>Histoire

15 / 05 / 2022

Des guerres pour le pétrole et le gaz aux guerres pour les métaux rares (« terres rares »).

Alors que la guerre fait rage en Ukraine avec son cortège d’horreurs, ses millions de « migrants », ou plutôt, de réfugiés, il est une autre guerre, ininterrompue, tout aussi dévastatrice pour le contrôle des métaux dits rares, appelés aussi : terres rares.

La guerre économique, pour l’instant seulement économique, qui oppose les Etats-Unis et ses états satellites « alliés », membres ou pas de l’OTAN à la Chine pourrait bien conduire à la guerre tout court. L’augmentation considérable des budgets militaires sous couvert de « défense », comme toujours, et la prolifération des ventes d’armes augurent mal de l’avenir. Mais qui serait l’agresseur ?

Colin Powell, Secrétaire d’Etat américain en 2003 au moment de l’agression contre l’IRAK (500 000 civils massacrés et 500 000 autres victimes du fait du blocus économique, pour une population de 25 millions d’habitants, selon les « experts ») affirme dans une interview à l’Obs en 2013 :

« Les deux seules nations ayant la population et le potentiel économique de rivaliser avec les Etats-Unis sont la Chine et l’Inde. Mais aucun des deux Etats n’a la moindre intention d’être notre ennemie.

Question : Même pas la Chine ?

Bien sûr que non, les Chinois possèdent 2 000 milliards de notre dette ! Comment voudraient-ils faire exploser tout cela ? »

Le pétrole de l’Irak.

En 2003, le président Bush avait monté, avec la CIA une gigantesque provocation, prétendant que le régime irakien fabriquait des armes chimiques. Tout était faux. Le peuple américain refusait la guerre. Les peuples sont pacifiques. C’est sans doute pour cela que le quotidien le Monde les trouve « injustes ». Une pression considérable s’exerçait alors pour contraindre l’AFL-CIO à soutenir la guerre, avec un succès mitigé puisque le syndicat affirmait dans une résolution adoptée à l’unanimité que « le président n’a pas expliqué (…) au peuple américain et au monde pourquoi une action contre l’Irak était nécessaire aujourd’hui ».

15 février 2003. Aux Etats-Unis, des centaines de milliers de citoyens dont de nombreux militants syndicalistes manifestent contre la guerre. Le New York Times, s’alarme : « Il existe désormais deux superpuissances sur la planète, les Etats-Unis et l’opinion publique ». La guerre n’est pas une fatalité, elle résulte de choix politiques.

Maintenant  on nous dit : l’enjeu, c’est la défense de la Démocratie. le Bien contre le Mal des régimes autoritaires. ; ça semble simple. Peut-être un peu trop.

On nous dit aussi que le monde serait partagé en deux blocs : il y aurait les partisans de la paix et les ennemis de la paix. Ce serait tout simple : les justes opposés aux pécheurs. Il en résulterait l’obligation morale de se ranger derrière les justes, sans récriminer. Dans cette logique, les syndicats n’auraient plus pour seule fonction que de discipliner la classe ouvrière et devraient fournir du petit personnel politique aux « décideurs ».

« Pas sans nous ! » clame la CFDT

Certainement pas avec notre CGT-FO !

En 1914, déjà, on nous a fait le coup. Les syndicats, notre CGT notamment, devait se rallier à l’UNION SACREE, abandonner les revendications et bavarder sur la défense de la « Démocratie … » ; des syndicalistes lucides et courageux n’ont pas marché.

Rappelons que notre « démocratie » était alliée au régime obscurantiste et totalitaire du tsar.

En 1939, certains ex syndicalistes, « amis de la paix » comme Dumoulin, un des principaux dirigeants de la CGT réunifiée disait : « Quant à nous, nous ne voulons plus nous en tenir à un seul syndicalisme revendicatif d’autrefois mais nous engager dans la voie d’un syndicalisme constructif qui n’exclut pas la collaboration avec le patronat ». Dumoulin a fini à Vichy, dans la collaboration, en effet …

Quant à nous, nous continuons d’affirmer avec Robert Bothereau que « la revendication est le moteur du progrès ».

 « La guerre des métaux rares ».

Guillaume Pitron, journaliste au Monde Diplomatique a publié un livre (POCHE, 300 pages) très documenté sur le sujet.

Sans partager, loin de là, nombre de ses conclusions, il n’en demeure pas moins que l’ouvrage ouvre bien des pistes de réflexions (1).

Métaux rares ? De quoi s’agit-il ?

« Cette grande fratrie unit des cousins affublés de noms aux consonnances énigmatiques, vanadium, germanium, platinoïdes, tungstène,, antimoine, béryllium, rhénium, tantale, niobium … ces métaux rares forment un sous-ensemble cohérent d’une trentaine de matières premières dont le point commun est d’être souvent associés dans la nature aux métaux les plus abondants ».

L’extraction et le traitement de ces métaux conditionnent nous dit-on, le bon déroulement de la « transition énergétique ».

Même les armées » doivent « anticiper la guerre sans pétrole ». Les guerres modernes seront « sans pétrole  … » Et Pitron nous alerte :

« L’empire du milieu (il s’agit de la Chine) détient aujourd’hui le … le quasi monopole d’une kyrielle  de métaux rares indispensables aux énergies bas carbone et au numérique ».

Le site de Baotou (Mongolie intérieure, Chine), premier site mondial d’extraction des métaux rares.

D’où, un grave problème qui inquiète nos « élites » (et Pitron aussi) :

« La pérennité des équipements les plus sophistiqués des armées occidentales (robots, cyberarmes, avions de combat, le chasseur américain vedette, le F-35 …) dépend en partie du bon vouloir de la Chine. Ce qui, alors que l’entourage du président Trump  prédit – sans aucun doute – une guerre entre les Etats-Unis et la Chine en mer de Chine méridionale, préoccupe jusqu’au sommet des agences de renseignement américaines ».

Des sources au Pentagone ont déclaré à l’agence Reuters que l’administration de Biden s’apprête à proposer un budget pour la défense nationale qui pourrait dépasser les 800 milliards de dollars en 2023.

Pour 2022, c’est beaucoup plus modeste : 768,2 milliards, seulement. Démocrates » et  « Républicains » ont voté ensemble, main dans la main ; affectueusement.

768 milliards qui n’iront pas aux écoles, aux hôpitaux … à la recherche scientifiques etc.

Bref, la préparation de la guerre pour le contrôle des métaux rares commence aux Etats-Unis par la guerre de classe dirigée brutalement contre les plus exploités. Ce n’est pas nouveau.

Le nombre de travailleurs américains qui vont basculer d’une très relative aisance vers la pauvreté et de la pauvreté vers la plus grande précarité pour ne pas dire la misère, n’a pas fini d’augmenter de façon exponentielle. Les chiffres sont accablants. Le Courrier international a révélé le 19 octobre 2020 que « 6 à 8 millions d’américains ont basculé dans la pauvreté ces derniers mois ». Le New York Times confirme et indique même : 8 millions.

Le COVID 19 miraculeux aura permis aux classes dirigeantes de pousser l’avantage en multipliant les lois liberticides.

Dans ce contexte, la chasse aux syndicalistes va continuer. Rappelons que la Confédération Syndicale Internationale (CSI) a placé les Etats-Unis dans le groupe 4, celui des Etats qui « violent systématiquement les droits syndicaux », aux côtés de l’Ethiopie, de l’Ouganda, du Qatar, du Congo, de Haïti … Haïti que les EU « protègent » … militairement.

Voir le rapport de la CSI :

https://www.ituc-csi.org/IMG/pdf/ituc_globalrightsindex_2020_fr.pdf 

A ce rythme de décomposition accélérée, on peut se demander si les Etats-Unis ne vont pas bientôt intégrer le groupe 5, celui de : « aucune garantie des droits syndicaux » … aux côtés de  … l’Ukraine et … de la Chine … par exemple.

Pour conclure cette partie, indiquons que les principaux responsables de ce chaos généralisé, le FMI, s’inquiète des conséquences probables de cette politique. Faisant semblant de s’intéresser au sort des « pays les plus vulnérables », les experts du FMI prédisent des « risques de troubles sociaux en Afrique » ou encore, des « risques de protestations sociales ». Les choses sont formulées avec la modération et l’élégance habituelle de ces gens-là.

L’Afrique terrain de chasse des multinationales.

En 1962, prenant acte des indépendances non pas « octroyées » mais concédées, une résolution des Nations Unies notifie « la souveraineté permanente des peuples et des nations sur leurs richesses et leurs ressources naturelles ». Qu’en est-il en réalité ?

Guerres sans fin.

Notre Jupiter national et son homologue congolais, son « cher président … » … business is business, is not it ?

Des guerres, il en en existe actuellement une cinquantaine sur la planète. Celles-ci ne font pas la « une » des journaux financés par les multinationales. De leur point de vue, on les comprend.  A peine parfois un entrefilet incompréhensible.

On devrait comprendre qu’il s’agirait de « conflits ethniques », ou d’ « attaques d’extrémistes islamistes » contre des populations sans défense qu’il conviendrait de « protéger »  … ou d’autres bobards de la même veine.

On nous dit aussi : « il s’agit d’opérations de maintien de la paix ». La « grande » presse financée par qui on sait, ne craint pas d’affirmer les choses les plus extravagantes. Evidemment, ceux-là ne parlent jamais des conditions dans lesquelles les militants syndicalistes placés sous « protection » tentent, dans les pires conditions, de défendre les intérêts des plus exploités.

 L’Afrique. C’est loin. C’est un peu « barbare », ou « retardé » diront certains. Il faudrait se contenter de ce genre d’explications.

Guillaume Pitron s’intéresse au cas du Congo démocratique-Kinshassa) et de la production de cobalt (2) :

« Le Congo satisfait plus de la moitié de la production de la planète en cobalt.  L’extraction de cette ressource, indispensable à la fabrication de nombreux types de batteries lithium-ion utilisées dans les véhicules électriques, s’opère dans des conditions moyenâgeuses. Cent mille mineurs équipés de pelles et de pioches transpercent la terre pour se procurer le minerai, particulièrement dans la région méridionale de Lualaba. Compte-tenu de l’incapacité de l’Etat à réguler les activités minières, les cas de pollution des fleuves alentour et de détraquement des écosystèmes sont légion. Selon des études réalisées par des médecins congolais, les concentrations de cobalt dans les urines de populations riveraines des mines de la ville de Lubumbashi, dans la province du Katanga seraient jusqu’à 43 fois supérieures à un échantillon témoin ».

Autrement dit, « nos » multinationales converties au capitalisme inclusif, tout vert, multinationales à capitaux majoritaires, Etats-Uniens, allemands ou autres, empoisonnent méthodiquement, systématiquement, scientifiquement des centaines de milliers de congolais, voire des millions (Lubumbashi est une ville de 2,7 millions d’habitants) pour le plus grand profit des actionnaires parasites et de leur chef, Elon Musk.

Rappelons  que ces groupes tirent leurs profits considérables de l’exploitation de la main d’œuvre juvénile. Au Congo, plus de 80 % de la main d’œuvre relève de ce que l’on appelle pudiquement, l’ « économie informelle »., c’est-à-dire le contrat individuel de louage de services.

En clair, pas de droits syndicaux, donc pas de convention collective et une répression de tous les instants. La société libérée des « entraves », des « pesanteurs » des codes du travail, une « société sans statut » … comme la rêve nos « élites » qui se disent « progressistes » …

 Le Congo appartient selon la CSI à la catégorie 5 : « violation systématique des droits syndicaux».

La guerre y fait rage depuis des années dans l’indifférence générale. Certains, y compris des organismes charitables, parlent de millions de morts. Le pillage des ressources minières justifient tout.

  1. Pitron cite ces propos édifiants d’un expert américain en métaux rares et chantre béat d’une « troisième révolution industrielle » :

« Il n’est dans l’intérêt d’aucun professionnel des énergies vertes de communiquer là-dessus … Tout le monde veut croire que nous améliorons les choses, pas que nous régressons, n’est-ce pas ? ».

Au Congo, les plus jeunes gamins travaillent  sous protection pour le « bien commun » désormais vert de l’humanité et la « révolution technologique », à extraire le coltan.  Ici, le coût du travail, c’est zéro. Comme disaient certains : « le travail rend libres … »

Des plans de « résilience » pour « humaniser » … ?

« FMI : le maintien des pays pauvres dans la spirale de l’endettement (Source INFOMILITANTE, mai 2020).

Le Fonds monétaire international (FMI) annonce, dans le cadre de la pandémie, une aide d’urgence à vingt-huit pays pauvres, après vingt-cinq autres en avril. Mais ces aides sont loin de constituer un acte gratuit.

Les aides annoncées en octobre par le FMI pour vingt-huit pays pauvres émanent du Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes, (ARC, avec des pays contributeurs comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon, la Chine…). Et, situation ubuesque, ces aides leur serviront à rembourser le FMI

Les contraintes d’austérité budgétaire imposées depuis des années par le FMI, soumettant, en échange de prêts, ces pays à des réformes structurelles qui assèchent leurs capacités de dépenses publiques, ne semblent donc pas appelées à disparaître. En mai dernier, la Confédération syndicale internationale (CSI) invitait le FMI ainsi que la Banque mondiale à abandonner le système des prêts assortis de conditions ».

Aide d’urgence ou « aide » d’urgence ?

On sait que la direction de la CSI, en collaboration étroite avec le Vatican et quelques unes des plus grandes multinationales, prône un « capitalisme de résilience » ou « inclusif » qui serait moralement acceptable. Voir à ce sujet :

http://force-ouvriere44.fr/connaissez-vous-le-capitalisme-inclusif/

Mais le capitalisme financier est-il capable de se corriger alors qu’il vit et prospère à partir des désastres (y compris écologiques) qu’il produit ?

De conférences en colloques, de séminaires en « sommets » divers, les partisans pluriels de la « moralisation » du chaos se réunissent régulièrement pour prêcher les vertus de la paix et du business éthique, prenant de petits airs navrés lorsque par hasard ils évoquent les dégâts de leurs politiques.

L’idée de moraliser l’exploitation débridée de l’homme par l’homme pour la pérenniser n’est pas nouvelle. Le pape Léon XIII, par ailleurs amis des rois de Belgique, colonisateurs un peu fous du Congo, mettait déjà en garde dans rerum novarum, sur la condition des ouvriers (1891) les tentations naturelles des capitalistes à chercher toujours plus le profit facile, au risque de provoquer révoltes et révolution.

Les choses ont-elles tellement changé ?

Bien sûr, nous ne sommes plus en 1891. Le marché n’est pas extensif. Il est même saturé. La compétition entre les Etats et les grands groupes industriels fait rage.

Prenons l’exemple parmi des dizaines d’autres, du Mozambique, un pays qui ne fait du tout pas l’actualité. D’où l’intérêt.

Le Mozambique ex colonie du Portugal jusqu’à la chute de la dictature de Salazar, après la révolution de 1974. Le sous-sol regorge de métaux rares et de gaz naturel ce qui suscite toutes les convoitises, des « amis de la paix » et d’autres … l’espérance moyenne de vie est officiellement de 60 ans. Des organisations syndicales sont adhérentes à la CSI.

Vatican news nous « informe ».

Pourquoi reprendre les « infos » de Vatican news ? Parce que la sainte institution défend l’économie de marché « libre et non faussée » et s’inquiète des « excès » du « système ». Peu après son élection au poste de grand chef mondial de guerre, le président Biden s’est précipité au Vatican, sans doute pas pour y enfiler des perles … (3)

Vatican news a produit ce communiqué édifiant. Extrait : « Nouvelles attaques de rebelles djihadistes au Mozambique,

« La province de Cabo Delgado a été à nouveau frappée par des attaques djihadistes cette semaine, forçant des habitants des villes de Manguna et de Palma à fuir ». Alessandro Di Bussolo – Cité du Vatican

« La violence du groupe islamiste Ansar al Sunna, qui a déclenché en un peu plus de trois ans une très grave crise humanitaire – plus de 200 000 victimes civiles directes des affrontements et 700 000 réfugiés, selon les données fournies par les Nations unies – ne connait pas de répit dans le Nord du Mozambique ».

200 000 massacrés ?700 000 réfugiés ? Peut-être 500 000, peut-être un million ? Qui le sait ? pour une population de 31 millions d’habitants.

Par contre, le coupable est ici tout désigné : l’ISLAM « violent ». On suppose que c’est indiscutable …

Mais quel serait l’enjeu ?

En conclusion du même communiqué, Vatican news avoue :

« La guerre des ressources naturelles

Un tel déferlement de violence est causé surtout par la volonté de contrôler les immenses richesses découvertes dans le sous-sol du nord du Mozambique entre 2010 et 2013: gisements de gaz pour plus de 5 trillions de mètres cubes, la neuvième plus grande réserve de la planète; mines de rubis et de bauxite, ainsi que du charbon, de l’or, du cuivre, de la fluorine, de l’uranium. La plupart de ces richesses sont exploitées par des multinationales occidentales et les retombées économiques sur la population sont nulles. La province septentrionale de Cabo Delgado reste parmi les plus pauvres du pays ».

Quelles sont ces multinationales ? L’honorable « journaliste »-militant de Vatican news ne le dit pas. Peut-être parce qu’il ne le sait pas ; ou alors il a peur de divulguer des fake news ; où alors, il a peur de perdre » son « job » ?

On y retrouve Total dont les profits s’envolent comme jamais : + 46 % au premier trimestre 2022. Total et ses actionnaires, conscients comme le FMI des « risques de troubles sociaux », demande une « protection militaire » pour continuer en toute sérénité son fructueux business.

ExxonMobil, concurrent de Total. Le gaz les intéresse mais aussi les métaux rares qui ne sont pas encore exploités.

Le petit monde des multinationales et de ces dévoués grands ou petits chefs de guerre, bénis par les partisans du « capitalisme inclusif » ne ravagent pas seulement le Mozambique puisque ces métaux rares et précieux, on les trouve un peu partout et tout particulièrement, en Afrique.

On pourrait d’ailleurs poursuivre avec la situation de la Tanzanie, de la « République » centre africaine, du Soudan … en guerre aussi … même si ce ne sont pas les EU du président-démocrate Biden qui interviennent militairement, directement.

Les affiliés de Wall Street délèguent à certains chefs d’état africains compréhensifs le soin d’exercer le rôle peu glorieux de « gendarme ». Ceux-là savent que leur sort est suspendu au respect scrupuleux de leur mission hautement « démocratique ». Ils y défendent les intérêts d’ExxonMobil dont le chiffre d’affaires dépassait déjà les 250 milliards de dollars en 2015 …

De tout ceci, la CSI ne dit pas un mot. Est-ce surprenant ?

Le président de la république du Mozambique et deux de ses amis. Facilement identifiables, malgré les masques … Business is business, is not it ?Visite qui précède et suit celles du PDG de TotalEnergie, P. Pouyanné. Entre amis …

Naïveté ?

Dans son livre, Guillaume Pitron explique qu’il faudrait « convaincre les industriels » que ce qu’ils font, ce n’est pas bien.

Il dit aussi que les « consommateurs » devraient faire comprendre aux « politiques » que ce n’est pas bien.

C’est une façon de voir les choses. On peut avoir un autre point de vue.

On peut considérer que le plus urgent est de rassembler, au plan syndical, (et pourquoi pas au plan politique) ces millions de travailleurs, qu’ils relèvent de l’économie « informelle » ou pas, pour mettre à bas le régime d’exploitation que Jaurès en son temps voulait déjà abattre.

Socialisme ou barbarie ? Jamais l’alternative n’a été à ce point aussi évidente..

  • Après avoir dressé un bilan accablant de la guerre pour le contrôle des métaux rares, Guillaume Pitron s’interroge. Comment en sortir ? Il écrit (page255) :

« Peut-être (devrions-nous) abandonner le sacro-saint dogme du pouvoir d’achat ? ». Ce n’est pas original.

(2) Extrait du discours de Patrice Lumumba, 1er ministre du Congo qui accède à l’indépendance en juin 1960 :

« Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu’à un noir on disait « Tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « Vous » honorable était réservé aux seuls blancs ? »

Lumumba est assassiné 6 mois plus tard.

  • Déjà, au XVème siècle, les rois du Portugal avait reçu la bénédiction du pape Nicolas V. Ce n’était pas encore le temps de l’économie libre et non faussée. Il s’agissait seulement de bénir l’esclavage.

La bulle Romanus Pontifex de 1455 est un des éléments marquants du pontificat de Nicolas V, sanctionnant la possession des territoires du cap Boujdour en Afrique au roi Alphonse V. Elle accorde aussi une base légale à la colonisation et l’esclavage des non-chrétiens.

« Nous [donc] pesant tous et singulièrement les lieux avec la méditation voulue, et notant que puisque nous avions autrefois par d’autres lettres de la nôtre accordé entre autres choses la faculté libre et ample au roi Alfonso susdit — d’envahir, rechercher, capturer, vaincre, et soumettre tous les Sarrasins et païens quels qu’ils soient, et les autres ennemis du Christ où qu’ils soient placés, et les royaumes, duchés, principautés, dominions, possessions, et tous les biens mobiliers et immobiliers qu’ils détiennent et possédaient et pour réduire leurs personnes à l’esclavage perpétuel. ».

Un peu d’histoire pour mieux s’y retrouver : Congo : de 1941 à 2022.

La petite Belgique impérialiste va transformer le Congo en un vaste camp retranché, un gigantesque camp de concentration.

Même l’UNESCO en convient, à sa façon, disons, prudente ou, modérée :

« La population civile y fut mobilisée de façon quasi militaire pour assurer l’accroissement de la production ». (Source : UNESCO, histoire générale de l’Afrique).

Que recouvre précisément cette « mobilisation quasi militaire » ?

Le roi de Belgique Léopold II et deux de ses sujets aux mains coupées après on ne sait quel crime … il s’attribue le Congo après la conférence de Berlin (1885). Bien avant le gaz, le pétrole, l’uranium et les métaux rares, il y a l’oret les esclaves,  les diamants, le caoutchouc, les bois précieux, les épices …

Le travail forcé qui se limitait – si l’on peut dire – officiellement à 60 jours avant-guerre, passe à 120 jours pendant toute la durée de la guerre. Encore faut-il bien comprendre que cette limite officielle de 120 jours n’est à l’évidence pas respectée. Au Congo belge, il n’y a pas d’inspection du travail !

Les récoltes sont réquisitionnées provoquant des famines dont on ne connaîtra probablement jamais toutes les dramatiques conséquences. On sait que les impérialistes sont habitués à faire porter la responsabilité des famines en Afrique sur les Africains eux-mêmes, qui seraient des « paresseux » des « imprévoyants », de « grands enfants » incapables de se passer de la tutelle bienfaitrice des bienveillants colons !

Jamais sans doute, l’économie du pillage n’avait atteint un tel degré d’intensité que pendant la seconde guerre.

Travail des enfants dans une mine au Katanga.

Pour résumer, disons que la petite Belgique dite démocratique impose à des millions de congolais un régime totalitaire.

Et c’est tout naturellement que les dirigeants belges, et les colons belges que l’on ne peut confondre avec le peuple de Belgique, en appellent, avec le plus grand cynisme à « l’union », à la « solidarité » des congolais avec la Métropole.

Pourtant, l’union nationale, l’union sacrée peinent à s’imposer. Il est bien difficile de se faire une idée précise de ce qui s’est passé réellement dans le Congo belge des années 1940-1945.

Toutefois, l’UNESCO qui mentionne rarement les grèves des exploités nous livre cette information :

« Au Congo belge, les ouvriers de l’Union minière se mirent en grève en 1941 pour protester contre la dégradation de leurs conditions de vie et ils ne reprirent le travail que contraints et forcés par l’intervention de l’armée après que 70 grévistes eurent été tués ».

70 grévistes assassinés.

L’UNESCO a résumé en une phrase, à sa façon, ce qu’est  réellement la Belgique impérialiste.

L’historien congolais Elikia M’Bokolo affirme :

« Les années 1941-1945 furent marquées par de violentes grèves, mutineries et insurrections paysannes ».

En voici une illustration. Dans la province du Katanga, au Congo belge toujours, dans les mines travaillent 17 000 mineurs africains pour environs 1000 blancs. Ceux-là occupent les postes de direction.

Les travailleurs congolais savent que la Belgique a été envahie en quelques jours seulement et, pratiquement réduite à l’état de colonie par l’armée allemande victorieuse. L’impérialisme belge est donc loin d’être invincible.

Les mineurs ne supportent plus leurs conditions de travail, les salaires dérisoires, les vexations multiples. Ils déclenchent la grève qui va durer près d’une semaine. L’Etat colonial se sent menacé dans son existence même. Il envoie la troupe qui mitraille les grévistes. Certains parlent de centaines de victimes. Nous sommes alors en 1941.

Des mineurs sont déportés en Birmanie, pour le compte de la machine de guerre britannique.

En mai et juin 1941, les mineurs du nord de la France se mettent eux-aussi en grève, grève illégale évidemment pour, notamment de meilleurs salaires. La grève dure près de deux semaines. Le rapport des forces leur est très défavorable. La répression s’abat. C’est l’Etat français vichyste qui réprime.

 Plus de 200 mineurs sont déportés en Allemagne, dans un camp de concentration. 136 d’entre eux y laissent la vie.

Contre la classe ouvrière, qu’elle soit de France, du Congo, de Belgique, d’Allemagne ou d’ailleurs, l’impérialisme français, belge et allemand, constituent un front commun par une sauvage répression.

Les mineurs de France et ceux du Congo Katanga, de Belgique et d’Allemagne n’ont-ils pas fondamentalement les mêmes intérêts de classe ?

De même qu’au plan national, nous avons nos  co constructeurs de consensus », (notamment au CESE), au plan international, nous avons nos co constructeurs de « guerres sans fin ».

A bas toutes les guerres impérialistes !

Vive la solidarité internationale des exploités !

NON au consensus avec les exploiteurs !

Jean Jaurès : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ».

JM MAI 2022

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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