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France 12 / 03 / 2017

« Une entreprise comme ça, il n’y en a plus beaucoup en France »

Un gyrophare et une alarme se déclenchaient au bout de 4 minutes passées dans les toilettes

 

Ambiance à couper au couteau à la Blanchisserie Blésoise, où la direction fait appel à des méthodes que l’on croyait révolues.

Les salariés, soutenus par FO ont fait grève ce vendredi 10 mars.

« On a gagné », s’est exclamé Éric Gondy, secrétaire de l’union départementale FO du Loir-et-Cher après que soixante salariés grévistes se soient rassemblés devant la blanchisserie de 4 h à 8 h du matin. Le rassemblement devant l’établissement de juillet 2016 n’aura pas suffi, il a fallu remettre le couvert ce vendredi 10 mars pour que cesse le comportement de l’équipe de direction.

Insultes et menaces

« Une entreprise comme ça, il n’y en a plus beaucoup en France », commente Éric Gondy, secrétaire de l’union départementale FO du Loir-et-Cher. Insultes racistes et homophobes seraient le lot quotidien d’un certain nombre de salariés de la Blanchisserie Blésoise.

Implantée à la Chaussée Saint-Victor, à proximité de Blois, cette entreprise de 195 salariés est spécialisée dans la location-entretien de linge et dans la blanchisserie essentiellement à destination des établissements de santé et de l’hôtellerie.

FO y dénonce des conditions de travail dignes du 19e siècle. « Une zone de non-droit », décrit mi consterné, mi énervé, le secrétaire de l’UD où syndicalistes et adhérents de FO sont menacés physiquement et où les employés viennent travailler la peur au ventre. Pourtant, peu d’employés se plaignent officiellement. « Beaucoup de salariés savent à peine parler le français et ont peur de perdre leur travail », précise Éric Gondy.

WC vidéosurveillés

Depuis le mois de janvier le secrétaire de l’UD passe 80 % de son temps et de son énergie sur cette entreprise dont les pratiques sont dignes d’un autre temps.

FO a déjà réussi à faire enlever les caméras de vidéosurveillance devant l’entrée des toilettes, dont une dissimulée dans un détecteur de fumée. « Une alarme et un gyrophare se mettaient en route au bout de 4 minutes après que le salarié soit entré dans les toilettes », raconte le secrétaire de l’UD. Avant d’ajouter que « Les employeurs ne serrent pas la main des femmes et le délégué syndical a reçu des menaces physiques ».

Et tous les prétextes sont bons pour mettre à pied les élus du personnel. L’un d’entre eux a reçu un recommandé pour un décalage de 2 minutes entre la pointeuse et l’arrivée à son poste de travail. L’employeur freine des quatre fers lorsqu’un représentant du personnel souhaite utiliser ses heures de délégations.

40% des suffrages pour FO

Toutes ces menaces n’ont toutefois pas eu l’effet escompté : les représentant FO ont obtenu 40 % aux dernières élections du personnel. Aujourd’hui, élus, adhérents et salariés étaient devant la blanchisserie avec des panneaux sur lesquels étaient inscrits : « Journée de la femme, mais pas ici », « la terreur, c’est fini », « ici, zone de non-droit »

L’action a porté ses fruits. Parmi les points obtenus par cette grève : la récupération des heures supplémentaires pour les chauffeurs. Et ces derniers pourront désormais prendre un minimum de trois semaines consécutives de congés payés entre début juillet et fin août. Autres points obtenus : l’attribution d’une prime de 30 euros net pour le personnel travaillant au sale plus de 35 heures par mois. Le remplacement en cas de congé pour les salariés du ménage de nuit.

Et, l’affichage d’une note de service qui stipule que le personnel ne doit ni être insulté ni menacé.

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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