27 / 02 / 2022
L’ouverture de négociations salariales n’empêche pas qu’elles puissent être biaisées. En témoigne le secteur bancaire qui contraint ses 360 000 salariés à l’austérité salariale en dépit de résultats 2021 historiques.
Jugez du peu :
9,5 milliards d’euros de résultat net pour BNP Paribas (+ 34,2 %),
9,1 milliards d’euros au Crédit Agricole (+ 94,1 %),
5,6 milliards à la Société Générale…
Si ces résultats ont été publiés en février, alors que la majorité des négociations étaient closes, quelle direction prétendra les ignorer ? Pour autant, et malgré l’inflation élevée, la redistribution des bénéfices n’est pas au rendez-vous.
« Dans les banques commerciales, les augmentations concédées sont de 0,5 % à 1 % en moyenne, et excluent les cadres, majoritaires. Dans les banques mutualistes, la hausse moyenne est de 1 % »
, rappelle Mireille Herriberry, secrétaire générale de FO-Banques et Sociétés financières.
Justification patronale ? « Les banques jugent les résultats de l’année à l’aune de demain. Et selon elles, forcément, l’avenir est incertain ! Ce n’est jamais le bon moment ».
Dans la branche AFB (banques commerciales), où FO et tous les syndicats revendiquent 3,2 % d’augmentation générale, le patronat s’arc-boute, ne proposant que 1,6 % et pour les seuls minima.
« Une proposition indécente dans le contexte actuel, plus encore après vingt ans sans augmentation générale et plusieurs années sans accord ! Elle toucherait 2 000 des 180 000 salariés »
, précise la militante. Le 22 février, l’intersyndicale a demandé aux ministres de l’Économie et du Travail d’intervenir.