>1er mai

À la une 1 / 05 / 2017

Discours de michel Le Roc’h le 1er mai 2017 à Nantes

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1er mai 2017

Camarades,

Après les évènements de Chicago en mai 1886, l’internationale ouvrière réunie en juillet 1889 à Paris décide de reprendre à son compte l’initiative américaine d’une journée revendicative le 1er mai et de lui donner un caractère international. Il s’agit d’exiger à l’échelle internationale, une législation du travail répondant aux revendications les plus urgentes de la classe ouvrière : journée de huit heures, interdiction du travail des enfants, interdiction du travail de nuit pour les femmes dans l’industrie. S’y ajoutent les revendications concernant les mesures de contrôle en matière d’hygiène, de sécurité, le dimanche férié, les retraites ouvrières et la protection sociale.

Ainsi est affirmée dans l’action de classe, la lutte d’intérêts qui oppose inéluctablement les salariés aux patrons et à l’État. Ainsi est proclamée la volonté des travailleurs d’améliorer leurs conditions d’existence quotidiennes face à ceux qui cherchent à les exploiter au maximum.

De nombreuses conquêtes ont été arrachées par l’action de la classe ouvrière et de ses organisations confédérés. Le code du travail, les conventions collectives, la sécurité sociale collective, tout cela est le produit de la lutte de la classe ouvrière et de ses organisations. Elle a souvent payé un lourd tribu à cette action de classe. Chacun a en mémoire les évènements de Fourmies le 1er mai 1890.

Ce sont toutes ces conquêtes sociales, celles de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème, celles de la grande grève de 1936 et de 1945, que le grand patronat, avec sa soif d’abaisser le coût du travail et d’augmenter ses profits, veut reprendre coûte que coûte. Il peut s’appuyer sur les institutions internationales et européennes constituées sur mesure pour lui. Il peut compter sur l’appui de gouvernements totalement inféodés. Il peut compter également sur le soutien d’une organisation prétendument syndicale qui n’est en fait qu’une 5ème colonne dans le mouvement ouvrier.

Camarades,

logo fo 1Force-Ouvrière n’est pas un parti, mais un syndicat. Fidèles à nos traditions d’indépendance, nous ne donnerons donc aucune consigne de vote, ni directe, ni indirecte à l’occasion du 2nd tour de l’élection présidentielle. Nous ne nous associerons pas non plus à quelque initiative que ce soit assurant la promotion d’une consigne de vote pour le second tour.

Indépendance vis-à-vis des partis, ne signifie pas pour autant « apolitisme ». Nous sommes attachés aux valeurs de la République, à la laïcité, et donc à la séparation des églises et de l’Etat. Nous récusons toute forme de discrimination et de racisme et avons toujours combattu les totalitarismes d’où qu’ils viennent.

Nous sommes fiers par exemple de rappeler ici, la place occupée après la 2ème guerre mondiale par l’Union Départementale Cgt-Force Ouvrière pour l’indépendance de l’Algérie, contre le colonialisme et le totalitarisme. Nous sommes fiers de rappeler que l’Union Départementale Cgt-Force Ouvrière avec Alexandre Hébert à sa tête, imprima clandestinement le journal de Messali Hadj, père de l’indépendance algérienne. Messali Hadj considérait d’ailleurs que le combat pour l’indépendance était indissociable du combat pour l’émancipation ouvrière.

D’autres en métropole, et de tous bords, apportèrent leur soutien à la décision du gouvernement d’union sacrée issu de la libération, de réprimer dans le sang le soulèvement du peuple algérien pour son indépendance. Le 8 mai 1945, jour même de l’armistice et dans les jours qui suivirent, les massacres de Sétif, de Guelma et de Constantine faisaient 30 000 victimes.

Camarades,

L’ennemi totalitaire n’est pas toujours et seulement là où on l’attend. Regardons l’histoire. Regardons les parcours de Mussolini et de Pierre Laval à titre d’exemple. Regardons tous ces dirigeants politiques qui derrière Gattaz  nous invitent à renoncer  à défendre les intérêts particuliers de la classe ouvrière, au nom d’un prétendu intérêt supérieur et du bien commun. Le programme de Gattaz et de ceux qui le soutiennent n’est ni plus ni moins celui du maréchal Pétain et de sa charte du travail de 1941 avec son fameux « Plus de grèves, (…) mais partout l’esprit de conciliation ».

Camarades,

A l’occasion de ce 1er mai, nous tenons à saluer le combat exemplaire de nos camarades éboueurs qui ont obtenu l’ouverture de négociations, actuellement en cours. Nous tenons également à condamner la décision du gouvernement de valider la cession du chantier naval de Saint-Nazaire à Fincantieri et à une fondation bancaire privée italienne pour « une bouchée de pain ». Cette décision s’inscrit dans une logique systématique de « vente à la découpe » de l’industrie française au profit d’intérêts financiers. Nous considérons pour notre part que la nationalisation du chantier naval, même provisoire, reste la solution la plus économique pour préserver les emplois industriels et protéger le chantier d’un transfert de technologie et d’une partie du carnet de commandes.

Enfin, pour conclure cette intervention, nous souhaitons réaffirmer nos revendications, et  en particulier :

– l’abrogation de la loi El Khomri qui remet en cause la hiérarchie des normes, en privilégiant l’accord d’entreprise par rapport au Code du Travail et aux conventions collectives,

– l’abrogation de la loi Macron, qui élargit le travail du Dimanche, facilite les licenciements et remet en cause les prud’hommes,

– l’arrêt de l’austérité, frappant les salariés et les services publics, cette austérité mise en œuvre par le pacte de responsabilité pour offrir 41 milliards de cadeaux au patronat,

– l’abrogation de la loi Touraine sur les Groupements Hospitaliers de Territoire qui organise 22 000 suppressions de postes dans les hôpitaux,

– l’opposition à la réforme territoriale atomisant l’action publique, créant des régions omnipotentes tout en faisant disparaître ou affaiblissant les communes et départements,

– l’abrogation de la loi sur la refondation de l’école qui n’a pour objectif que la destruction de l’école républicaine,

– l’augmentation générale des salaires, retraites, pensions et allocations,

le retour à la retraite à 60 ans à taux plein au bout de 40 ans de cotisation.

Compte tenu de la situation et des mesures graves qui pourraient être décidées dans les semaines et mois à venir, y compris cet été, ce 1 er mai organisé en commun avec tous ceux qui ont combattu la loi travail, est un premier avertissement au prochain gouvernement, quel qu’il soit, sur notre détermination à résister, agir et revendiquer.

Les plans destructeurs qui sont annoncés contre les statuts, le code du travail et les conventions collectives, la protection sociale, les retraites, les salaires et les minima sociaux, nécessitent de préparer le rapport de force. Celui-ci passe par la consolidation de l’axe de la résistance contre le syndicalisme de collaboration et d’accompagnement de tous les mauvais coups contre la classe ouvrière.

Vive le 1er mai !

Vive l’indépendance et la liberté syndicale !

Vive la solidarité ouvrière internationale !

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chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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