Un individu est considéré comme pauvre quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 840 euros ou 1 000 euros après impôts et prestations sociales (Insee, données 2014), selon la définition de la pauvreté utilisée (seuil à 50 % ou à 60 % du niveau de vie médian). Depuis 2009, le seuil de pauvreté a diminué du fait de la baisse du niveau de vie médian. Le seuil à 60 % a perdu 12 euros depuis 2009 ; le seuil à 50 %, 11 euros.
Entre 1970 et 2009, le seuil de pauvreté à 50 % avait doublé de 400 à 850 euros (en euros constants, une fois l’inflation déduite). Cette évolution est due à l’utilisation d’une définition relative de la pauvreté: le seuil de pauvreté dépend de la richesse de notre société. En dépit du ralentissement de la croissance à partir des années 1970, la France a continué à s’enrichir. Le seuil de pauvreté d’aujourd’hui, mesuré à 50 % du niveau de vie médian, est équivalent au niveau de vie médian de 1970. Une partie des pauvres d’aujourd’hui dispose de niveaux de vie proches de ceux des classes moyennes de l’époque.
Mais depuis les années 2000, l’élévation du seuil de pauvreté, quel que soit le seuil utilisé, n’est plus linéaire. La crise est telle que le niveau de vie médian baisse, et donc le seuil de pauvreté calculé en proportion. De façon paradoxale, un certain nombre de pauvres de 2009 ne le sont plus désormais alors que leurs revenus n’ont pas bougé. Les difficultés se généralisent et commencent à toucher les classes moyennes, ce qui fait baisser le seuil de pauvreté : c’est la logique d’une mesure relative.
Avertissement : l’Insee ayant introduit des ruptures de série en 2010 et 2012, nous avons recalculé les seuils en tenant compte de ces ruptures pour permettre les comparaisons dans le temps, impossibles sinon. Nos données diffèrent donc légèrement de celles diffusées par l’Insee. |