>Histoire

Historique de la CFDT. 2/2

Loi Travail
Intervention de Jean-Claude Mailly au meeting du 3 mai 2016. (Extraits).

« ( … ) D’aucuns célèbrent aujourd’hui les 80 ans du front populaire. Mais ils risquent de le faire de manière schizophrène. En effet, ils s’apprêteraient à mettre fin à une des conquêtes de 1936, à savoir la mise en place de la hiérarchie des normes ! C’est en effet après le mouvement social de 1936 et les accords Matignon qu’une loi du 24 juin a introduit le principe de faveur.

Cela signifierait qu’après avoir trahi Jean Jaurès, ils trahiraient Léon Blum.

Aujourd’hui, 3 mai 2016 les députés entament un débat que je qualifie d’historique. Ou ils se situent dans la lignée de la république sociale, où ils basculent dans le corporatisme, le néolibéralisme et la régression sociale…

(…) Aujourd’hui, 3 mai 2016, exiger le retrait du projet de loi, exiger le respect de principe de faveur, c’est faire preuve de courage, de détermination, d’espoir et de progrès.

À propos de « l’identité » de la CFDT. 2/2

La prise en charge de la loi El Khomri par la CFDT indigne les militants syndicalistes, mais elle ne peut plus les surprendre. Dans sa tribune au quotidien le Monde, J. C Mailly rappelait que la CGT-FO « n’accompagne jamais un gouvernement quel qu’il soit ». En 2012, notre confédération, contrairement à la CGT, n’a pas appelé à voter pour le candidat anti code du travail. Ceux qui défendent un projet de société et se comportent plus en parti qu’en syndicat agissent différemment. Avec les cléricaux de la CFDT, c’est simple : tous les plans les plus réactionnaires de « droite » (Juppé-Fillon …), de « gauche » (Valls-El Khomri …), reçoivent la bénédiction de la centrale chrétienne.
Il semble que la brutalité des attaques du gouvernement Berger-Valls provoque d’ailleurs des turbulences jusque dans les rangs – qui s’éparpillent – de la CFDT. Tant mieux.
Dans ce contexte délicat pour le pouvoir engagé dans un combat décisif contre les acquis ouvriers, certains vont sans doute tenter de réactiver l’axe CFDT-CGT que la classe ouvrière et plus largement l’ensemble des salariés a subi pendant près d’un demi-siècle. Un militant syndicaliste averti en vaut deux.

 

« Un paysage syndical dominé par la CGT »

Thibault et Chérèque (CGT-CFDT)Thibault et Chérèque (CGT-CFDT) : le couple infernal qui a permis au gouvernement de faire passer ses lois contre la retraite. Ce n’est pas si vieux. Attention, ça peut revenir …
La loi sur la représentativité concoctée sous la férule sarkozienne n’a pas disparu ; mais notre confédération continue son implantation et c’est elle désormais qui donne le ton, n’en déplaise aux commentateurs avisés du Monde, des échos, ou de … l’humanité.

 

Georgi explique : « en 1919, la CFTC s’est très largement construite contre … la CGT ». Trouvant peut-être la formulation trop « soft », il précise : « Elle prend même la forme d’une contre-CGT, une anti-CGT … » c’est indéniable.
Puis: « (…) Elle est favorable à une collaboration entre les éléments producteurs, entre patrons et ouvriers dans le cadre d’une profession organisée donc, c’est un lointain écho du corporatisme, mais précise-t-elle, et c’est assez important pour la suite, c’est-à-dire pour la distinction avec les corporatismes de type fascistes de l’entre-deux guerres, c’est l’idée que le syndicalisme doit demeurer libre, par rapport à l’Etat principalement, au patronat, et aussi le refus du syndicalisme unique ».
Notons d’abord que l’ « indépendance » revendiquée ne concerne pas l’Eglise ou les Eglises. Ensuite que signifie la liberté revendiquée ? On sait que lorsque le néo-syndicaliste René Belin a procédé à la dissolution des confédérations (mais pas du « syndicat » d’entreprises !) un débat a agité les rangs des syndicalistes chrétiens. Beaucoup auraient souhaité, tout en partageant la « philosophie » de la Charte du travail, conservé une existence, même largement fictive à leur Confédération.
La hiérarchie catholique, en France, en Italie, en Allemagne, conteste, avec une modération toute jésuitique, la prétention des Etats totalitaires d’imposer des organisations de jeunesse uniques. Comment peut-on évoquer « un lointain écho du corporatisme » quand la hiérarchie catholique et à sa suite la CFTC partagent pleinement les deux piliers de l’ordre corporatiste : une Charte du travail doublée d’un concordat qui scelle l’accord du Vatican avec les trois « remparts » du judéo bolchévisme que sont Mussolini, Pétain et Hitler ?
Ces deux piliers, elle les partage d’autant plus naturellement qu’elle en est à l’origine.

Ici est inséré un passage intitulé :

« Relations intersyndicales après la déconfessionnalisation »

Georgi distingue deux « lectures » :

1/ D’abord, il a ceux (à la CFDT) qui continuent de penser à « une grande centrale démocratique avec CGT-FO et Fédération de l’éducation nationale ». Evidemment, l’opération n’est pas simple à mener. « La CFDT abandonnerait ses références religieuses qui la marginalisent et attendrait de la CGT-FO et de la FEN qu’elles abandonnent leurs préventions anti cléricales … » sur le papier, c’est tout simple, même un peu simpliste.
On sait que sous l’ère Berger, les références à « l’humanisme chrétien » ont été supprimées des statuts confédéraux. Mais comme on n’est pas plus naïfs que la moyenne, on sait aussi que cela ne change strictement rien, ni à la nature, ni à la fonction de la CFDT. La direction ne fait qu’appliquer ce que Jaurès a établi depuis longtemps : s’adapter pour survivre et – si possible – exercer sa domination pleine et entière sur la société.
On note que la FEN devait elle-aussi passer à la trappe. L’appétit des cléricaux est sans limite. On n’a pas oublié que la CFDT a intégré, officiellement le Comité national d’action laïque, en 1972. Autrement dit, des représentants « syndicaux » de l’assemblée des évêques de France siègent dès 1972 à la direction même du CNAL. Parallèlement, les militants ouvriers y sont marginalisés. Certains partent, dégoûtés …

2/ D’autres, à la CFDT croient que « dans le processus de rénovation du syndicalisme, l’élément moteur, ce sont les militants de la CFDT. Ce sont eux qui ont les idées, la planification démocratique, plus tard, l’autogestion ».

 

Lepaon et BergerLepaon-Berger : une idylle interrompue, brutalement par une interview au nouvel économiste. Le dirigeant de la CGT voit dans l’entreprise une communauté d’intérêts. C’est une véritable tentative de coup de force visant à détruire la CGT comme confédération ouvrière. Lepaon en est finalement éjecté, comme un corps étranger. Pour tenter de masquer les enjeux, on bavarde dans les médias sur les frais engagés pour la rénovation d’un logement. Mais qui est dupe ?

 

Mais la planification démocratique du capitalisme pourrissant n’est rien d’autre qu’une résurgence du plan du néo socialiste De Man et de son alter égo, Marcel Déat. Quant à l’autogestion, ce n’est rien d’autre que de « l’auto exploitation » adaptée aux années soixante.
Georgi se contente de ressasser les vieilleries théoriques de tous les cléricaux, depuis 150 ans.
La suite est délectable.
Donc, nos militants CFDT qui ont des idées répugnent à s’engager sur la voie d’ « une unité organique ». C’est une bonne chose. Mais pourquoi diable ? C’est simple : « la CGT-FO est porteuse d’une vision corporatiste ». Ce qui signifie :
« ( … ) alors, entendons-nous bien, pour la CFDT, le corporatisme de FO, c’est une vision à courte vue du syndicalisme, ce qu’ elle appelle le syndicalisme de beefsteack, purement matérialiste, visant à satisfaire une série d’intérêts catégoriels dispersés alors que la CFDT a une vision plus large que l’on pourrait qualifier de politique avec une prise en compte de ce que le syndicalisme chrétien appelait le bien commun et de ce qu’on appelle dans un langage plus laïque, l’intérêt général ». Nous y voilà ; Georgi le dit si bien : le bien commun, c’est la version cléricale de la version laïque (civile) de l’intérêt général et la CFDT, comme le président de la République (devant le CESE le 12 juin 2012) s’en proclame le garant. Comment pourrait-il en être autrement ? On ne convaincra pas la CFDT d’intégrer le combat de la classe ouvrière. Nous viendrait-il à l’esprit de supplier un âne de cesser d’être herbivore ?

Pour gagner sur leur revendication : « retrait de la loi Berger – El Khomri », les travailleurs exigent l’unité de leurs organisations. Il y a clairement deux axes : l’axe de la résistance et l’axe de la collaboration aux plans du gouvernement et du MEDEFDT. Sur la photo : Martinez (CGT) et Jean Claude Mailly (CGT-FO).

 

Ce que Georgi dit de la CGT-FO et de l’UD CGT-FO 44

« FO qualifie dans les années 60, la CFTC puis la CFDT de corporatiste, mais dans un sens tout à fait différent qui est que, au fond, le syndicalisme chrétien n’a jamais été un véritable syndicalisme, qu’il est l’héritier d’une doctrine sociale qui entend intégrer le syndicalisme dans les rouages de l’économie bourgeoise, qu’il n’a pas renoncé, malgré les oripeaux modernistes ou un langage radical à une conception où les patrons et les salariés auraient leur place dans une vision globale d’une corporation rénovée et donc, ils considèrent que le syndicalisme Cdétiste n’est pas un vrai syndicalisme ».
C’est pas mal résumé. C’est bien l’analyse de la CGT-FO et pas seulement dans les années 60 !
Mais, c’est surtout, et là, Georgi aurait été bien avisé de le dire, ne serait-ce que par honnêteté intellectuelle, le point de vue de la presque totalité des militants. Alors, que signifie ce passage ?
« ( … ) C’est dit parfois d’une manière extrêmement brutale par des militants comme Alexandre Hébert* ou des militants influencés par le courant lambertiste au sein de FO, mais pas seulement, que la CFDT est toujours l’instrument de la doctrine sociale de l’Eglise et que sa vision corporatiste est aux antipodes de la conception syndicale, donc, l’opposition, elle va très loin … »
Tente-t-il de suggérer que ceux-là, par des critiques exagérées – des « violences » ! (au moins verbales) seraient d’une certaine façon, extérieurs à la CGT-FO ? La ficelle est un peu grosse.
Faut-il rappeler ce fait majeur – que Georgi efface prudemment tout au long de ses 45 minutes – que ce sont bien tous les militants de la Confédération CGT-FO qui ont fait bloc, en 1969, contre le projet corporatiste et liberticide de De Gaulle et que cette réalité, on la retrouve à chaque fois que l’existence du syndicalisme ouvrier confédéré est mis en cause (et au-delà la Démocratie) ? Dans son livre  l’invention de la CFDT, Georgi ose écrire qu’en 1969, la position de la CFDT rejoint celle de la CGT-FO et de la CGT. Les militants les plus jeunes l’ignorent sans doute mais c’est un mensonge grossier.
Pour résumer : Georgi affirme être à la recherche de l’identité de la CFDT. Au cas où ses recherches resteraient sans succès, nous lui conseillons la lecture édifiante d’un livre rédigé par l’actuel secrétaire général de la CFDT, consacré à la vie édifiante de monseigneur Villepelet, évêque de Nantes, vichyste devant l’éternel, un vichyste civilisé, doux, patient, un brave homme, assurément…

 
*C’est un fait que le camarade A. Hébert, avec d’autres militants ouvriers, a toujours combattu les thèses réactionnaires de la CFTC-CFDT. Ce combat continue, plus que jamais. L’UD CGT-FO a d’ailleurs publié deux livres : l’homme qui dit NON, et corporatismes d’hier et d’aujourd’hui qui retracent, autant que possible, les grandes étapes de ce combat.

 

Actualité de la doctrine sociale de l’Eglise : le « syndicat » d’entreprise. « Duel » sans merci « droite »/ »gauche ».

Un « débat » sur BFM TV (3 avril) a réuni un certain Bruno Le Maire, candidat à la lourde magistrature suprême à un jeune loup du PS, secrétaire d’Etat de quelque chose et candidat putatif, – à ladite auguste fonction. Tous deux bavardaient sur le thème passionnant du « renouveau démocratique. ». Tout allait bien jusqu’à ce que fut évoquée la question des syndicats.
L’homme de gauche, droit dans ses bottes réclame « plus de participation dans l’entreprise ( … ) c’est comme ça qu’on réforme un pays ».
Son comparse du moment, le type de « droite « opine du bonnet, évidemment, mais précise : « il faut des changements profonds dans la gouvernance de l’entreprise : pouvoir se présenter hors syndicat dès le 1er tour des élections professionnelles, limiter les jours de représentation syndicale à 1 seul jour/semaine et surtout, non de dieu, en finir avec les « centrales à Paris » ; Quand il en parle, le pauvre homme, le visage se crispe, malgré des efforts méritoires pour paraître civilisé. On craint pour sa santé. C’est que dissoudre les confédérations pour ne garder que des syndicats d’entreprises plus conciliants, ce n’est pas si simple. L’histoire contemporaine le prouve. Qu’à cela ne tienne, ce pauvre monsieur Le Maire – mais qui donc représente-t-il ? – ne se contient plus. Et, Trois fois, ces abominables « centrales, à Paris » sont l’objet de tous ses ressentiments. Dieu lui pardonne ses excès et le protège !
A défaut de Dieu, Fekl est compréhensif. C’est déjà ça.
«  Ce qui est vrai, c’est qu’il y a un cercle vicieux aujourd’hui. Parfois, il y a des syndicats qui ne sont pas assez responsables pas assez, euh, comment dire, dans la culture de gouvernement de l’entreprise mais c’est aussi parce qu’ils ne sont pas assez associés ». Voilà, on nous refait le coup tordu des « nouveaux droits … »
N’ont-ils pas remarqué que les grévistes et manifestants exigent le retrait de la loi Berger- El Khomri pour conserver le CDI, les conventions collectives … et certainement pas on ne sait quels droits nouveaux qui pourraient bien n’être que des droits nouveaux pour les propriétaires des moyens de production ? (comme le furent les « droits nouveaux » de la funeste loi Aubry !)
« Dans la loi el Khomri, il y a un aspect … c’est donner beaucoup plus d’importance à l’entreprise ». Gentil Fekl, qui sait, lui, conserver une apparence bonhomme Le visage de son concurrent putatif se détend. Au traits haineux, agressifs, se substitue comme par enchantement un visage presque poupon.
Lemaire : « C’est un des points avec lesquels j’étais d’accord », susurre l’adversaire de l’ex président, mais, parce que l’un est de « gauche » et l’autre de « droite » quand même, il faut bien se distinguer :
« ( … ) Mais je regrette que le projet n’aille pas assez loin … » et ainsi de suite …
Les farceurs.
N’ont qu’à demander un stage de formation en commun à la CFDT … pour limiter les frais de route et économiser un peu d’essence.

 

J M avril 2016.

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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