économie 11 / 06 / 2019
Les organisations de fonctionnaires sont conviées à un rendez-vous salarial le 2 juillet par le ministère de l’Action et des Comptes publics. Dans un contexte de forte contestation contre les réformes qui menacent le secteur public, FO réaffirme la revendication salariale.
Le prochain rendez-vous salarial concernant la fonction publique aura lieu le 2 juillet, en présence du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des comptes publics, Olivier Dussopt. La rencontre sera précédée d’une réunion technique le 18 juin.
Le dossier de la compensation à la hausse de la CSG, la poursuite des mesures PPCR (protocole sur les parcours professionnels, carrières et rémunérations imposé en 2015 et contesté par FO notamment) et la réforme des retraites seront au menu du rendez-vous.
Pas un mot prévu sur un possible dégel du point d’indice et encore moins sur une hausse générale des salaires déplore FO Fonction publique notant que le souhait du ministère d’une « réouverture du chantier » de la compensation à la CSG prouve à lui seul que les critiques des syndicats – et en particulier de FO – concernant le mécanisme adopté en 2018 pour les fonctionnaires étaient fondées.
Le 3 juin, lors d’une intersyndicale réunissant les neuf organisations du public, huit d’entre elles, dont FO, ont décidé l’organisation d’un rassemblement militant le 27 juin (entre 12h et 24h) à Paris et selon des modalités qui restent à déterminer. D’autres rassemblements de ce type pourraient avoir lieu dans plusieurs autres villes.
Cette nouvelle action de protestation à laquelle ne participera pas la CFDT s’ajoute à d’autres, récentes, et assorties d’appels à la grève (tels le 9 mai, semaine sans fonction publique pour les agents de Santé et les territoriaux, 28 mai, 6 juin, 11 juin). Certains secteurs (douanes, finances publiques, hôpitaux…) multiplient quant à eux les actions (débrayages, rassemblements, distributions de tracts…) depuis des semaines voire des mois.
Cet ensemble de mobilisations illustre le niveau de mécontentement des agents pour lesquels les deux revendications phares demeurent la demande de retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique (actuellement en examen au Parlement) et celle d’un dégel du point d’indice (base de calcul des salaires dans le public).
Cette dernière revendication est récurrente depuis des années. En 2019, le gouvernement a décidé d’un nouveau gel des traitements indiciaires/salaires. Bilan : depuis 2010, les agents ont subi huit années de gel du point, hormis sur 2016 où une augmentation de 1,2% (et en deux temps) a été appliquée. Cette maigre revalorisation n’a pas compensé la perte de pouvoir d’achat : plus de 16% depuis 2000.
La mauvaise compensation à la hausse de la CSG, l’augmentation des cotisations pour pension, l’absence d’octroi d’une prime exceptionnelle fin 2018, le rétablissement d’un jour de carence pour maladie… Tout cela participe aussi à dégrader le pouvoir d’achat. Et ce ne sont pas les mesures du PPCR (suspendues sur l’année 2018) qui règlent le problème.
Le PPCR prétend améliorer la progression des rémunérations des agents. Or il contraint plutôt la négociation salariale lui imposant un rythme triennal (assorti d’un rendez-vous annuel) et prescrivant la prise en compte de données macroéconomiques (croissance, inflation…) ainsi que évolution globale des salaires en fonction de l’ancienneté/GVT. Une prise en compte inique estiment les fonctionnaires FO, l’ancienneté n’ayant rien à voir avec une augmentation de salaire.
FO-fonction publique qui déplore la philosophie de ce protocole conçu comme une « machine à faire des économies » réaffirme plus que jamais la revendication salariale : un dégel du point et une augmentation générale des traitements/salaires.