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14 / 01 / 2022

Contre-réformes : l’Ancien Monde n’a pas dit son dernier mot

A près la réforme sur l’Assurance chômage l’an dernier, le gouvernement persistera-t-il dans ses réformes structurelles largement contestées et notamment par FO ?

Régulièrement prônées – notamment par la Cour des Comptes –, ces réformes ont montré qu’elles sont décidées à chaque fois au nom de la réduction des dépenses publiques. Et cela particulièrement pour répondre aux règles européennes du pacte de stabilité (suspendues jusqu’à la fin 2022), soit le respect par chaque État membre d’un déficit public n’excédant pas 3 % du PIB.

Alors que, depuis le 1er janvier, la France préside l’Union pour six mois, le chef de l’État avait évoqué, en amont, la nécessité d’un retour à une règle commune, tout en disant son souhait d’un débat sur la règle stricte des 3 %. L’expérience de la crise sanitaire et les moyens à engager pour la transition écologique doivent conduire les États européens à engager des investissements publics, indiquait-il en substance.

Retour d’une réforme des retraites, pour FO c’est non !

Mais les projets de contre-réformes sont-ils oubliés ?

Nul ne le dit. Et dès le 4 janvier, adopté en première lecture à l’Assemblée, le projet de loi 3DS acte entre autres d’une différenciation territoriale par le transfert, à la carte ou par expérimentations, de compétences de l’État vers les collectivités locales (routes nationales, lignes ferroviaires…).

Sur le plan de l’environnement et de l’urbanisme par exemple, nombre de missions sont menacées, s’indigne la FEETS-FO. 2022 porte aussi la crainte d’un retour d’une réforme des retraites, garnie d’un recul de l’âge de départ. FO a déjà dit son refus d’un tel projet.

De son côté, Emmanuel Macron déclarait fin décembre qu’il faudra travailler plus longtemps. Il évoquait aussi une sortie des « régimes spéciaux «  pour un «  système simplifié avec trois grands régimes pour la fonction publique, les salariés et les indépendants ».

2022 : nos revendications sont toujours là

 
© F. BLANC

En ce début 2022, la pression de la crise sanitaire connaît un regain de vigueur, soulignant la nécessité d’apporter des moyens massifs aux services publics. La revendication salariale occupe toujours le devant de la scène tandis que le patronat se borne, au mieux, à un rattrapage du Smic, lequel n’a reçu aucun coup de pouce.

L’année s’ouvre aussi avec la poursuite de contre-réformes et la crainte de celles en embuscade… Les travailleurs, eux, continuent la lutte pour leurs droits. La mobilisation interprofessionnelle du 27 janvier en sera une illustration et FO est à leurs côtés. Notamment par des actions pour son développement, l’organisation, qui prépare son congrès confédéral, montre toute sa détermination.

Hôpital : pour FO, l’exécutif n’apprend pas de ses erreurs

Avec l’arrivée du très transmissible variant Omicron, les personnels hospitaliers, déjà épuisés par vingt et un mois de pandémie et occupés par la cinquième vague, sont de nouveau mis à l’épreuve.

Le nombre de nouvelles hospitalisations repart à la hausse. Janvier sera difficile, prévient l’exécutif. Le gouvernement a décidé d’octroyer une prime mensuelle ― 100 euros dès janvier ― aux 24 000 infirmiers en soins critiques. Au risque, pointe FO-SPS, de fracturer le collectif d’équipes de soins.

Préparation de la conférence FO le 1er février

 Cette prime catégorielle fait fi des autres professionnels. L’hôpital est une entité. La prise en charge des patients ne tient que par la mobilisation de tous les agents soignants, administratifs, techniques, ouvriers, rappelle Didier Birig, son secrétaire général, pour qui l’exécutif n’apprend pas de ses erreurs. Sollicitée par le ministère de la Santé, FO-SPS a proposé une mesure globale : que les années Covid soient comptées double pour la retraite des hospitaliers. En pleine préparation de sa conférence du 1er février, la fédération ne lâche rien.

E. H.

Revalorisation des minima de branche : des propositions patronales de rattrapage, au mieux

Une pseudo-négociation ! La Fédération FO Transports et Logistique ne décolérait pas le 5 janvier après la troisième séance de négociations dans le transport routier de marchandises, conclue sans accord. La proposition patronale est un ajustement sur le Smic, qui ne tient même pas compte du prévisionnel d’inflation 2022, dénonce son secrétaire général Patrice Clos. Elle est loin de la revalorisation attendue dans le secteur, qui a retrouvé un niveau d’activité supérieur à celui d’avant la crise.

La hausse de 5 % proposée porterait la grille juste au-dessus du Smic horaire brut (10,57 euros au 1er janvier) : à 14 centimes de mieux pour le premier coefficient (+ 1,32 %), à 44 centimes pour le dernier (+ 4,16 %). Le patronat ne veut pas perdre les allégements de charges sur les bas salaires, souligne le militant.

76 % de branches non conformes

Cet échec illustre les difficultés persistantes à négocier une revalorisation dans la majorité des branches. La pression que le ministère du Travail dit mettre en œuvre sur les plus récalcitrantes, depuis septembre, y change peu. Mi-décembre, le bilan du suivi des quarante-cinq branches ayant des minima inférieurs au Smic était maigre : environ un tiers se sont mises en conformité en quatre mois. Dont celle des hôtels-cafés-restaurants, où le patronat a proposé, mi-décembre, une grille en hausse moyenne de 16,3 %.

Inédit. Sauf que cette hausse s’entend par rapport à la grille de 2018. Et que les trois premiers échelons du premier niveau ― concentrant la majorité des effectifs ― feraient l’objet d’une augmentation comprise entre 4,16 % (44 centimes de plus que le Smic) et 5,9 % (63 centimes). Pour la FGTA-FO, qui réserve sa signature, ce rattrapage ne contrera pas la perte d’attractivité du secteur (plus de 100 000 postes vacants). Dans ce contexte, la mobilisation interprofessionnelle du 27 janvier sur les salaires, initiée par FO, prend tout son sens. D’autant que le nombre de branches non conformes a encore augmenté depuis le 1er janvier : elles sont 76 %, contre 63,2 % en décembre.

E. H.

Fonction publique : l’année des élections professionnelles

L e 8 décembre 2022, plus de cinq millions d’agents publics choisiront, pour quatre ans, leurs représentants dans les instances de dialogue social. Le scrutin se fera par vote électronique (sauf exceptions) à l’État, système facultatif dans les autres versants. Le vote en ligne sera ouvert du 1er au 8 décembre. Conséquence de la loi de transformation de 2019, les instances changent de nom, de nature, de cartographie et de prérogatives. Les agents éliront ainsi des représentants aux comités sociaux (nés de la fusion des comités techniques/CT et des CHSCT), aux CAP, dont les rôles sont modifiés, ou encore aux commissions consultatives paritaires/CCP (pour les contractuels). FO est première dans le versant de l’État, deuxième dans l’hospitalière, troisième dans la territoriale.

V. F.

Plus de 9 000 élections CSE en 2022

Q uatre ans après la mise en place des premiers CSE, 2022 connaîtra une concentration d’élections professionnelles. Quelque 9 426 entreprises devraient être concernées par le renouvellement des instances cette année. Les résultats de ces scrutins seront pris en compte pour le calcul de la représentativité syndicale sur le nouveau cycle 2021-2024.

Pour FO, l’objectif est d’accroître son audience par rapport au cycle 2017-2021. Cela passe notamment par l’augmentation du nombre de listes déposées pour ces élections. Plus largement, FO met l’accent sur le développement de la syndicalisation, organisant entre autres une semaine de l’adhésion du 17 au 22 janvier.

C. J.

 

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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