I l y avait eu les mesures censées permettre aux urgences de tenir le coup pendant l’été, il y a eu le 6 décembre 2022 l’annonce par le président de la République d’un plan censé permettre au système de santé de « sortir de ce jour de crise sans fin »
.
Pour Emmanuel Macron, il faut, entre autres, mettre fin à la tarification à l’acte (T2A) en 2024 ou encore réorganiser le travail à l’hôpital d’ici le 1er juin
. « Il pointe l’hyper rigidité
des 35 heures », organisation qui ne marche qu’avec des heures supplémentaires
. Les soignants, eux, continuent d’appeler à l’aide l’exécutif. On attend un plan Marshall
, dont le recrutement de 200 000 agents dans les secteurs sanitaire, social et médico-social, martèle Didier Birig, le secrétaire général de FO-SPS.
La demande d’un plan pluriannuel
La fédération, qui a déposé un préavis de grève illimitée, effectif depuis le 10 janvier, s’oppose au projet sur les retraites. Le gouvernement vise un recul de l’âge légal de départ, entre autres pour les agents relevant du service actif, ce qui concerne notamment quelque 300 000 hospitaliers (certaines infirmières, aides-soignants…).
L’indignation est forte, à la hauteur de l’usure des agents qui, sans moyens ni effectifs supplémentaires, gèrent chaque jour, notamment aux urgences, le flux et le stock des patients, tandis que « l’aval des urgences ressemble à un goulot d’étranglement »
, indique Didier Birig. Par des textes fort opportunément signés fin décembre, le gouvernement a tenté de menus cadeaux de Noël pour calmer la colère dans les services. Ainsi, la prolongation de la majoration des heures de nuit, à 2,12 euros contre 1,06 euro. Désuet et qui n’améliore pas l’attractivité des carrières.
Il ne faut pas se moquer du monde !
, réagissait Didier Birig, et de rappeler qu’il n’y a toujours rien concernant la revalorisation du travail du dimanche et des jours fériés. « On attend des mesures fortes, concrètes, pour la santé, pour l’hôpital. Et avec un plan pluriannuel.
Mais pour l’instant, aucun rendez-vous n’est prévu avec le ministère. Tout se passe dans le Conseil national de la refondation » !
. Ces dernières semaines, dans plusieurs hôpitaux, comme à Metz ou à Sarreguemines, les médecins ont placé en arrêt maladie des dizaines d’agents, certains au bord du burn-out. Beaucoup aussi démissionnent et quittent l’hôpital.