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Loire Atlantique 8 / 09 / 2023

Ancenis. La manifestation en soutien à la maternité maintenue samedi

La maternité d’Ancenis est peut-être sauvée, en Loire-Atlantique. L’arrivée d’un gynécologue pour remplacer un départ à la retraite devrait permettre d’éviter sa fermeture, mais la CGT reste vigilante et maintient son appel à manifester ce samedi à 10 heures.

Les maternités en péril dans l’ouest : après celles de Guingamp en Côtes-d’Armor et de Bailleul en Sarthe, c’est celle d’Ancenis qui est en danger : en novembre prochain la salle d’accouchement de la maternité du CHEL – le Centre Hospitalier Erdre et Loire – risque de fermer, faute de personnel. Il y a encore quelques jours il manquait au moins deux gynécologues obstétriciens … mais l’arrivée d’un gynécologue pour remplacer un départ à la retraite pourrait éviter la fermeture du service, l’annonce a été faite cette semaine.

Tous unis pour sauver la maternité

Le cas n’est pas isolé, car ce n’est pas moins de 40% des maternités de proximité qui ont fermé en 20 ans en France. Pour le maire de la ville, Rémy Orhon, la fermeture du bloc maternité accentuerait la dégradation des soins. Le service des urgences est déjà fermé la nuit depuis le 10 février dernier, et une vingtaine de lits ont été supprimés.
 
Une situation critique pour la ville, qui tente malgré tout de préserver ses services médicaux. « Le CHEL et l’équipe de direction ont recherché des remplaçants depuis maintenant cinq ans, mais force est de constater qu’aujourd’hui, il n’y a pas de candidats. C’est la raison pour laquelle les accouchements risquent de ne plus se faire au CHEL à compter de novembre. Je crois qu’il est important de préserver la possibilité de pouvoir accoucher sur Ancenis (ndlr : près de 600 femmes accouchent tous les ans à Ancenis). C’est aussi important pour notre territoire qui souffre déjà d’une désertification médicale… La population se sent un peu délaissée, et c’est important qu’on puisse garder cette activité. »
 
Le maire d’Ancenis, Rémy Orhon
Crédit: Luka Pambour
 

Des kilomètres en plus pour les futures mamans

Pour Rémy Orhon, si la maternité ferme, les futures mamans devront faire des kilomètres supplémentaires pour mettre au monde leur bébé, en allant à Nantes, Angers, Cholet ou même Châteaubriant. Inacceptable pour l’élu qui fonde un dernier espoir avec le ministre de la Santé Aurélien Rousseau. « J’ai rencontré une partie du personnel qui a fait des propositions, notamment de prendre encore un peu de temps pour recruter (ce qui semble avoir fonctionné) J’ai aussi interpellé le ministre la Santé en l’invitant à venir au CHEL, pour rencontrer les professionnels, la direction et aussi lui montrer combien le CHEL est important pour notre territoire, combien les hôpitaux de proximité sont essentiels dans les territoires ruraux… »
 
Le maire de la ville, Rémy Orhon
Crédit: Luka Pambour
 
Banderole au CHEL
Crédit: Luka Pambour

 

Une manifestation maintenue

 
Cette fermeture redoutée est dénoncée par les syndicats qui appellent à la mobilisation en ce samedi 9 septembre. Une mobilisation nécessaire afin de changer cet état d’urgence hospitalier, qui dure depuis de nombreuses années et qui a été renforcé par la Covid-19. Aujourd’hui les maternités de proximité qui font moins de 1 000 naissances par an sont délaissées face aux « usines à bébé ».
 
Adrien Leclerc secrétaire adjoint à l’UD FO 44 à Nantes. « Ce sont des choix politiques tant au niveau de l’ARS (Agence régionale de santé) au niveau du gouvernement de faire en sorte que les solutions soient trouvées… Avec les démocrates que nous avons aujourd’hui au gouvernement, c’est le rapport de force qui permet d’obtenir satisfaction, d’où l’importance de la manifestation du 9 septembre à laquelle nous appelons en tant qu’organisation syndicale puisque ce sont l’ensemble des salariés et leurs familles qui sont concernés. Le syndicat a toujours revendiqué le développement des services publics et on ne peut pas accepter le chaos actuel et un risque de fermeture péremptoire alors que des solutions préexistent, et doivent être trouvées. »
 
AdrienLeclerc secrétaire adjoint à l’UD FO 44
Crédit: Luka Pambour
 
Si l’hôpital ne réussit pas à recruter au moins deux gynécologues le bloc obstétrical fermera ses portes à l’automne. La maternité restera en revanche ouverte afin que les patientes puissent continuer leur suivi post-accouchement.
 
Cette semaine, le CHEL a annoncé l’arrivée d’un gynécologue pour remplacer un départ à la retraite, le recrutement serait quasiment finalisé selon la direction, mais la CGT reste vigilante et maintient son appel à manifester. Le rendez-vous est donné à 10h ce samedi à la station Esso d’Ancenis (44).
 
Interview: Hit west
 

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