>Édito

14 / 07 / 2023

Démocratie et Indépendance !

Macron promettait cent jours d’apaisement pour tourner la page de la réforme des retraites et lancer les chantiers qui lui tiennent à cœur dont celui d’un «.nouveau pacte de la vie au travail.».

Nous sommes loin de l’apaisement et le président de la République a cherché à mettre à profit la situation ouverte par la mort du jeune Nahel, tué par un policier, pour tenter de retourner l’opinion publique, réduire encore un peu plus les libertés publiques et dérouler le tapis de tous ceux qui rêvent d’installer un état totalitaire. La déclaration des syndicats Alliance et Unsa Police à combattre les «.nuisibles.» en est un exemple.

L’histoire nous a appris comment tout cela pouvait se terminer. C’est l’existence même des organisations syndicales libres et indépendantes qui est en cause. C’est dans ce contexte que la Commission Administrative de l’Union Départementale du 3 juillet et le bureau du 10 juillet ont réagi (voir déclarations ci-dessous).

Rappelons que les statuts confédéraux nous encouragent à agir de manière déterminée pour défendre la démocratie.: « Considérant que le syndicalisme ne saurait être indifférent à la forme de l’État parce qu’il ne pourrait exister en dehors d’un régime démocratique, les Syndicats Force Ouvrière reconnaissent au mouvement syndical le droit, lequel peut devenir un devoir, de réaliser des rapprochements ou des collaborations en vue d’une action déterminée lorsque la situation l’exige expressément. »

Reste l’agenda social ! élisabeth Borne a reçu les organisations syndicales et patronales le 12 juillet pour discuter des futures «.négociations.» entre patronat et organisations syndicales (l’emploi des seniors, le compte épargne temps universel, les parcours professionnels, l’usure professionnelle et les reconversions). La Commission Exécutive Confédérale du 25 mai s’était prononcée pour de réelles négociations, « qui ne soient pas un cadrage imposé par l’exécutif et qui permettent d’améliorer les droits et garanties des salariés ». élisabeth Borne promet de laisser une certaine « liberté » à la négociation. Mais qui peut vraiment le croire dans le contexte actuel ?

Attachés à l’indépendance, il n’est bien entendu pas question pour nous d’accompagner les mesures du gouvernement et de nous laisser piéger par «.le nœud coulant du dialogue social.». Nous y reviendrons très prochainement.

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Déclaration de la Commission Administrative de l’UD FO 44 du 3 Juillet 2023

Mort de Nahel, 17 ans, et révolte dans le pays : Macron est responsable

« Les maîtres, au lieu de nous policer, nous ont rendus barbares, parce qu’ils le sont eux-mêmes. Ils récoltent et récolteront ce qu’ils ont semé car tout cela aura à ce qu’il paraît des suites terribles ; nous ne sommes qu’au début ».

Gracchus Babeuf, 23 juillet 1789

Emmanuel Macron avait annoncé « cent jours d’apaisement ». Il est et restera le président du chaos.

En six années de présidence, dans la continuité de ses prédécesseurs, il n’a eu de cesse d’accentuer les inégalités économiques et sociales qui fracturent le pays. Les 500 familles les plus riches ont ainsi doublé leur patrimoine, tandis que 10 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté, que 12 millions subissent la précarité énergétique et que 8 millions dépendent de l’aide alimentaire.

Des pans entiers de la population sont ghettoïsés et mis à l’écart du pays, du fait de la casse sociale généralisée (insalubrité des logements, destruction des services publics, fermetures de classes et pénurie d’enseignants, licenciements et chômage de masse…).

Cela ne suffisant pas, dans une période où le capital engrange des profits records, tandis que l’inflation explose, Emmanuel Macron et son gouvernement volent deux ans de vie aux travailleurs avec sa « réforme » des retraites ; instaurent le « travail gratuit » avec la «.réforme.» du RSA.

Là est la première des violences. Et le pendant de cette politique illégitime, menée contre les intérêts de la majorité pour le compte d’une minorité, c’est la répression d’Etat. C’est l’instrumentalisation des forces de l’ordre, dressées contre les revendications légitimes des travailleurs. C’est le refus systématique de prendre en compte nos arguments, même lorsque des millions de salariés font grève et manifestent pacifiquement. C’est l’utilisation de tous les artifices constitutionnels de la Ve République en lieu et place de la discussion.

La loi Hollande-Cazeneuve de 2017, qui a instauré de fait un « permis de tuer » en cas de refus d’obtempérer, multipliant par 5 les tirs mortels, ainsi que la suppression de la police de proximité depuis 2003 font partie de cette logique de confrontation qui rythme le quotidien de nombreux jeunes et citoyens.

Comment ne pas faire le lien entre cette politique conjuguée d’aggravation des inégalités, de mépris et de violence d’état et la mort de Nahel, jeune apprenti de 17 ans, déclenchant la fureur d’une partie de la jeunesse de nos villes ?

Cette politique, Emmanuel Macron et son gouvernement en portent l’entière responsabilité. Et il ne saurait y avoir de retour à la « normale », tant que la « normalité » sera insupportable.

L’UD Cgt-Force Ouvrière de Loire-Atlantique exige l’abrogation immédiate de la loi Hollande/Cazeneuve de 2017, ainsi que l’interdiction de l’utilisation des armes «.LBD.» et « grenades de désencerclement » à l’occasion des manifestations.

L’UD Cgt-Force Ouvrière de Loire-Atlantique condamne le mépris permanent affiché par le président de la République, qui ose reporter sa propre responsabilité sur celle des parents, et revendique :

L’abrogation de la réforme des retraites, afin de permettre aux anciens de profiter de leur retraite et aux jeunes de trouver un travail.

L’augmentation générale des salaires (et minima sociaux), au minimum au niveau de l’inflation.

L’arrêt de toutes les mesures conduisant à liquider les conquêtes sociales et le rétablissement de tous les services publics, partout où c’est nécessaire.

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Communiqué du 10 juillet 2023

du bureau de l’Union départementale CGT-FO de Loire-Atlantique

MACRON DOIT CESSER LES PROVOCATIONS et Répondre aux revendications

Le frère d’Assa Traoré a été violemment interpellé samedi par « la brigade de répression de l’action violente motorisée » à l’occasion d’une marche pacifique à Paris. Il a été libéré le lendemain mais a été hospitalisé suite aux coups reçus. Le bureau de l’UD FO de Loire-Atlantique condamne cette interpellation.

Il considère que l’interdiction de la « Marche du comité vérité et justice pour Adama » samedi est un abus de pouvoir et que la procédure judiciaire à l’encontre d’Assa Traoré doit être abandonnée.

Emmanuel Macron et son gouvernement continuent de provoquer et de jeter de l’huile  sur le feu. De façon toujours plus déterminée, ils développent un arsenal répressif et autoritaire qui remet en cause les libertés démocratiques, en particulier la liberté de manifester. Il a décidé de réprimer tous ceux qui s’opposent à sa politique et ses décisions.

Nous assistons même depuis quelques jours à des pressions du gouvernement pour mettre en place une justice expéditive. Le prononcé de mises en détention préventives systématiques avec des peines de plus en plus lourdes n’est pas acceptable à l’échelle internationale, ces atteintes à nos droits et libertés publiques individuelles et collectives sont vivement critiquées.

La Confédération Syndicale Internationale vient d’ailleurs de publier un rapport qui accuse la France de brutalité et « d’arrestations aveugles » lors des manifestations contre la réforme des retraites et s’alarme du niveau record des atteintes aux droits des travailleurs.

Dans la continuité de la déclaration de la Commission Administrative de l’UD FO du 3 juillet dernier, le bureau du 10 juillet condamne cette escalade autoritaire contre la démocratie. Il considère que la seule issue pour sortir de la situation dans laquelle est plongé le pays est de répondre aux légitimes revendications, parmi lesquelles :

 L’abrogation de la réforme des retraites, afin de permettre aux anciens de profiter de leur retraite et aux jeunes de trouver un travail.

 L’augmentation générale des salaires (et minima sociaux), au minimum au niveau de l’inflation.

 L’arrêt de toutes les mesures conduisant à liquider les conquêtes sociales et le rétablissement de tous les services publics, partout où c’est nécessaire.

Il incombe au gouvernement et au patronat de satisfaire ces revendications minimales mais cruciales.

Dans le cas contraire, ils continueront à porter toute la responsabilité de la situation qu’ils ont eux-mêmes créée.

Sur cette base, le bureau de l’UD décide de s’adresser aux Unions Départementales de Loire-Atlantique et aux organisations démocratiques pour prendre position en commun.

par Michel Le Roc’h,

secrétaire général de l’union départementale

CGT-Force Ouvrière de Loire-Atlantique

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