence sociale » initiée par le président de la République… : “Non, on ne se rendra pas à l’Élysée. Nous ne nous laisserons pas instrumentaliser par ce coup de com”. Car si l’exécutif prétend désormais vouloir un dialogue avec les syndicats – cela après avoir refusé de les rencontrer depuis de longs mois –, les faits sont têtus. Le 4 juin étaient ainsi publiés les deux premiers décrets d’application de la réforme, relatifs au recul de l’âge légal de départ et à l’accélération du calendrier Touraine. 

Par ailleurs, après une réforme amputée de ses débats au Parlement, adoptée à coup de 49.3 et promulguée à vitesse grand V, le gouvernement a une fois de plus tout entrepris début juin pour bloquer l’examen d’une proposition de loi demandant l’abrogation de la réforme. Dénaturée, vidée de sa substance, – la majorité gouvernementale invoquant l’aggravation d’une charge publique et ayant dégainé l’article 40 de la Constitution –, le groupe initiateur du texte a retiré cette proposition le 8 juin. “Le Parlement est juste une chambre d’enregistrement”, déplorait le même jour Frédéric Souillot. “On ne peut compter que sur nous”. Et continuer le combat pour obtenir l’abrogation de la réforme. 

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