21 / 04 / 2023
Photo du premier Congrès de Force Ouvrière en avril 1948
1947, dans le monde un rideau de fer est tombé de la Baltique à l’Adriatique, la guerre froide s’installe… Dans une Europe exsangue après la guerre, le plan Marshall peut aider à la reconstruction. Moscou refuse. Rejetant la stalinisation et la politisation du syndicat, comme la restriction des libertés partout en Europe de l’Est, en décembre, des syndiqués de la CGT font scission et choisissent, non sans difficulté, de quitter la « vieille maison ».
Les 12 et 13 avril 1948, 1 435 délégués, emmenés par Léon Jouhaux, se réunissent en congrès et créent Force Ouvrière. La CGT-FO naissait ainsi d’un impérieux besoin d’indépendance en choisissant de rester fidèle à la Charte d’Amiens.
Adoptée en 1906, celle-ci proclame l’indépendance du syndicat vis-à-vis des partis politiques, des gouvernements, du patronat et de l’Église.
Liberté, indépendance et défense acharnée des intérêts des salariés par la négociation, comme la défense des valeurs républicaines, mais aussi le rapport de force et la grève lorsque cela s’impose, sont dans l’ADN de FO.
C’est sur ces bases que les militants de FO ont pu, depuis soixante-quinze ans, mener leur action syndicale pour représenter et défendre les droits et intérêts matériels et moraux de tous les travailleurs, salariés actifs, chômeurs et retraités.
C’est ainsi que depuis soixante-quinze ans, en négociant dans le cadre du paritarisme avec les organisations patronales, FO a contribué à la construction de la Sécurité sociale, de l’Assurance chômage, des caisses de retraite complémentaire, de la formation professionnelle, du logement social et des retraites.
Pour FO, liberté syndicale, liberté de négociation et droit de grève sont intimement liés. C’est pourquoi FO sait aussi s’opposer et recourir à la grève quand cela est nécessaire comme, parmi d’autres combats, en 1995 contre les lois Juppé de réforme de la Sécurité sociale, en 2006 contre le contrat première embauche, en 2016 contre les lois Travail ou encore en 2019 et 2020 contre le système de la retraite par points.
En 2023, le combat reste celui de la défense de notre modèle social, de nos droits, de nos garanties collectives, de notre Sécu, de nos retraites et nos conquêtes et acquis sociaux.
FO porte toujours ses revendications d’une plus juste répartition des richesses par l’augmentation des salaires, des pensions, des allocations et des minima sociaux ; d’une grande réforme fiscale pour un impôt progressif et redistributif, d’une véritable politique de réindustrialisation allant vers le plein emploi ; contre la destruction du service public.
FO affirme sans faiblesse ni concession son rejet absolu de toutes les discriminations et inégalités.
Dans un monde du travail en profonde mutation, FO est prête à affronter les enjeux de demain, comme ceux, entre autres, découlant de la transition écologique et de ses conséquences.
Aujourd’hui comme hier, les militants FO sont toujours mobilisés pour défendre leurs revendications, le progrès social et combattre l’austérité.
Les mousquetaires de JouhauxEn 1921, les partisans du syndicat aux ordres du parti communiste (PCF) avaient échoué à prendre le contrôle de la CGT, ils vont partiellement y arriver à la Libération. Fort de l’entrée en résistance de nombre de ses militants, le PCF, sur ordre de Moscou, part à la conquête de la CGT. En 1946, les communistes contrôlent la majorité du secrétariat confédéral. La guerre froide va précipiter l’explosion de la CGT. Le 24 juillet 1947 Jouhaux soutient le plan Marshall. Mais les 12 et 13 novembre, le CCN tenu par les communistes le rejette et lance des grèves insurrectionnelles une semaine plus tard. La scission est désormais évidente. Beaucoup d’amis de Léon Jouhaux vont l’abandonner, sauf ses mousquetaires : Robert Bothereau, Pierre Neumeyer, Albert Bouzanquet et Georges Delamarre, qui, à l’appel du groupe central « Force Ouvrière » de la CGT, démissionnent le 19 décembre. |
Le 13 février 2022, une délégation de l’UD FO de Dordogne s’est rendue au domicile de Marie-Yvette Barriat, militante FO qui venait de fêter son centenaire la veille, pour lui remettre une médaille d’honneur, la remercier et la féliciter pour la longévité de son action militante à Force Ouvrière.
Adhérente de la section FO des retraités des services publics, elle a fait sa carrière aux services municipaux de la ville de Bergerac. Une des premières femmes militantes de Dordogne, élue à plusieurs reprises secrétaire générale de la branche services publics de Dordogne, elle a été à l’origine de la création de l’union locale de Bergerac dont elle a assuré le secrétariat général pendant plusieurs années.
Marie-Yvette incarne l’histoire et l’engagement des militants de FO pour la défense des salariés. Son parcours témoigne de la vie du syndicat et des valeurs qu’il porte, à travers le temps, à la fois continuateur et précurseur des combats à mener.
Depuis plus d’un siècle, une grande partie du mouvement ouvrier français est structurée en confédérations. Ce type d’organisation a permis un grand pas pour la défense des intérêts des travailleurs.
Définition : une confédération syndicale est une organisation ayant vocation à représenter l’ensemble des salariés. Le terme apparaît pour la première fois en France lors du congrès de Limoges, du 23 au 28 septembre 1895, lors de l’unification de la Fédération nationale des Syndicats et de la Fédération des Bourses du travail de France et des colonies. Il s’agit d’un événement fondateur du syndicalisme moderne, tandis que l’affiche appelant au congrès titre : « VIIe Congrès National Corporatif ».
En effet, jusque-là les congrès des syndicats étaient des congrès de « corporations », diverses et variées. Le terme est issu de l’organisation du monde du travail sous l’Ancien Régime et au XIXe siècle. Mais ce genre de segmentations via les corporations est désormais caduque. Avec la fondation de la CGT, c’est l’ensemble du monde ouvrier et au-delà (employés, fonctionnaires…) qui s’unifie pour mieux défendre ses intérêts.
La confédération fonctionne alors avec deux structures complémentaires : les fédérations professionnelles, qui regroupent chacune les syndiqués d’une même branche, et les unions départementales (UD), héritières des Bourses du travail, qui réunissent toutes les sections syndicales de toutes les professions par département. Et les UD participent à fortifier grandement les liens interprofessionnels.