Loire Atlantique 6 / 11 / 2020
Près de 200 agents de l’EPMS Mindin se sont réunis jeudi 5 novembre à 14H à l’appel des syndicats FO et CGT.
Michel Le Roc’h a apporté le soutien de l’Union Départementale et une délégation du syndicat FO de l’hôpital de Saint Nazaire était également présente autour de Gaël Leturque, son secrétaire. Les camarades Yann Le Fol (secrétaire du GD et agent de l’EPMS Mindin) et Laurent Narzic (secrétaire du syndicat), ont rappelé, devant les participants et lors de la conférence de presse, les initiatives déjà prises depuis début septembre pour obtenir les 183 € nets.
Tous les hospitaliers quel que soit leur poste ou établissement ont un même statut. Ils doivent donc bénéficier du même traitement. Le 28 octobre dernier, lors de son allocution, Macron a salué par deux fois les salariés du médico-social. Mais ce que veulent les agents, ce sont des décisions et pas des discours. La détermination est là et « nous ne lâcherons rien » ont-t-ils indiqué. Un appel à une conférence de délégués est maintenant lancé pour permettre aux hospitaliers, avec leurs syndicats, de décider comment agir pour obtenir satisfaction.
Cette conférence en « visio » de délégués (du Grand Ouest et au-delà) se déroulera jeudi 12 novembre, de 9 h 30 à 12 heures. Notre syndicat, mais également celui de la CGT, participeront à cette conférence aux côtés de délégués des départements bretons, ligériens et normands.
Article de Yann Le Fol ICI
Jeudi 5 novembre, les agents des structures médico-sociales de Mindin, à Saint-Brevin-les-Pins, se sont retrouvés pour dénoncer encore « l’injustice » dont ils se sentent victimes.
Jeudi 5 novembre, à Saint-Brevin, de nombreux agents sont venus écouter leurs représentants syndicaux, qui mènent la lutte pour obtenir le complément de traitement indiciaire au même titre que les autres agents hospitaliers.
Ces 183 € de revalorisation d’indemnités, ils les réclament haut et fort depuis des semaines.
Exclus du Ségur de la Santé, les agents des établissements médico-sociaux, notamment à Mindin, à Saint-Brevin-les-Pins, pôle important en Loire-Atlantique, sont remontés après le gouvernement. En lieu et place du débrayage et de la manifestation prévue à l’entrée du pont de Saint-Nazaire, c’est un point presse qu’ils ont tenu, jeudi 5 novembre 2020, avec de très nombreux participants venus exprimer leur colère.
« Ce que veut le gouvernement, c’est diviser la fonction publique pour mieux régner », affirment les représentants syndicaux. « On fait partie de la même fédération hospitalière et nous ne sommes pas au même régime pour ce complément de traitement indiciaire. Ce n’est pas normal. Nous aussi, nous sommes en première ligne. »
Si les négociations ont repris le 12 octobre, le dossier a été transféré directement à Matignon, le 2 novembre. « C’est désormais au Premier ministre, Jean Castex, de décider. »
Selon les syndicats, 30 000 à 40 000 agents pourraient être concernés par cette « mise à l’écart » qui signifie « un manque de reconnaissance ».
Pour Michel Le Roc’h, secrétaire de l’Union départementale Force ouvrière : « Il n’est pas normal que 40 000 hospitaliers soient exclus de cette augmentation. C’est la remise en cause de l’unité de la fonction publique. Si Jean Castex ne répond pas d’ici quelques jours ou quelques semaines, on va continuer à soutenir nos camarades. » D’autant plus que « des personnels du privé, eux, vont avoir accès à ce complément de salaire ».
« Cela fait dix ans qu’on n’a pas eu de revalorisation », souligne une représentante de la CGT. Pour la prime Covid, personne n’a touché la même chose, selon les différentes unités fonctionnelles. »
Ce complément attendu, « c’est un salaire pour aller au charbon face à une maladie, alors qu’on n’aura pas de reconnaissance pour cela, alors que les risques sont bien présents, avec des conséquences à long terme encore mal évaluées sur la santé. Les agents malades qui n’auront pas été en réanimation ne seront pas reconnus en maladie professionnelle ».
Le 12 novembre, une visio-conférence doit être organisée à Saint-Brevin-les-Pins par les syndicats pour la région du grand Ouest, de 9 h 30 à 12 h.
De son côté, la direction des différents établissements médico-sociaux sort de sa réserve.
Pierrette Leroy, directrice de l’Etablissement public médico-socal (EMPS) le Littoral ainsi que de l’Institut médico-éducatif (IME-Sessad) L’Estuaire, et Véronique Dupré, directrice par intérim du Foyer de vie Les Abris de Jade, et administratrice de Coopterri, qui réunit une quinzaine d’établissements publics sociaux et médico-sociaux localisés de la Loire-Atlantique, de la Vendée et du Maine et Loire, tirent la sonnette d’alarme.
« Il est de plus en plus difficile de recruter des professionnels avec des diplômes d’Etat », note Pierrette Leroy, qui s’est frappé d’un communiqué commun, avec sa consœur, pour faire faire de son « incompréhension face à une discrimination au sein même de la fonction publique hospitalière » et qui espère une reprise des négociations du Ségur de la Santé.
Infirmières, aides-soignants, auxiliaires médico-psychologique (AMP) et éducateurs spécialisés réfléchissent désormais à travailler dans d’autres structures. « On commence à avoir des demandes de mutation d’agents titulaires vers des structures hospitalières ou des Ehpad. La différence de salaire annoncée en est la raison principale. »
Pierre Leroy et Véronique Dupré soulignent que les professionnels travaillent dans leurs établissements « au quotidien après de personnes fragiles et vulnérables, au même titre que les professionnels du secteur sanitaire ou des Ehpad. En l’absence de l’application du Ségur de la Santé, ils pourraient percevoir une rémunération jusqu’à 300 € inférieure par rapport à leurs collègues des Ehpad. Cet écart constitue une absence de reconnaissance de l’engagement professionnel auprès d’un public nécessitant des accompagnements souvent complexes. »
Par ailleurs, « le manque d’attractivité des métiers du médico social est constaté chaque jour. La récente réforme de la formation du diplôme d’accompagnant éducatif et social (DAES) qui remplace la formation d’AMP ne permet pas de combler les postes vacants. Les nouveau diplômes s’orientent prioritairement vers le domicile ou le milieu scolaire. »
Le marché de l’emploi se tend dans le secteur médico-social, avec un turn-over « plus important ».
L’EMPS de Mindin recense environ 600 agents, auxquels s’ajoutent ceux de l’IME (160) et du foyer de vie (120).