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France 17 / 06 / 2018

Air France : la grève du 23 au 26 juin pourrait bien avoir lieu…

© Laurent CERINO/REA

La présidente par intérim d’Air France avait promis d’annoncer des « mesures et actions concrètes » lors d’un comité central d’entreprise le 14 juin.

Les personnels de la compagnie attendaient des mesures relatives aux salaires, la programmation d’une ouverture de négociations salariales par exemple. Or, la présidente n’a fait aucune annonce en ce sens. Autant dire que la déception des personnels qui ont déjà effectué 15 journées de grève pour les salaires entre février et mai est grande. En conséquence, l’intersyndicale d’Air France (notamment FO pour les salariés au sol et les navigants commerciaux) maintient le préavis de grève pour la période du 23 au 26 juin. Les dix organisations doivent se réunir ce lundi 18 juin.

Le 8 juin dernier, dans un communiqué commun annonçant le dépôt d’un préavis de grève du 23 au 26 juin, les dix organisations formant l’intersyndicale d’Air France (dont FO pour les navigants commerciaux/PNC et les salariés au sol) indiquaient que ce préavis sera levé ou renforcé en fonction des annonces à venir de la direction Il fallait comprendre, des annonces relatives à une augmentation générale et substantielle des salaires.

L’intersyndicale revendique 5,1% d’augmentation en 2018 (contre 6% initialement en février) et concède la possibilité d’un versement en deux temps. Entre février et mai, les trois catégories de personnels (pilotes, salariés au sol et PNC) ont effectué quinze journées de grève tandis que l’intersyndicale, de son côté, cherchait –y compris en acceptant de modérer la revendication– à amener la direction à ouvrir de véritables négociations salariales… Pour l’instant celle-ci est restée sourde à cette demande, préférant laisser se dérouler un conflit tout en se plaignant de son coût (autour de 350 millions d’euros).

Les salariés de la compagnie comprennent d’autant moins cet entêtement que le groupe Air France-KLM a affiché pour 2017 un bénéfice d’exploitation en hausse de 42% à 1,48 milliard d’euros (dont près de 600 millions d’euros pour Air France) contre 1,04 milliard un an plus tôt. Depuis février dernier les personnels rappellent ainsi qu’ils ont perdu 6% de pouvoir d’achat en six ans, notamment par un gel de leurs salaires. Ils demandent légitimement un juste retour de leurs efforts dans le cadre de cette embellie des résultats d’Air France.

Rien sur les salaires

En février, une majorité de syndicats s’est ainsi opposée à l’augmentation ridicule de 1% et en deux temps programmée pour 2018 par la Direction. Celle-ci reprenait qui plus est les termes d’un accord NAO signé par deux syndicats (CFDT et CFE-CGC) mais rendu rapidement caduc car contesté par plusieurs autres syndicats, dont FO. Depuis la direction a tenté de minimiser la demande salariale, affichant des propositions bien en deçà des attentes des salariés. En avril dernier elle avait même avancé une ultime proposition consistant en un système de modération salariale sur trois ans. L’intersyndicale avait rejeté cette offre.

Ce 14 juin lors du comité central d’entreprise (CCE) la présidente par intérim de la compagnie, Mme Anne-Marie Couderc qui promettait le 8 juin –quelques heures avant une intersyndicale– des mesures et actions concrètes a fait effectivement des annonces. Toutefois, celles relatives aux salaires sont faciles à résumer : inexistantes.

Oui l’intersyndicale persiste…

La présidente n’a proposé en effet que quelques mesures qui face à la revendication salariale apparaissent comme anecdotiques : la rénovation des locaux de pistes à Orly, l’augmentation de la disponibilité des chambres de repos dans les locaux d’Air France pour les navigants, un meilleur accès cet été à un parking pour les personnels du Hub en vacation tardive, des actions « coup de poing » pour améliorer l’état des cabines, le remplacement de casques des agents des centres de relation client, le renouvellement d’ici la fin de l’année des imprimantes éditrices de tag au hub, la création en septembre d’une plateforme internet d’échanges sur laquelle les salariés exprimeront leur malaise… Certes, mais rien sur les salaires.

La présidente qui de dispose pas d’un pouvoir exécutif a répété devant le CCE qu’elle ne disposait pas de mandat pour ouvrir des négociations salariales. Elle s’est exprimée néanmoins sur la question des salaires. Selon elle, l’intersyndicale persiste à demander une augmentation générale des salaires qui est incompatible avec la stratégie de croissance du Groupe.

Fermez le ban ?  L’intersyndicale ne l’entend pas ainsi.

Réunion intersyndicale ce 18 juin

Pour le syndicat FO Air France par exemple le Conseil d’administration AF/KLM bafoue la démocratie qui s’est exprimée en votant non lors de la consultation ! Il répond une fois de plus à côté des attentes des salariés. Il n’y a en effet aucune avancée sur le sujet des rémunérations ! s’indigne FO-Air France.

Le 4 mai dernier, le P-DG, Jean-Marc Janaillac avait démissionné suite aux résultats de la consultation des personnels sur l’ultime proposition salariale faite par la direction… Et rejetée par 55,44% des personnels. Depuis ? Air France se cherche un nouveau P-DG de pleins pouvoirs. Une nomination devrait avoir lieu en juillet a indiqué la présidente par intérim. De son côté, l’intersyndicale a maintenu pour l’instant le préavis de grève couvrant la période du 23 au 26 juin. Les dix organisations se réuniront ce lundi 18 juin pour faire le point de la situation.

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