>Histoire

1 / 04 / 2023

Corps intermédiaires ? Avis de recherche …

« Parce qu’il n’a pas voulu tenir compte des corps intermédiaires et de l’opinion, le monarque présidentiel a négligé une autre légitimité qui la dépasse dans la tradition française héritée de 1789 et des révolutions du XIXe siècle : celle de la souveraineté populaire. Ce faisant, il creuse le fossé déjà béant entre les deux légitimités, ce qui ouvre la voie à tous les possibilités de la violence et de la démagogie ». Jean Garrigue, (Président du Comité d’histoire parlementaire et politique, LE MONDE, 27 mars 2023).

L’auteur collabore aussi à « Franc-tireur » qui recycle nombre de sujets co-constructeurs » désormais inutiles.

Il exprime la peur du chaos que serait selon lui, la chute de la Vème république (du coup d’état permanent).

Rappelons-nous : après le grand bla-bla en clôture de la séquence gilets jaunes, le chef-de-guerre du moment nous fait le coup du « nouveau » C.N.R. censé « refonder la république », celle des cent 49-3.

C’est le bide. Seule la CFDT y participe, en renâclant ; mais elle y est. On n’a pas oublié dans quelles conditions ubuesques.

Quant au CESE, toujours discipliné, il multiplie à l’intention de l’ «exécutif » des préconisations sur les sujets les plus divers. L’exécutif s’en fout et, souvent, se moque ouvertement de toute cette bonne volonté co-constructive.

Dans les « territoires », les préfets ne se donnent plus vraiment la peine de jouer la partition de la « concertation ». Plus personne n’y croit.

Le temps est désormais à la répression massive de toutes les « contestations ».

Même les sénateurs pourtant habituellement si « modérés » sont priés de la fermer. Une première.

Au sommet de l’édifice vermoulu, la crise est totale. Les plus chauds partisans de la « stabilité de nos institutions » Roussel en tête.. parlent de référendum, un jour, peut-être, si le Prince le veut bien : c’est le fameux RIP, référendum d’initiative partagé, « partagé » ? mais par qui ?

Certains, au sommet de la C.G.T tentent de relayer la farce. Sans succès.

En 1968, les chefs staliniens avaient pour briser la grève générale eu recours aux « élections piège à cons ». Ceux-là n’avaient pas été honorés du prix de la « révélation politique de l’année » qui n’existait pas encore.

Pour que les grèves ne se généralisent pas, ils nous font aujourd’hui le coup du RIP. Les résidus du stalinisme sont toujours aussi nocifs, même si les électeurs se raréfient.

Le Prince est-il devenu fou ?

En 2003, Fillon et la CFDT organisaient la « réforme » des retraites par le report légal de départ et l’allongement de la durée de cotisations. Méthode classique validée au sommet de Lisbonne par Chirac et Jospin.

Congrès confédéral 2006 : la CFDT, « corps intermédiaire innovant » imagine la réforme « systémique », par points. Tout ce qui est droit collectif doit disparaître.

Le petit chef-de-guerre a bien tenté le coup de la réforme systémique en 2019-2020 mais s’est cassé les dents.

En est-il fâché à vie contre les corps intermédiaires ? Est-ce pour cela qu’il décide de s’en passer ?

Même le MEDEF qui conseille de « changer de méthode » (Roux de Bézieux, le 27 mars) semble n’être plus écouté.

La conséquence est immédiate, l’intersyndicale tient, malgré les coups tordus, sur le mot d’ordre central de : « retrait de la réforme ! Non aux 64 ans ! » *

Une situation inédite.

Depuis plus d’un demi-siècle, la CFDT accompagne toutes les contre-réformes de la Vème république.

En 1968, la trahison de la grève générale s’était conclue par l’adoption en décembre 1968 de la création de la « section syndicale d’entreprise » ; toute la « gauche », staliniens en tête, avaient crié victoire ! En réalité les initiateurs y voyaient le moyen d’imposer un corporatisme d’entreprise, hostile par nature au syndicalisme confédéré de la « vieille » CGT. Les militants FO et notamment André Bergeron n’étaient pas dupes. Le CFDT était calée sur le corporatisme de Pierre Mendes-France** exposé dans un livre : la « république moderne ». (Voir à ce sujet la brochure de l’UD : « mai-juin 1968, 10 ans ça suffit ».

Avant 1981, le « recentrage » de la CFDT signifiait  l’abandon des discours gauchisants sur la soi disant « autogestion », nouvel avatar de l’association capital-travail.

Il s’agissait de préparer les politiques d’austérité commencées en 1982-1983.

Depuis, la CFDT a accompagné à peu près toutes les contre-réformes importantes de la Vème République … elle en est souvent à l’origine …

jusqu’à l’épisode actuel. Les plus naïfs, mais à ce niveau s’agit-il seulement de naïveté ? – y verront peut être un second « recentrage », cette fois dans le bon sens ?

Nous ne serons évidemment pas dupes.

L’essentiel étant pour l’instant que la « stupidité » (s’il ne s’agit que de cela) du petit-chef-de-guerre soude les rangs ouvriers.

Merci Macron !

*Lors du récent congrès confédéral de la C.G.T. la direction a bien tenté de faire valider l’abandon des régimes dits spéciaux, les régimes pionniers. Cette fois encore, échec retentissant ! Pas facile d’être « moderne » !

** Les partisans pluriels du corporatisme plus ou moins d’Etat ou plutôt d’entreprises, selon les cas, ont l’habitude de converser au Collège (jésuite) des Bernardins. Par exemple, Laurent Berger et Sophie Binet, en 2018, à l’occasion du rapport Notat-Senard. Des conversations édifiantes.

JM Avril 2023

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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