16 / 10 / 2024
Le Comité Confédéral National s’est tenu à Carcassonne les 25 et 26 septembre derniers. Après le secrétaire général, 53 camarades ont pris la parole. Le lendemain, nous avons adopté une résolution que vous avez tous reçue. Elle reprend l’ensemble des revendications du moment et se termine par la proposition d’un meeting à Paris pour mobiliser la confédération sur l’axe de l’abrogation de la réforme des retraites.
(…) Le Président de la République a maintenant 78 % d’opinions défavorables, mais il continue, malgré cela, à s’accrocher et à dicter sa politique autoritaire et anti-ouvrière (…). Chacun a conscience que la situation est « très inflammable » et qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que tout explose (1). La grève à Boeing aux USA pour l’augmentation des salaires en a surpris plus d’un. Et puis, les dockers de la côte Est des Etats Unis ont emboité le pas. Le gouvernement américain, à quelques semaines des élections américaines, a demandé aux employeurs de négocier rapidement. Après 3 jours de grève, les dockers ont obtenu 61,5 % d’augmentation des salaires pour les 6 prochaines années. Ces puissants mouvements revendicatifs pourraient donner quelques idées, ici même en France.
(…) Au-delà de la réforme des retraites(2), il y a un vaste plan d’économies de 40 milliards d’euros, auquel s’ajoute une rentrée fiscale de 20 milliards d’euros. Cela est comparable à ce qu’a subi la Grèce en son temps. Contre cette rentrée supplémentaire de 20 milliards, certains proposent d’augmenter la durée de travail hebdomadaire à 36 ou 37 heures par semaine. Sur les 40 milliards économisés, il y aurait 4 milliards en décalant la revalorisation des pensions de 6 mois. Le gouvernement voudrait également organiser un lissage des dépenses des collectivités territoriales autour de 5 milliards. La Cour des comptes parle de 100 000 emplois en moins. Et les collectivités territoriales qui refuseraient de mettre en œuvre ce plan de restriction budgétaire seraient sanctionnées. Et il a le malus pour l’achat des voitures thermiques. Ce malus rapporterait 1,5 milliard d’euros. Il y aurait une taxe sur l’électricité. Le prix de l’électricité a augmenté considérablement ces dernières années. On nous promettait de réduire la facture de 10 à 15 % au 1erfévrier 2025. La proposition de Barnier, c’est de maintenir le prix de l’électricité au niveau où il est pour récupérer une taxe supplémentaire de 4,5 milliards d’euros. On saigne les salariés et les retraités ! Cela aura des conséquences sur le niveau du pouvoir d’achat des salariés et retraités, donc sur le niveau de l’activité économique.
(…) On nous fait régulièrement le coup du trou de la Sécurité sociale pour justifier les économies à réaliser. Il n’y a pas de trou de la Sécurité sociale mes camarades. Les exonérations des cotisations s’élevaient à 83,5 milliards d’euros en 2023. En 2024, ce sera 91 milliards d’euros. Près de la moitié de ces exonérations concernent les salaires entre 1 et 1,6 le Smic. On encourage les patrons à verser des salaires en dessous de 1,6 le Smic. On pousse donc le niveau des salaires vers le bas et on exonère tous azimuts. Une partie de ces exonérations n’est même pas compensée par l’état (2,6 milliards pour 2023). Ces exonérations bénéficient à 45 % aux entreprises du CAC 40. C’est à mettre en rapport avec les 72 milliards de dividendes versés aux actionnaires du CAC 40 en 2024 au titre de l’année 2023. On ne connaît pas le détail des mesures qu’ils veulent mettre en œuvre. Ils veulent réduire le montant des indemnités journalières pour les arrêts de travail. On parle de 600 millions d’économies. La Cour des comptes propose de passer de 3 à 7 jours le nombre de jours de carence. Concernant les affections de longue durée (13,7 millions de personnes sont concernées), ils réfléchissent à des économies à réaliser. Certains « spécialistes » préconisent 1 000 € de « reste à charge ». Ils prévoient également de réformer l’Aide Médicale d’état qui concerne les travailleurs étrangers en France. Il y a 466 000 bénéficiaires pour une durée maximale d’un an. Ça représente 1,1 milliard d’euros sur les 640 milliards de la Sécurité Sociale. C’est-à-dire pas grand-chose. Il y a une campagne pour stigmatiser les travailleurs étrangers ou venant de l’immigration, qui seraient responsables de la fraude organisée contre la Sécurité sociale (3). Tout ceci est nauséabond. Il faut que tout le monde sache ici que ce sont les patrons qui fraudent le plus (4).
Le CCN dans sa résolution s’oppose résolument à toutes ces mesures d’austérité qui sont annoncées (…)
On nous dit qu’il faut réindustrialiser le pays. Sauf que l’on prend le chemin inverse. Cordemais : 48 heures après l’installation du nouveau gouvernement, EDF annonce la fermeture de la centrale de Cordemais. 1 500 à 2 000 postes directs et indirects. Tout cela est inacceptable. On a appris cela pendant le CCN et on a sorti immédiatement un communiqué commun au syndicat, à la fédération et à l’Union départementale, pour condamner cette décision (…).
Emmanuel Macron avait annoncé en septembre 2023 un objectif d’un million de pompes à chaleur produite en France d’ici 2027. Roland Lescure et Bruno Le Maire avaient même présenté, le 15 avril dernier, un « plan d’action » qui prévoyait la création de 45 000 emplois dans ce secteur. Alors que s’est-il passé ? La filière reçoit une aide considérable de l’état pour chaque pompe à chaleur installée en France, que cette pompe soit fabriquée en Slovaquie pour un salaire mensuel de 600 € où à Nantes. Je n’ai pas besoin de vous faire un dessin : le groupe Vaillant préfère fabriquer ses pompes en Slovaquie ou en Turquie. Emmanuel Macron, Roland Lescure et Bruno Le Maire ont-ils condamné cette imposture ? Ils ne l’ont pas fait, pas plus que ne le fera le prochain ministre de l’économie qui inscrit sa politique dans la continuité de ses prédécesseurs (…).
(…) L’hôpital est à l’os et il va l’être encore un peu plus. Il y a eu 4 morts aux urgences cet été. Nous avons organisé un premier rassemblement le 22 août, puis un deuxième dans l’action commune au mois de septembre. Nous avons été reçus. On nous a écoutés gentiment et puis… rien ! Pour faire fonctionner les urgences au CHU, il faudrait 120 lits d’aval et 4 créations de postes chez les infirmières et aide-soignantes. Alors que faut-il faire pour obtenir satisfaction ?
Je me pose la question : ne faudrait-il pas faire quelque chose d’un peu plus spectaculaire pour obtenir satisfaction ? (…).
Nos camarades ont organisé la semaine dernière une nouvelle mobilisation avec plus de 200 agents sur le pont de Saint-Nazaire. Le gouvernement a décidé de faire de l’année 2025, une « grande cause de la santé mentale ». Camarades, vous avez en Loire-Atlantique 1 374 enfants qui n’ont pas de place dans un établissement adapté à leur handicap. Si vous rajoutez les adultes, ça fait 2.500. 394 sont en attente d’une place en IME. 640 enfants sont en attente d’une place en dispositif ULIS.
Est-ce que l’on peut continuer comme ça ? Je suis pour que l’on prenne une ou des initiatives supplémentaires et déterminées dans la période qui vient (…) (5) .
(1)Conscient de cette situation inflammable, un conseiller de Michel Barnier, cité par «Le Parisien» du 10 octobre (donc après la CA de l’UD) déclare « Il faut tenir la rue. C’est elle qui peut faire tomber rapidement le gouvernement. Et non le RN ».
(2)Voir la 1ère partie de la déclaration de la CA de l’UD en page 5 qui résume l’intervention faite par le secrétaire de l’UD au sujet des retraites.
(3)Voir également l’article de Robert Carcouët dans ce numéro.
(4)La fraude sociale s’élève à 13 milliards d’euros et concerne principalement les cotisations non versées par les employeurs.
(5)Le secrétaire de l’UD est également intervenu sur 3 autres sujets : la répression, la guerre et la notion d’indépendance.
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La Commission administrative élargie de l’Union départementale a réuni près de 250 militants le 7 octobre à la Chapelle sur Erdre
Ce lundi 7 octobre, la salle était comble pour la Commission administrative élargie de l’Union départementale FO 44 qui s’est tenue à La Chapelle-sur-Erdre en présence de 250 militants. Avant le début de ses travaux, notre instance a été accueillie par Messieurs Laurent Godet – Maire de la Chapelle-sur-Erdre – et Fabrice Roussel – Député de la 5èmecirconscription de Loire-Atlantique et ancien maire de la commune.
Les différentes interventions ou les contributions lues par nos camarades ont permis de rendre compte du dynamisme et de la combativité des syndicats et des sections FO dans le département, ainsi que le démontre la déclaration adoptée à l’unanimité (lire sur l’ouest syndicaliste) :
« L’abrogation de la réforme des retraites et le retour aux 62 ans, C’est maintenant ! ». Plus que jamais, l’abrogation de la réforme des retraites est à portée de main. C’est la raison pour laquelle l’Union départementale est engagée sans réserve dans la réussite du meeting confédéral à caractère national, à Paris, le 26 octobre prochain afin d’impulser le rapport de force sur cette exigence.
Déclaration de la Commission Administrative élargie de l’Union départementale CGT-FO de Loire-Atlantique
L’abrogation de la réforme des retraites et le retour aux 62 ans, c’est maintenant !
Prononcé le 1eroctobre dernier, le discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier confirme que celui-ci s’inscrit pleinement dans la continuité de la politique destructrice d’Emmanuel Macron, pourtant ultra-minoritaire et massivement rejetée lors des dernières élections européennes et législatives :
Le Premier ministre s’est dit ouvert à des «aménagements raisonnables» de la réforme des retraites… à budget constant. Nous ne marchons pas dans cette combine. C’est pour son retrait pur et simple, puis son abrogation, que nous avons été des millions à faire grève et à manifester en 2023 : non aux 64 ans, non à l’allongement de la durée de cotisation, maintien de tous les régimes de retraite !
Dans cette situation et conformément au mandat du Comité Confédéral National de la Confédération Générale du Travail – Force Ouvrière, la Commission administrative de l’Union départementale FO de Loire-Atlantique, en présence de 250 militants, décide :
– de s’engager pleinement dans la réussite du meeting du samedi 26 octobre à Paris pour l’abrogation de la réforme des retraites ;
– d’engager une campagne de diffusion et de collage : « l’abrogation de la réforme des retraites et le retour aux 62 ans, c’est maintenant ! » ;
– de s’adresser aux autres organisations syndicales du département, comme l’a fait le secrétaire général de notre Confédération au niveau national, pour préparer les conditions de la mobilisation, par la grève, pour obtenir satisfaction sur cette revendication.
Malgré l’état délabré de l’ensemble des services publics du pays, notamment des hôpitaux où l’on meurt dans les couloirs des urgences, Michel Barnier a annoncé un plan d’austérité qui correspond dans ses proportions à ce que la Grèce a subi avant son effondrement sous les coups de la Troïka (UE, Banque Mondiale, FMI).
C’est la récession assurée dans le pays alors même que l’industrie est aujourd’hui en difficulté, notamment dans le département avec les annonces des 225 suppressions de postes à Saunier Duval, de la fermeture de la centrale de Cordemais (1 500 à 2 000 emplois directs et indirects), des licenciements à General electric, sans compter la baisse d’activité subie dans de nombreuses entreprises.
La Commission Administrative appelle tous les militants à participer aux actions décidées par le syndicat FO d’EDF Cordemais et la section FO de Saunier Duval pour le maintien des sites et le refus de tous les licenciements.
En l’absence de la prise en compte de nos revendications aux urgences de Nantes et à Mindin, elle mandate le bureau de l’UD pour organiser avec le syndicat FO du CHU de Nantes et celui de Mindin, d’ici la fin de l’année ou le début de l’année prochaine, une campagne de mobilisation déterminée pour :
La création de 120 lits d’aval et la création de 4 postes d’infirmières et d’aide-soignantes aux urgences du CHU de Nantes ;
Le maintien des établissements de Mindin à Saint-Brevin et la création des places nécessaires sur tout le département.
En assurant de nouveau leur «plein soutien» au gouvernement génocidaire d’Israël en dépit des victimes de la colonisation à Gaza et en Cisjordanie, Emmanuel Macron et Michel Barnier encouragent la perspective d’une guerre généralisée dont les travailleurs et leurs familles seront les premières victimes, là-bas comme ici.
À la barbarie, nous opposons le mot d’ordre de cessez-le-feu immédiat en Palestine, comme au Liban, en Ukraine et partout dans le monde, d’arrêt des livraisons d’armes. C’est cette exigence que nous continuerons à porter dans les manifestations organisées dans le département.
L’augmentation anticipée de 2 % du SMIC ne répond en rien à la perte de salaire réel des travailleurs du fait de l’inflation, tandis que le gel de la revalorisation des pensions pendant 6 mois pénalise fortement nos retraités. L’absence de revalorisation du point d’indice pour 6 millions de fonctionnaires et agents publics est inacceptable, de même que les nouvelles coupes sombres annoncées au niveau de l’assurance maladie.
La Commission Administrative condamne ces mesures. Elle s’associera à toutes les initiatives prises pour s’y opposer.
Elle soutient ses syndicats, qui dans le secteur privé, par le rapport de force et la négociation collective, obtiennent des augmentations de salaire qui maintiennent le pouvoir d’achat des salariés.
Déclaration adoptée à l’unanimité
La Chapelle-sur-Erdre, le 7 octobre 2024
par Michel Le Roc’h,
secrétaire général de l’union départementale
CGT-Force Ouvrière de Loire-Atlantique
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leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre
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