>Édito

29 / 09 / 2016

Ce qui est fait peut être défait !

La présence du 1er ministre ce mardi 27 septembre à Nantes a été l’occasion, après les manifestations réussies du 15 septembre dernier, de rappeler notre opposition à la loi « travail » dont les décrets sont en cours de publication. Comme l’exprime le communiqué commun signé la veille de cette visite, nous sommes toujours déterminés « à combattre la loi travail et à en obtenir l’abrogation » (1).

Certes, les conditions ne sont sans doute pas réunies pour une explication générale aujourd’hui, mais nous savons, instruits par l’histoire, que « ce qui a été fait peut être défait ». Encore faut-il être lucide, analyser les conditions objectives de la situation et se préparer aux combats à venir.

Depuis la publication du projet de loi au mois de février dernier, tout a été fait pour tenter de faire exploser le front commun des organisations syndicales engagées dans la mobilisation. Au lendemain des attentats de Nice, surfant sur l’émotion, le Président de la République et le 1er ministre se sont même efforcés au nom du « vivre ensemble » de nous attirer à nouveau, comme aux lendemains des 7 janvier et 13 novembre 2015, dans l’union sacrée. En vain !

Profitant du lancement de la campagne des élections présidentielles, certains, dont évidemment la CFDT et l’UNSA, nous refont le coup de la lutte contre le « populisme » et la droite « extrême » pour essayer de nous entraîner derrière le gouvernement et sa politique. L’objectif est bien entendu de remettre en selle le syndicalisme rassemblé, dont la fonction principale est d’accompagner le démantèlement des conquêtes ouvrières.

Mais les liens tissés à l’occasion de la formidable mobilisation du printemps rendent difficiles une telle perspective. Hollande le sait plus que tous. En l’absence d’un consensus général, avec le soutien de la seule CFDT, il n’a pas pu aller plus loin et plus vite dans la mise en œuvre des réformes structurelles exigées par Bruxelles et le FMI pour abaisser le coût du travail. Il sort totalement laminé du conflit sur la loi « travail ».

De leur côté, les candidats à la primaire de la « droite et du centre » promettent plus : le recul de l’âge de départ à la retraite, la suppression de centaines de milliers de postes de fonctionnaires et le retour au contrat de louage de service débarrassé de toutes contraintes. Oui mais… qui sera capable de mettre en œuvre un tel programme?

Dans les cercles « autorisés », l’inquiétude prédomine. Le président d’une fédération patronale résume assez bien la situation : «Finalement, à ce stade, tous les programmes se ressemblent… La question, c’est plutôt qui va être capable de le mettre en œuvre et, là, personne ne sort du lot » (2).

Tous savent que la poursuite d’un tel programme ne peut conduire qu’à un choc frontal. Certains dans le patronat craignent le pire et souhaitent le retour à des relations « normales » fondées sur la négociation et la pratique contractuelle, en particulier au niveau des branches. C’est également ce que nous souhaitons : défendre les intérêts particuliers et collectifs de la classe ouvrière, signer des accords améliorant à tous les niveaux les garanties collectives des salariés.

Il ne faut par contre pas compter sur nous pour accompagner les reculs sociaux et signer des accords dérogatoires au niveau de l’entreprise. Attachés à l’indépendance syndicale, nous ne renoncerons jamais à défendre les droits et acquis arrachés par nos aînés. La dynamique mise en place ces derniers mois pour lutter contre un projet de loi régressif démontre que la classe ouvrière peut compter sur notre détermination sans faille.

Certes, nous n’avons pas obtenu le retrait du texte. Cependant cette confrontation a renforcé le front de ceux qui veulent résister et plonge le gouvernement dans une crise sans précédent.

Soyons certains que si les gouvernements persistent à détruire les conquêtes sociales, la classe ouvrière, instruite de cette expérience, prendra son sort en main le moment venu.

(1) Rappelons rapidement comme le rappelle le communiqué commun que cette loi, c’est « travailler plus pour gagner moins ». « Elle introduit la primauté de l’accord d’entreprise sur l’accord de branche en matière de durée de travail, repos et congés. Ainsi, la loi permet, par accord d’entreprise, d’aménager le temps de travail sur une durée de trois ans au lieu d’une seule année, de porter la durée quotidienne de travail de 10H à 12H en cas d’activité accrue ou pour des motifs liés à l’organisation de l’entreprise et la durée hebdomadaire de 44H à 46H sur 12 semaines consécutives. La loi permet également de réduire la rémunération des heures supplémentaires (majoration de 10% au lieu de 25% pour les 8 premières heures et 50% pour les suivantes). Elle facilite le licenciement économique, en particulier en cas de baisse ponctuelle du carnet de commande et supprime la visite médicale d’embauche. La « loi travail », c’est aussi l’instauration du référendum pour imposer les accords dérogatoires au rabais, par-dessus les organisations syndicales. »

  1. Le Monde du 2 septembre 2016

chaud ! chaud ! chaud !

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